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112 éléments trouvés pour «  »

  • Traduction de la Bible en Borgu fulfulde complétée !

    En ce début d’année, une équipe de traduction de SIM, en lien avec l’UEEB (Union des Églises Évangéliques du Bénin) et The Seed Company, a finalisé la traduction de l’Ancien Testament en Borgu fulfulde (un dialecte peul du Bénin), complétant la traduction de la Bible dans cette langue ! Les Peuls sont un peuple nomadique réparti sur toute la bande sahélienne, en Afrique. 25 à 60 millions d’individus composent ce peuple. Il a été largement islamisé et cette religion fait partie du socle de son identité, au même titre que le pastoralisme. Dans la plupart des pays où ils vivent, les Peuls sont minoritaires – excepté en Guinée où ils sont majoritaires. Leur nomadisme est souvent cause de tensions et même de violence avec les autres ethnies puisqu’ils se disputent l’utilisation de terres. Cela est cause de rejet et de repli identitaire, et de manière générale, les ouvertures et fruits de l’évangélisation de ce peuple sont peu nombreux. Au Bénin, les Peuls sont estimés à 750 000 personnes. Ils parlent la langue peule, mais dans un dialecte qui leur est propre : le borgu fulfulde. Avec un cœur pour eux, des équipes ont entrepris, il y a plusieurs décennies, la traduction de la Bible dans cette langue de cœur de centaines de milliers de personnes. Ainsi, en 2011, le Nouveau Testament a été traduit et publié. Et en ce début d’année 2024, la traduction de l’Ancien Testament vient d’être finalisée par des équipiers SIM en collaboration avec The Seed Company et une union d’Églises béninoises originellement implantées par SIM. La mise en page de cette Bible est actuellement confiée aux soins de MiDi Bible et l’impression de 5000 exemplaires est prévue pour le courant de l’année. « Nous sommes très reconnaissants à nos partenaires de longue date qui font un travail incroyable » exprime Priscilla Sim, Coordinatrice des projets SIM Bénin/Togo. Elle précise « jusqu’à présent, les Peuls du Bénin utilisent la Bible en Fulfulde du Cameroun dans leur école biblique à N’Dali. C'est le plus proche de leur dialecte. Au Bénin les Peuls sont concentrés dans le nord, dans les départements de l’Alibori et du Borgou. » Les équipes de traduction espèrent de tout cœur que cette Bible sera une ressource qui rejoindra de nombreux peuls du Bénin, dans leur langue de cœur. Charge aux Églises locales qui travaillent parmi ce peuple, d’utiliser cette ressource. En 2020, on estimait que près de 6000 peuls du Bénin fréquentaient les Églises de l’UEEB. La traduction de la Bible dans les différentes langues du monde est un enjeu majeur dans l'accès à l'Évangile pour tous les peuples de la terre. À ce jour, on estime que près de 6000 peuples sont encore sans accès à l'Évangile. C'est-à-dire qu'ils n'ont pas de Bible traduite en totalité dans leur langue, et qu'il n'y a pas ou trop peu de témoins vivant de l'Évangile pour que la Bonne Nouvelle puisse se diffuser au sein de ces peuples.

  • Regard d'un pasteur de Guadeloupe sur la mission

    Les 16 et 17 février derniers, l'événement Propulsion s'est tenu pour la première fois en Guadeloupe. Retour sur cette rencontre jeunesse inédite avec le pasteur Harry Montrésor. Bonjour Harry. Vous êtes chrétien, vous êtes Guadeloupéen, vous avez 47 ans, et vous êtes marié. Quel ministère Dieu vous confie-t-il actuellement dans ce DOM ? Je suis pasteur d'une petite Église dans la ville des Abymes, plus précisément à Grand-Camp, en périphérie urbaine. Je suis aussi responsable d'un groupe de jeunes réunissant des jeunes de deux Églises Baptistes, celle de Grand-Camp et celle de Baie-Mahault. Je suis aussi pasteur des jeunes au sein de la Fédération des Églises Évangéliques Baptistes de la Guadeloupe. Les 16 et 17 février derniers, a eu lieu sur l’archipel, un événement inédit : Propulsion. Une première. Quel était le but de cet événement ? Qui ciblait-il ? Le public visé était particulièrement les jeunes, même si je pense que tout le monde devrait se sentir concerné par la mission. Le but était de sensibiliser, d'interpeller, et je l'espère profondément, de susciter l'envie de s'engager pleinement pour Dieu. En tant que pasteur jeunesse, vous avez été invité à en faire partie. Racontez-nous brièvement comment ce projet est né ? L'événement Propulsion s'était déjà produit dans l'Hexagone au sein de l'Église Baptiste de Pontault-Combault (ndlr : 2 fois, en 2020 et 2023). Le trait d'union entre ce projet et la Guadeloupe c'est un couple missionnaire dans les personnes de Pierre et France-Lyne Balon. Ils sont guadeloupéens, vivant depuis plusieurs décennies en métropole, et membres de l'Église Baptiste de Pontault-Combault. Ils nous ont parlé de ce projet qu'ils avaient déjà vécu et de la perspective de le réaliser en Guadeloupe, et nous avons tout de suite ressenti que cela venait du Seigneur. Vous n’aviez pas de doutes sur cet événement, du coup. Un peu d’appréhension ? Comme je l'ai dit dans ma précédente réponse, personnellement j'ai tout de suite cru à ce projet. Parce que je savais qu'il ferait du bien à notre jeunesse. Il y avait tout une délégation avec les créateurs de Propulsion, venus de l’hexagone pour cet événement. Racontez-nous votre lien avec eux. Pour ma part je connaissais bien Manu Renard et Benjamin Short, et également Pierre et France-Lyne Balon, puisque j'ai été moi-même membre de l'Église de Pontault pendant environ 5 années. Je connaissais leur implication dans la mission et dans l'œuvre du Seigneur de manière plus générale. C'était avec beaucoup de joie que je les ai revus, après 13 années. L'unité a très probablement résisté parce qu'on y croyait tous. L'événement a été une réussite, mais aussi la collaboration avec les autres unions d'Églises. De toute évidence, cet événement a été une réussite, tant par le nombre de participants (350), que par la qualité de l’organisation et des messages, et l’unité qui a régné entre les unions d’Églises représentées. Quel regard portez-vous sur ce qui s’est passé, il y a quelques jours maintenant ? Les mots qui définiraient le plus mon regard, sont émerveillement, satisfaction et reconnaissance au Seigneur. On s'est beaucoup donnés pour organiser cet événement malgré un laps de temps assez court. D'abord, parce qu'on y croyait vraiment. Et ensuite, nous nous sommes vu surmonter des obstacles par la foi. L'unité a très probablement résisté parce qu'on y croyait tous. L'événement a été une réussite, mais aussi la collaboration avec les autres unions d'Églises. Un bon nombre de jeunes ont manifesté leur désir, soit de découvrir un peu plus ce que c'est la mission, soit de "tenir la corde". La jeunesse guadeloupéenne va-t-elle passer à l’action – c’était le slogan de l’événement – comme les Balon et Astorga qui ont osé dire « nous voici, envoie-nous » au Seigneur ? J'étais responsable des conseillers lors de l'événement (ndlr : ceux vers qui les jeunes ont été invités à se tourner, s’ils avaient des questions), c'est donc moi qui aie récupéré toutes les fiches de suivi. Un bon nombre de jeunes ont manifesté leur désir, soit de découvrir un peu plus ce que c'est la mission, soit de « tenir la corde » (image pour dire soutenir la mission). C’est encourageant ! Revenons sur la Guadeloupe : est-ce que travailler ensemble, au niveau des unions d’Églises est quelque chose de commun sur place ? Ce projet a-t-il suscité des réticences de part et d’autre ? Et si oui, avez-vous noté un changement depuis que Propulsion est passé, une ouverture ? Avant Propulsion, il y avait des rapprochements entre certaines Églises, surtout au travers de la création du CNEF départemental 971, mais avant aussi. Nous avions déjà fait une marche pour Jésus dans les rues de Pointe-à-Pitre en 2022 rassemblant plus de 6000 chrétiens. Mais on n'avait jamais aussi étroitement collaboré dans un projet jeunesse. C'est un bon début ! On n'a pas toujours les mêmes fonctionnements mais je pense que la collaboration avec Propulsion nous a mis en confiance. J'ai hâte de repartir sur de tels projets avec les autres unions d'Églises. Des réticences il y en aura encore mais pas pour toujours. On avance avec ceux qui sont OK en espérant que les autres oseront s'affranchir des différences pour vivre l'unité... pour la gloire de Dieu. Du fait de notre insularité, on a toujours l'impression que tout est très loin. Comment décririez-vous l’état des Églises guadeloupéennes sur la question de la mission au loin ? Se sentent-elles concernées ? Un événement comme Propulsion était-il nécessaire pour éveiller les consciences ? Du fait de notre insularité, on a toujours l'impression que tout est très loin. Mais au-delà de ça les Églises, me semble-t-il, sont plus préoccupées par faire de bons citoyens que de véritables missionnaires. Si un jeune grandit, se marie dans l'Église avec une « sœur », s'il a une assistance régulière aux réunions, s'il est bien impliqué dans la vie de son Église, c'est une réussite. S'il devient pasteur, c'est le petit pompon sur le chapeau. L'idée d'un engagement total, sans se soucier du lendemain, reste encore une idée abstraite. C'est peut-être pour ça que l’évangile de la prospérité qui pullule a tant de succès en Guadeloupe. Ce sont pour toutes ces raisons que j'ai pensé et que je pense encore que l'événement Propulsion était nécessaire pour faire lever le regard un peu plus haut et un peu plus loin que l'horizon. On pourrait se dire, en effet, que les problèmes que rencontrent les Églises dans ce Département d'Outre-Mer, notamment avec le manque de pasteurs, associé à l’insularité caractéristique d’une île, empêche l’Église de voir ce que Dieu l’appelle à faire à l’extérieur ! Entre autres ! Mais il y a d'autres facteurs, même de nombreux autres. Je ne pourrais pas tous les développer dans cet interview, le temps manquerait. Je pense cependant que si les pasteurs et ceux qui enseignent étaient convaincus par la mission au loin et l'enseignaient avec leurs tripes, beaucoup de jeunes gens se lèveraient. Propulsion s'adressait aux jeunes, mais je pense que beaucoup de responsables d'Églises ont besoin de comprendre l'enjeu de la mission. Et je m'y inclus bien sûr, je ne donne pas de leçon. Selon le cœur que j'ai pour les jeunes, je dirais que le premier défi c’est de lever une génération qui vibre vraiment pour l'Évangile. Pour finir, quels sont les défis (au sens large) de l’Église en Guadeloupe, selon vous ? Notez-vous des différences avec l’Église de métropole que vous avez connue ? Comment prier pour les frères et sœurs sur place ? Selon moi, selon le cœur que j'ai pour les jeunes, je dirais que le premier défi c’est de lever une génération qui vibre vraiment pour l'Évangile. Lever une génération qui met l'Évangile au-dessus de tout. Ma prière est qu'il y ait un vent de l'Esprit qui souffle sur la Guadeloupe, qui d'une part nous fera prendre conscience du danger de Juge 2.10 : « Toute cette génération alla rejoindre ses ancêtres, et après elle surgit une autre génération, qui ne connaissait pas l'Eternel ni ce qu'il avait fait en faveur d'Israël. » Et d'autre part, qui nous donnera la force, l'humilité et le courage de faire ce qu'il convient de faire. Je vous remercie pour vos prières. La tâche n'est pas aisée. Mais nous avons avec nous le Dieu de l'impossible. Merci Harry pour votre temps. Nous prions pour que Dieu bénisse votre assemblée, le ministère qu’il vous a confié, ainsi que tous ses enfants de Guadeloupe. > En savoir plus sur Propulsion : www.generation-propulsion.com/

  • L'apport du Bureau SIM dans la construction d'un engagement pour la mission

    Élodie Godié est professeur d'Histoire-Géographie en Alsace. Ces dernières années, elle a saisi plusieurs occasions pour découvrir la mission et se rendre disponible pour servir Dieu dans un contexte transculturel. Témoignage. Depuis 2018, j’ai eu l’occasion de partir 3 fois en mission avec SIM France-Belgique. En 2018, en Côte d’Ivoire pour une mission découverte de 3 semaines. En 2020, je suis partie pour 6 mois au Cameroun. Et en 2022, je suis repartie au Cameroun pour un mois avec un groupe qui découvrait la mission. Ces trois expériences ont été marquantes et déterminantes dans ma vie. J’ai été incroyablement bénie et enrichie au cours de chacun de ces temps de mission. À chaque fois, je suis partie le cœur en paix, me sentant confiante et en sécurité, car je me savais entourée d’une équipe solide, et ancrée en Christ. J’ai bénéficié d’une préparation spirituelle et concrète à la mission par le bureau. Les temps de formation ont ensuite été remplacés par un suivi régulier sur le terrain, mais aussi par un accompagnement dans la prière. Quelle joie et quel réconfort de se savoir ainsi soutenue et portée dans la prière ! Et quel confort que de ne pas avoir à gérer l’aspect financier, les dons, les billets d’avion, … Cela m’a permis de me concentrer sur mon travail sur place et d’être ainsi plus disponible pour vivre ce que le Seigneur avait préparé durant ces temps. Au retour, le temps de débriefing et l’accompagnement dans les mois qui ont suivi m’ont aidée à reprendre pied petit à petit après le « choc du retour ». C’est si précieux d’être entourée par une équipe de professionnels qui comprend ce que nous traversons ! Si les missionnaires du bureau sont parfois vus comme les missionnaires de l’ombre, cela paraît bien injuste car sans leur travail, la charge des missionnaires sur le terrain serait bien plus lourde ! En participant à cette campagne de dons, je souhaite remercier de tout cœur cette équipe qui m’a accompagnée, encouragée et soutenue de diverses manières depuis 2018 et je souhaite contribuer à leur soutien financier, afin de les aider à poursuivre leur mission et ainsi permettre à l’Evangile de progresser dans les régions où Il n’est pas connu. Nous pouvons tous participer à la mission par notre soutien et je souhaite bénir la mission au travers de l’équipe du bureau qui m’a déjà tant bénie.

  • Encourager les équipiers terrain et les aider à réaliser l'action de Dieu en eux

    Un peu plus d'un an après le début de sa collaboration avec SIM France-Belgique, Sheena revient sur le ministère d'accompagnement pastoral, ses effets sur les équipiers et les enjeux de ce rôle. Entretien Bonjour Sheena, ça fait maintenant un an que tu as rejoint l’équipe de l’accompagnement pastoral du bureau SIM France-Belgique. Comment as-tu vécu cette première année de ministère ? Cette première année a été intense et riche en apprentissages pour diverses raisons. Quand j’ai intégré le pôle d’accompagnement pastoral – nous sommes une équipe de quatre, dont deux qui travaillent à distance – ma plus jeune fille n’avait que trois mois. Le bureau venait de traverser plusieurs périodes de transitions, dont la dernière était le changement de directeur. Et même si le suivi de missionnaires ressemblait à celui que je propose à tout chrétien, il y avait des différences non-négligeables que je devais assimiler. Très rapidement, j’ai aussi dû accompagner des situations de crise : tremblement de terre, intervention de police secrète, crise du Niger cet été, et maintenant période « chaude » en Mayotte, qui sont plus demandeuses en énergie. Or, ce que je retiens de cette première année, ce sont les liens forts de collaboration qui se sont créés avec des coéquipiers de SIM autant à l’international qu’au bureau, et les relations de confiance que j’ai pu tisser avec les missionnaires. Je suis quelqu’un qui aime travailler avec une équipe transculturelle pour aider le corps de Christ à accomplir sa mission en tant qu’unité diverse avec un même objectif : faire connaître Christ là où il est le moins connu, peu importe si ce sont des poches de résistance dans le cœur de Ses disciples, ou des zones non-atteintes sur notre terre. Voir ce que le Seigneur peut faire, à travers nous et nos missionnaires sur le terrain, quand nous sommes prêts à mourir à nous-mêmes et laisser Christ prendre forme en nous, a été un grand sujet d’encouragement durant cette première année. D’après les retours que tu as eu sur l’accompagnement pastoral du bureau, peux-tu nous expliquer le rôle que ce ministère peut jouer dans la vie d’un(e) missionnaire ? Je dirais que notre rôle est légèrement différent entre nos missionnaires long-terme et court-terme. Pour les court-terme, dont j’ai principalement la charge, le travail de préparation et l’accompagnement dans les premiers mois d’adaptation sont très important. Ce sont des phases charnières qui définissent la manière dont un missionnaire, et son équipe d’accueil, vivent son engagement transculturel par la suite. Ces temps de transitions peuvent être déstabilisants, et on souhaite soutenir nos envoyés un maximum pour les amener dans une confiance plus grande en Christ premièrement, et ensuite en Son corps qui est appelé à porter ces fardeaux des premiers pas avec eux. Le débriefing a également un très grand impact. On les aide à « digérer » ce qu’ils ont vécu et à voir les graines que Dieu a semé dans leurs propres cœurs, et à travers leur ministère. Si le/la missionnaire le souhaite, on peut aider à arroser ces graines de réflexion sur leur engagement par le biais d’un mentorat qui continue après leur retour. En ce qui concerne les missionnaires long-terme, notre désir est de leur donner un espace d’écoute, d’échange, de prière et de conseil qui leur permet de partager leurs joies et leurs peines, pour repartir avec « une bouffée d’air frais » (comme une missionnaire l’a récemment formulé) et un regard renouvelé. Souvent ce sont des leadeurs d’équipe qui n’ont pas forcément la possibilité de confier leurs fardeaux à des personnes sur place, ou ils ont besoin de quelqu’un d’extérieur à la situation, mais familier avec leur culture d’origine, pour discuter et prier en toute confidentialité. En temps de crise, nous intervenons de manière plus conséquente pour les aider à survivre à la première onde de choc, et ensuite récupérer, âme, corps et esprit, avec le moins de séquelles possibles. Avant de rejoindre l’équipe du bureau, tu travaillais déjà – et tu y travailles toujours – dans l’accompagnement pastoral, sous la forme de counseling biblique par la prière (Prayer Ministry). Peux-tu nous illustrer comment ton expérience dans ce domaine inspire ton approche, et quelles sont les différences ? La différence la plus frappante est que les missionnaires sont premièrement là pour servir d’autres, et non pas pour recevoir un ministère de notre part. Souvent, je dois leur rappeler l’importance de s’arrêter pour recevoir, afin de pouvoir être et rester disciple eux-mêmes avant d’en faire (les deux étant d’une importance égale et complémentaire). Leur contexte de vie est aussi plus stressant*, et je suis reconnaissante d’avoir pu effectuer des voyages missionnaires moi-même pour mieux comprendre les enjeux que cela engendre. Cependant, je dirais que ma formation initiale m’aide à savoir écouter avec discernement et compassion, à rester dépendante du Saint-Esprit pour la direction de mes conversations, et à proposer un regard et/ou des outils qui aide chacun, peu importe si c’est un missionnaire expérimenté ou un chrétien jeune converti, à puiser plus profondément dans la vie de « Christ en nous, l’espérance de la gloire » (Col 1,27). *le « stress d’adaptation » à une autre culture est une de plus grandes sources de stress qui peut persister au-delà de la première phase d’adaptation Le bureau SIM France-Belgique organise également une retraite spirituelle pour ses missionnaires. Quels sont les bénéfices de ces temps pour eux, et aussi pour toi dans ton rôle ? L’isolation est un de plus grand piège de l’ennemi pour chaque chrétien. Pour les missionnaires qui quittent leurs familles, leurs églises et leurs amis, il est particulièrement présent. Ces temps de retraite (comme d’ailleurs de rencontre mensuelle par zoom) leur permettent de voir qu’ils font partie d’une même famille missionnaire, et de renforcer les liens entre co-équipiers transculturels. Pour moi en tant qu’accompagnatrice, la retraite me donne du temps de qualité avec les missionnaires en présentiel, ce qui est plus propice à des échanges en confidentialité où ils peuvent être vulnérables et partager des besoins plus difficiles. Bien sûr que c’est aussi un temps de retrouvailles joyeux avec des jeux, des sorties et des moments conviviaux autour de la table, qui nous permettent de rire ensemble et d’échapper à nos quotidiens missionnaires chargés. Il y a de plus en plus d’organisation missionnaire qui propose un accompagnement pastoral. Quel est votre approche et votre vision pour les personnes accompagnées par SIM ? Evelyne a été vue comme une pionnière lorsqu’elle a commencé à proposer un accompagnement régulier et proactif à tout missionnaire à partir de 2010. Plusieurs organisations n’offrent qu’un accompagnement de ministère, ou de crise (souvent par manque de ressources) qui intervient seulement lorsque l’envoyé rencontre « officiellement » des problèmes et que c’est souvent déjà trop tard. Je suis reconnaissante qu’Évelyne ait amené cette vision. Comme on le dit si bien en français, « mieux vaut prévenir que guérir », et cela s’applique aussi à nos missionnaires. Cette approche enlève également la stigmatisation - à laquelle je m’oppose activement – qu’un missionnaire suivi est un missionnaire qui va mal ou qui est moins mature/fort. Personnellement, je choisis de continuer un suivi par mon organisme de formation Elijah House. Comment voulons-nous être transformés à être sel et lumière si nous ne sommes pas prêts à demander conseil à une personne de confiance, à inviter son regard bienveillant sur nos vies, et à échanger de manière authentique sur nos luttes et nos victoires ? Un accompagnement ne résoudra pas tous les problèmes (souvent relationnels), mais il peut nous en éviter et nous équiper à mieux y faire face, pour notre propre bien et le témoignage du corps de Christ dans ce monde brisé. Après cette année, te vois-tu rester engagée avec le bureau à long-terme ? Quels objectifs recherches-tu à titre personnel pour ton ministère ici en France et au loin ? Avant que certains membres du bureau m’approchent pour me proposer ce poste, je n’avais jamais pensé à exercer l’accompagnement pastoral dans le cadre de la mission transculturelle, mais aujourd’hui, je ne pourrais pas m’imaginer un meilleur endroit pour servir avec mes dons. Dieu avait clairement de meilleurs projets pour moi. Grâce à l’équipe, autant internationale que locale, je me sens à ma place et bien entourée pour faire face aux défis que ce genre de ministère peut amener (Compassion fatigue, Burnout, épuisement transculturel, sur-sollicitation par manque d’autres ressources etc). Je suis reconnaissante de pouvoir grandir dans des domaines de compétences très variés, comme l’écriture ou l’enseignement, et d’avoir la possibilité de continuer à me former, par exemple pour l’accompagnement des enfants missionnaires (« enfants de troisième culture »/MK). A titre personnel, je veux vivre davantage avec une vision missionnaire pour la France, car Dieu m’a amené à quitter mon pays d’origine – l’Autriche - pour venir servir Son peuple ici. Je prends de plus en plus conscience de l’indifférence et de l’endormissement qui règnent en France par rapport au monde spirituel, et l’obstacle que cela représente pour annoncer l’Évangile. J’aimerais trouver des manières créatives et plus adaptés à ce contexte pour partager la Bonne Nouvelle autour de moi et édifier l’Église, et je suis convaincue que le lien avec la mission au loin y joue un rôle primordial. C’est en devenant membre plus actif de l’Église universelle que l’Église en France pourra véritablement grandir, car le corps de Christ dépasse les frontières, et la puissance de l’Évangile franchit les barrières culturelles et linguistiques. Tu es aussi maman de deux petites filles, comment vis-tu les défis de combiner ta vie de famille avec des enfants en bas-âge avec les demandes d’un tel ministère ? J’essaie de limiter mon temps de travail à deux, maximum trois jours par semaine, et en quelque sorte « d’oublier » mon travail à la maison pour être pleinement présente avec elles et mon mari. Bien sûr que je continue à porter les missionnaires dans mes prières pendant les autres jours de la semaine et que je reste disponible par texto ou mail le soir, mais lorsque je suis avec eux, je laisse tout ce qui peut me préoccuper dans les situations que j’accompagne à Jésus. Dans ce genre de ministère, cela peut être un très grand défi, mais jusque-là je suis reconnaissante de la manière dont je me suis appuyé sur Dieu et lâché prise. Pour ma famille, je suis irremplaçable, et même si beaucoup de missionnaires comptent aussi sur moi, je ne jouerai jamais le même rôle pour eux, surtout comparé à ce temps formateur de la petite enfance de mes filles. Je me rappelle donc cette vérité lorsque je décide à quoi donner la priorité, sans que cela n’ait nui à l’accompagnement que je propose. Un moment fort de cette année qui s'achève ? Définitivement mon voyage au Moyen Orient. Ceci m’a permis de voir de mes propres yeux le coût que les chrétiens paient pour annoncer l’Évangile dans un pays qui s’y oppose secrètement, mais activement. > Participez à notre campagne "Les 10 jours ⏱ du Bureau SIM"

  • Le Bénévolat au service de l'œuvre de Dieu

    Le 5 décembre, c’est la journée mondiale du bénévolat. L’occasion de mettre en avant les personnes qui donnent généreusement de leur temps pour que SIM accomplisse sa mission. Le bénévolat est une forme de générosité, au même titre que le don financier. C’est un don de temps et de travail qui bénéficie à une œuvre. SIM a le privilège de compter sur la contribution de bénévoles à différents niveaux de ses missions. Que ce soit pour l’entretien du bâtiment, le ménage des bureaux, ou l’aide en cuisine lors d’événements, l’implication des bénévoles issus des Églises locales est une aide précieuse pour SIM. D’autres personnes sont engagées dans l’activité même du bureau. Parmi ces personnes, Joël Waldmeyer, notre nouveau médecin référent depuis quelques mois. Basé en Alsace, il intervient dans le processus de recrutement de nouveaux missionnaires pour rencontrer les candidats et émettre un avis médical sur la faisabilité de leur engagement. Lui qui travaille en tant que médecin urgentiste dans un hôpital laïc « trouve frustrant de ne pas pouvoir expliquer librement [sa] foi aux patients. » Ainsi, à travers cet engagement il « inclut totalement Dieu dans [ses] consultations et c’est génial ! » Quant à un quelconque retour sur investissement, Joël évoque tout simplement « la joie d’honorer Dieu par ce service, de rencontrer les missionnaires et voir l’œuvre de Dieu à travers leur engagement. » Kyria travaille également en lien avec l’activité du bureau SIM France-Belgique. Elle a effectué un mois de bénévolat dans nos locaux de Caderousse en juillet dernier pour « découvrir la mission. » Questionnée par un engagement au loin, elle avait besoin d’avancer progressivement. Et cette expérience a été « super enrichissante, éclairante, et encourageante. » Elle a travaillé à la communication, métier qu’elle avait étudié. Aujourd’hui, Kyria est bénévole à distance, depuis Bruxelles et envisage avec le bureau de rejoindre l’équipe basée à Caderousse dans l’année qui vient, cette fois en tant qu’équipière à part entière ! SIM remercie ces nombreuses personnes qui s’impliquent de près ou de loin pour l’accomplissement de la vision de Dieu pour l’humanité. Sans elles, la tâche serait bien plus compliquée, pour ne pas dire irréalisable. Nous serions heureux de compter sur vos compétences et votre désir de contribuer à l’œuvre de Dieu. N’hésitez pas à nous contacter si vous désirez vous engager (représentation locale de SIM, traduction, relecture de documents, autres ?). > Contactez-nous : sim.france@sim.org Article issu du magazine S'IMMERGER no 27 (novembre 2023)

  • Seule au loin, mais accompagnée

    Wendy Bastin va bientôt fêter ses 10 ans d'engagement missionnaire accompagnée par SIM France-Belgique. L'occasion de revenir sur son parcours. Entretien. Bonjour Wendy, tu es missionnaire avec SIM depuis presque 10 ans. Peux-tu brièvement nous retracer cette décennie avec les grandes étapes Bonjour, je suis infirmière, spécialisée dans la médecine tropicale. En 2014 j’ai débuté un engagement au Gabon, qui devait durer une année. J’y occupai le poste de directrice adjointe dans une école de paramédicaux. J’enseignais différents cours en plus de faire l’administration de l’école. Cet engagement c’est prolongé de 4 années supplémentaires, jusqu’en 2019. S’en est suivi une reprise de mes études au Canada pour l’obtention d’une maîtrise en Santé Publique (option santé mondiale), finalisée début 2021. Puis, je suis partie 6 mois à Madagascar, dans un hôpital dans la région nord de l’île, pour un engagement de 6 mois, durant lequel j’ai pu apprendre à connaître un peu ce pays et ses cultures tout en explorant les possibilités d’un engagement à plus long terme. C’est en juin 2023, après plusieurs mois de pause, de bilan et de recherche de la volonté de Dieu que c’est concrétiser mon nouvel engagement à Madagascar. Je suis maintenant à Antsirabe, j’y apprends le Malagasy, puis dès janvier j’occuperai le poste de responsable pédagogique dans une école du nom de SEFAM, qui forme des infirmiers, sages-femmes et techniciens de laboratoire. C’est une belle longévité quand on sait que près de la moitié des missionnaires sont contraints d’abandonner le terrain de manière précoce ! Oui ! La mission demande beaucoup d’adaptation et de lâcher prise. On se retrouve dans un pays ou un monde différents, propulsés dans une culture différente de la nôtre, avec des gens qui ne parlent pas notre langue, des façons de pensées de s’exprimer toutes différentes, parfois codées. Parfois nous sommes bien seuls face à tout un tas d’inconnus à apprivoisés. Tout est à « réapprendre », même le simple fait de pouvoir se débrouiller pour faire ses courses, s’acheter un café en terrasse, s’orienter sans nom de rue, sans panneaux routiers, etc. L’équipe du bureaux SIM France essaye de nous préparer tant bien que mal à ce qui nous attend, mais la réalité dépasse même la plus grande fiction que l’on peut s’imaginer sur le sujet ! Sur le long cours, les défis rencontrés demandent de pouvoir être partagés, portés à plusieurs, en cela, le bureau SIM France met à notre disposition une personne bienveillante qui a pour rôle de s’enquérir de comment nous allons sur le terrain, pas juste superficiellement, mais réellement, au travers d’appel régulier, d’échange et de temps de prières. Par ailleurs, les personnes du bureau SIM, en charge du domaine administratif et comptable sont des personnes dotées de connaissances et d’expériences qui nous facilite beaucoup de choses. Tu l’as dit : tu étais au Gabon, puis tu as complété tes études au Canada pour repartir mieux équipée et désormais te voilà en train de t’établir à Madagascar. Quel a été le rôle du bureau SIM France-Belgique dans ces orientations ? As-tu été conseillée par le bureau ? Le bureau SIM a toujours fait preuve d’écoute et de recherche de la volonté de Dieu, avec moi. Je dirais que l’équipe du bureau à su être à mon écoute, dans les bons et les moins bons moments. Dans ces moins bons moments, elle a aussi su passer le relais à d’autres, plus formés dans le débriefing ou la relation d’aide des personnes dans le ministère à temps complet. En cela, l’équipe connait et sait reconnaître aussi ses limites. L’équipe du bureau a toujours a su m’encourager à plus me former, à apprendre à prendre du temps pour moi, pas juste foncer tête dans le guidon, a su me demander avec bienveillance de m’arrêter quand je n’arrivai pas à m’arrêter, par culpabilité de laisser les collègues sur le champ missionnaires se débrouiller avec encore moins de moyen humain. Ils sont aussi attentifs à essayer autant que possible, de se rendre sur le champ missionnaire de chaque équipier pour se donner une idée juste des conditions de vie, de travail, mettre des images vraies sur des contextes et des défis. Lorsque le choix d’un champ missionnaire doit se faire, l’équipe sait avant tout prier ! Mais aussi avancer avec prudence, s’assurant d’abord de certains éléments clés sur le champ missionnaire avant d’y envoyer ses missionnaires. Justement, tu évoques l’importance d’être accompagnée par une organisation missionnaire et son bureau d’envoi. Penses-tu que tu serais toujours en mission aujourd’hui si tu étais partie seule ? Clairement : non ! J’aurais déjà abandonné depuis longtemps ! Découragée par les défis qui semblent ne jamais cesser, dans l’incapacité de me consacrer à mon travail ici. Sans une équipe derrière soi c’est impossible. Je bénis souvent le Seigneur pour l’équipe du bureau SIM. Je bénis Dieu aussi car petit à petit il me permet de construire une équipe de soutien au sein même de mon Eglise, au travers d’amis qui s'informent de ce que je deviens à 9000 km de mon Eglise d’envoi. L’équipe du bureau SIM et une équipe d’amis/famille. les deux vont de paires pour pouvoir tenir dans la longueur. Pourquoi est-ce si important ? Je rencontre parfois des personnes sur le champ missionnaire, qui se sont lancés dans des projets à corps perdus, sans aucune équipe derrière eux - ou un soutien bien mince - et croyez-moi, ils en souffrent beaucoup. Ils s'avouent parfois complétement « largués » envoyés mais non accompagnés, pas préparez du tout, et même parfois sans assurances ! Souvent sans avoir pensé à leur retraite ! sans avoir même eu quelqu’un pour les rendre attentifs aux années à venir où ils n’arriveront plus à faire face seuls. Certains ont vécu des choses plus que difficiles et parfois traumatisantes, mais n’ont personne à qui les partager ouvertement. Croyez-moi, il y a bien des choses que l’on n’écrit pas dans nos lettres de nouvelles ! Ces choses-là, il faut pouvoir les confier de vive voix à des personnes qui connaissent les défis de la mission au long court. Tu as parlé du fait de « faciliter » les choses pour que tu puisses être concentrée sur le cœur de ton ministère. Peux-tu donner quelques exemples ? Sans une équipe solide et efficace derrière nous il nous serait plus que difficile de suivre les différents changements qui s’opère en France dans les domaines administratifs, rien que sur le sujet des assurances santé, rapatriement, retraite pour n’en citer que quelques-uns. Soyons honnête, l’administration française est une école de patiente, et parfois un casse-tête même quand on est en France, donc imaginez devoir dealer avec cela à 9000km de la France ! Par ailleurs, s’il me revenait de gérer les différents dons qui sont affectés soit à mon soutien, soit à mes ministères, cela me demanderait d’y consacrer plusieurs jours par mois. L’aide dans la communication est un autre aspect important. Les personnes au bureau SIM affectées à ces responsabilités sont aussi aidantes, pleines d’idées et toujours disponibles pour nous aider, relayer les sujets de prières, tenir informer les donateurs, les personnes intéressées par la mission au travers de tout un tas de supports. Lors de moment phare, comme un culte d’envoi, l’équipe s’arrange aussi pour être représentée, en profitant de sensibiliser toujours à nouveau les églises -de France particulièrement- à ne pas que regarder à son clocher ou au 10 km à la ronde ! Sans une équipe solide derrière soit, nous ne pourrions pas nous consacrer aux ministères que Dieu nous confie sur le champ missionnaire. Pour résumer, l’accompagnement d’un bureau d’envoi est pour toi : Utile, avantageux, important, nécessaire, essentiel, indispensable, primordial, capital, vital ! Merci Wendy. Pour terminer, comment inviterais-tu nos lecteurs à participer à notre campagne de collecte de fonds en cours (Les 10 jours chrono du Bureau SIM) ? Je dirais aux lecteurs : mes collègues du bureau SIM France ont une foi qui dépasse souvent celle de ceux sur le champ. En effet, ils font un travail dans les coulisses pour que nous puissions être sur les lignes de front. Nous, missionnaires, nous pouvons vous exposer tout un tas d’histoires captivantes de ce que Dieu opère sur champ missionnaire, mais eux sont dans leurs « bureaux » du lundi au vendredi à se démener afin que nous puissions nous, nous consacrer et entrer dans les œuvres bonnes de Dieu au loin. Eux, doivent tout autant que nous (missionnaires) trouver le soutien nécessaire pour vivre décemment …. non sur une terre d’exil mais en France avec un budget adéquat ! Mais nous savons tous que nous avons le même Dieu, capable de mettre dans le cœur de chacun de ses enfants la générosité. Découvrez la campagne "Les 10 jours chrono du Bureau SIM" et aidez le bureau SIM à poursuivre ses missions pour des ministères durables et fructueux.

  • Donner pour la mission : un pas de foi et un plaisir

    La générosité des chrétiens est vitale pour financer la mission transculturelle. Quelles sont les motivations, les sacrifices mais aussi le plaisir procuré par le don ? Trois donateurs de 20, 32 et 73 ans se confient. « C'est un plaisir de voir comment la semence confiée à Dieu peut porter du fruit », témoigne Daniel, donateur à SIM depuis bientôt 40 ans, pour expliquer les motivations derrière son don et sa fidélité au fil des années. « J'insiste sur la notion de plaisir », poursuit ce retraité de 73 ans. « L'apôtre Paul encourage d'ailleurs le chrétien à donner "comme il l'a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte ; car Dieu aime celui qui donne avec joie" (2 Corinthiens 9.7). » Pour Daniel, donner à SIM permet à des missionnaires d'annoncer l'Évangile là où lui ne pourrait pas aller. Fils de pasteur, Daniel a été enseigné dès son plus jeune âge à donner à l'Église et aux œuvres chrétiennes. « À la maison, nous vivions modestement, mais nous mettions toujours de côté pour le Seigneur. Mes parents m'ont appris et montré que donner à Dieu, ce n'est pas s'appauvrir mais s'enrichir. » À des années-lumière de la théologie de la prospérité, Daniel témoigne avoir vu Dieu répondre à leur foi en compensant des dons pris parfois sur le nécessaire. « Donner, c'est d'abord obéir à un commandement. Cette obéissance est une preuve de confiance en Dieu. » Généreux depuis la jeunesse Élodie, 20 ans, et Priscille, 32 ans, ont au moins trois points communs avec Daniel. Elles aussi sont disciples de Jésus; elles soutiennent financièrement des œuvres chrétiennes qui interviennent à l'étranger et enfin, à l'instar de Daniel, elles ont commencé à pratiquer la générosité dès leur plus jeune âge, avant même d'avoir une stabilité financière. « Alors que j'étais étudiante en médecine et que je gagnais trois francs six sous, j'avais décidé de parrainer un enfant avec le SEL », confie Priscille. « Je savais que j'allais gagner de l'argent plus tard en étant médecin, mais je voulais remettre et rendre toute la gloire à Dieu, pour le Big Boss. J'ai compris très jeune que cet argent n'était pas pour moi, mais pour Dieu et son Royaume. Aussi, je me considère comme gérante de cet argent qui m'est confié. » Depuis un an, Élodie a commencé à faire des dons pour des œuvres missionnaires. « Je venais de commencer des études en alternance et des membres de mon Église, la famille Hui, sont partis avec Opération Mobilisation pour faire de l'évangélisation depuis le bateau Logos Hope. J'ai décidé de continuer à les soutenir pendant leurs études de théologie en Suisse. C'est comme ça que mes dons ont commencé. » La famille Hui vient d'arriver au Québec en tant que missionnaire SIM. Pour Élodie, cette générosité revient à suivre l'exemple de sa maman, qui sans le lui enseigner explicitement a pour habitude de faire des dons pour des missions à l'étranger. Si la générosité de Daniel est plus ancienne, son soutien à des missions œuvrant à l'étranger - SIM en l'occurrence - a aussi démarré par une amitié. « En plus de réponses à des situations d'urgence humanitaires, au départ, je réservais mes dons aux instituts bibliques et théologiques ainsi qu'au ministère parmi les enfants comme la Ligue pour la lecture de la Bible pour laquelle j'ai travaillé pendant plusieurs années. J'y avais rencontré un stagiaire, étudiant en théologie qui s'apprêtait à devenir missionnaire avec SIM. Par amitié, nous avons commencé à le soutenir. C'était le début de notre contribution pour cette belle œuvre. » Si depuis 1985 Daniel poursuit son soutien à SIM, c'est surtout parce qu'il voit le travail être démultiplié et voit des disciples qui forment d'autres disciples, qui forment à leur tour d'autres disciples. « Il faut un début et ensuite la machine se met en marche. » Pour des projets concrets Au cours de ses études, Priscille a réalisé deux stages missionnaires avec SIM dans un centre médical dans l'est du Burkina Faso (voir photo). Ces deux expériences l'ont encouragée à poursuivre dans la générosité en ayant expérimenté les deux facettes : donatrice/bénéficiaire. « Quand j'ai pu retourner au Burkina pour six mois, pendant mon internat, j'avais mis de l'argent de côté pour financer mon séjour. Mais ce n'était pas suffisant, j'ai organisé alors un gala de soutien et j'ai pu expérimenter la générosité d'autrui à la fois pour mon séjour et pour les besoins sur place. » Aujourd'hui, jeune mariée, elle continue de donner chaque mois à SIM pour les besoins du centre médical ainsi que pour l'équipe de SIM France-Belgique dans les bureaux de Caderousse. « Je sais que l'argent est utilisé pour des projets concrets, qui changent et sauvent des vies », glisse la jeune femme. « Lors de mon séjour au Burkina et à mon retour en France, j'ai expérimenté l'abondance de Dieu », assure Priscille. « Un jour, alors que nous manquions d'argent pour sauver la vie d'une jeune enfant, j'ai trouvé de l'argent par terre pour acheter les consommables nécessaires à une transfusion. » Quelques mois plus tard, un don de 1000 euros est « tombé » sur son compte français alors qu'elle savait être au bout de ses réserves. De l'argent providentiel est aussi arrivé après la fin du stage qui avait asséché ses finances. En transition professionnelle, Priscille ne travaille pas depuis deux ans, pourtant la jeune femme a décidé de maintenir ses dons. « Pour moi, c'était difficile, mais je voulais continuer d'être fidèle. Ce n'est pas seulement quand on a assez qu'on veut être généreux. Dans l'abondance comme dans la disette, on veut être fidèle dans ce soutien-là. » Et Priscille témoigne qu'avec son mari, ils n'ont manqué de rien. Article issu du magazine S'IMMERGER no 27 (novembre 2023)

  • Mission Découverte 2024 : destinations annoncées

    Découvrez les destinations de notre programme Mission Découverte et activez l'alerte pour vous inscrire. En 2024, trois destinations sont proposées dans le cadre du programme Mission Découverte : Afrique de l'Ouest (vacances d'été / 3 semaines) Afrique du Nord (vacances de la Toussaint / 2 semaines) Mayotte (vacances de Noël / 2 semaines) Ce programme s'adresse aux chrétiens qui sont en réflexion quant à un possible engagement missionnaire de terrain à plus ou moins long terme. Cette expérience terrain les immergera dans l'environnement de missionnaires déjà établis, et leur permettra d'appréhender les enjeux du ministère au loin. En savoir plus

  • Voyage immersif : une étape pour discerner un appel missionnaire

    Entretien avec Ludovic qui est parti cet été, avec son épouse et leurs deux garçons, en Mission Découverte, pour mieux appréhender le ministère transculturel. Vous êtes partis en famille dans le cadre de notre programme Mission Découverte. Quel était votre objectif ? Nous étions déjà partis ensemble en mission en Afrique avant d’avoir des enfants. Nous avons toujours l’Afrique sub-saharienne et la mission à cœur. Comment savoir si nous pouvons aller plus loin dans nos prières sans partager la mission avec nos enfants ? Nous voulions vraiment les exposer à l’œuvre missionnaire et partager avec eux un premier projet. La mission est une partie de la vie de ma femme Delphine qui ne la lâche pas. C’est ce qui m’a plu chez elle lorsque nous nous sommes rencontrés pour la première fois il y a 17 ans. C’est également elle qui a motivé toute la famille à prier pour ce projet. Ce séjour a-t-il été concluant pour envisager un engagement en famille à plus long terme ? Le séjour nous a vraiment permis de toucher du doigt tous les sujets concrets de la vie de missionnaire avec enfants. Le programme Mission Découverte porte bien son nom, nous avons vraiment découvert la mission. C’est un véritable concentré des aspects missionnaires principaux qui permet d’avoir les éléments nécessaires pour envisager un engagement à long terme. Quels seraient les défis que vous avez identifiés pour la vie de famille au loin ? Si nous souhaitons servir en famille, il y a un véritable défi au niveau de la scolarisation des enfants. Soit ils se retrouvent immergés dans un groupe scolaire où leur différence sera évidente et, selon ce que les missionnaires nous ont partagé, génératrice de défis émotionnels et moraux ; soit le couple parental doit investir une partie importante de son temps pour assurer l’enseignement des enfants via le CNED. C’est pour moi le défi majeur. Il y a d’autres points comme le support financier, l’adaptation à un confort moindre, mais ça n’est pas significatif. Si Dieu appelle, il ne faut pas regarder les géants qui se trouvent là où Il nous appelle à aller. Concernant le séjour en lui-même, comment l’avez-vous vécu ? Je pourrais faire une réponse d’enfant de 9 ans : « très bien ». C’est pourtant le cas, l’organisation et la préparation assurée par SIM en amont étaient des éléments clés pour être disposés au séjour. L’accueil, le programme et l’ambiance du groupe étaient parfaits. Dieu a veillé sur chacun et chaque chose. Nous l’avons vraiment vécu comme une immersion dans la recherche d’une réponse à nos prières, et comme une bénédiction de pouvoir participer au service de la communauté de la ville où nous étions. Qu’est-ce qui vous a marqués ? La générosité des gens malgré le peu qu’ils ont. La persévérance dans la foi de ceux qui se convertissent. La fidélité de Dieu envers ceux qu’Il a envoyés. L’importance de la qualité relationnelle avec les gens. La liste n’est pas exhaustive et l’ordre n’est pas intentionnel. Vous avez été au contact de missionnaires. Que vous inspire leur vie dans un pays étranger ? et qu’avez-vous appris pour votre propre vie ? Ce que nous avons pu en voir, je pense une grosse partie, fait envie et rassure. Dieu nous donne la capacité de nous adapter à une multitude d’éléments extérieurs. L’inspiration est d’apprendre à faire confiance à Dieu, s’attendre à Lui et le voir à l’œuvre. Priscilla nous a expliqué que nous serons en mission comme nous sommes à la maison. Nous en retirons l’enseignement que si nous ne sommes pas en mesure « d’être » missionnaires, nous ne le serons pas plus ailleurs qu’ici. Partir loin ne changera pas qui nous sommes. Vous ne savez pas encore si vous irez en mission long-terme avec votre famille. Est-ce que vous pensez garder un lien avec l’œuvre au loin quelle que soit votre orientation de vie ? J’ai partagé les raisons pour lesquelles nous sommes encore en prière au sujet d’un engagement plus long. Je dirais que l’œuvre au loin est le fil conducteur de notre couple. Avons-nous raté l’appel individuellement et/ou en couple ? Sommes-nous endurcis ou attachés à des choses dont Dieu nous demande de nous séparer ? Ou bien, est-ce que le temps n’est pas encore venu ? Pour chacun des 4 voyages en Afrique sub-saharienne, Dieu a ouvert une porte. Nous sommes toujours en prière et en recherche de Sa volonté. Une chose est sûre, nous restons en contact avec nos frères et sœurs ivoiriens et les missionnaires sur place, nous continuerons à les soutenir. Ce voyage a ravivé la flamme qui brûle en nous pour l’œuvre missionnaire. Conseilleriez-vous aux chrétiens de France et de Belgique de participer à un tel programme ? Qu’est-ce que cela leur apporterait ? Je ne sais pas si chaque chrétien est prêt à ça. Je ne crois pas qu’il faille faire ça pour plaire à Dieu. En revanche, si un frère ou une sœur a ne serait-ce qu'un début de questionnement dans son cœur au sujet de la mission, souhaite aider au loin, découvrir une autre culture, et donner de soi, je recommande les yeux fermés la mission découverte de SIM qui est taillée sur mesure pour révéler un appel de Dieu dans ce domaine. L’apport reçu sera forcément supérieur au don. Préparez-vous à donner une étude biblique et un sermon dominical et Dieu vous apprendra l’amour fraternel, la prière intense et l’humilité. Emmenez des présents pour honorer vos hôtes et Dieu vous donnera des partenaires de prière, des frères lointains qui vous soutiendront spirituellement. Je pourrais continuer la liste, mais elle ne saurait être une promesse de ce qui se passera vraiment, elle se veut seulement un exemple. Nous partons souvent en nous disant que nous allons aider en Afrique et nous revenons émerveillés de tout ce que Dieu a fait en nous et à travers nous, choses dans lesquelles ni notre argent, ni notre talent n’ont contribué. Alors nous revenons humbles et reconnaissants de servir un Dieu si grand. MISSION DÉCOUVERTE 2024 > En savoir plus sur le programme > Activer l'alerte pour s'inscrire à l'une des destinations

  • Entretien avec Samuel Knight, nouveau responsable Mobilisation

    Samuel Knight a pris le rôle de Responsable Mobilisation pour SIM France-Belgique, le 1er novembre dernier. Découvrez-le à travers cet entretien. Bonjour Samuel, Tu arrives au bureau SIM France-Belgique pour poursuivre et développer l’effort de sensibilisation et mobilisation pour la mission transculturelle. Pourquoi accepter cette mission ? Après quelques années missionnaires au Tchad, je suis témoin de la réalité biblique que la moisson est grande et que les ouvriers sont peu nombreux. J’ai vu des gens donner leur vie au Seigneur et je suis convaincu qu’il est en train d’appeler des Français et des Belges à faire partie de cette grande moisson. Le Seigneur nous a préparé, moi et ma femme, pour ce moment. J’ai eu une enfance baignée dans la mission, mais j’ai eu aussi plusieurs expériences d’implantation d’Église ici en Europe et notamment à Toulouse. J’ai une passion pour l’Église ici en France, mais aussi un désir d’en établir dans les lieux les plus isolés de l’Évangile. Tu l’as évoqué, tu es enfant de missionnaire et tu as été toi-même missionnaire au Tchad pendant 5 ans. Qu’est-ce que ce parcours t’apporte dans ton nouveau rôle ? J’ai une compréhension des enjeux pour quelqu’un ou bien une famille d’aller en mission et faire face aux défis d’habiter dans une situation difficile et vivre en tant que témoin au sein d’un peuple qui ne connait pas Christ. Tu es né anglais. Tu as un cœur pour le Tchad. As-tu des liens avec la France ? Ma femme a grandi ici en France, et mes beaux-parents habitent toujours à coté de Lille. Moi, j’ai fait des études ici et j’ai travaillé à Toulouse plusieurs années. J’ajoute que je suis tout à fait à l’aise avec la langue française, même si vous percevez un léger accent lorsque je parle. Comment vois-tu la France et la Belgique dans une perspective missionnaire ? Ces pays ont-ils investis la mission confiée par Dieu pour les nations du monde ? En France et en Belgique nous avons tendance à penser que nos Églises sont trop petites et donc n’ont pas assez de ressources pour être impliquées dans la mission transculturelle. Deuxièmement, nous sommes souvent complètement consacrés à l’évangélisation de nos voisins et à la vie de notre Église locale. Ces deux choses sont importantes ! Cependant, il y a plusieurs Églises françaises et belges qui ont une vision plus globale : avoir un cœur à la fois pour son voisin et pour l’étranger et qui passent par-dessus les barrières de leur ressources actuelles pour s’engager dans la mission qui semblait être impossible. La prière pour les besoins auxquels nous ne pouvons pas répondre faute de capacité personnelle est un bon début. Concrètement, toutes nos Églises ont la capacité de prier pour des peuples sans accès à l’Évangile et pour les missionnaires qui travaillent parmi ces gens. Sur cette fondation de prière, le Seigneur va certainement construire quelque chose, c’est ce qu’il a déjà fait dans plusieurs cas. Pour tes débuts, tu travailles en lien avec Philippe Hutter, en vue de le remplacer dans les semaines/mois qui viennent. Comment vois-tu ce que Philippe a pu développer ces dernières années ? Je ne peux pas remplacer Philippe... Philippe s’est beaucoup investi dans plusieurs Églises et dans quelques instituts bibliques. Il a très bien accompagné plusieurs étudiants pendant leurs stages de début de ministères. Je vais donc essayer de capitaliser sur tout ce qu’il a mis en place, sur les relations nouées depuis tant d’années, et sur son expérience, pour continuer à développer la mobilisation, et apporter ma singularité. Vous arrivez en famille, avec 3 enfants. Explique-nous vos débuts en France. Nos enfants ont vécu plusieurs transitions ces dernières années, donc on cherche à passer du temps ensemble retrouver nos rythmes et découvrir de le Vaucluse ensemble. Nous sommes arrivés juste avant la rentrée, donc la priorité pour nous était de les inscrire à l’école, puis trouver des activités avec d’autres enfants. Comment pouvons-nous prier pour toi dans ton nouveau rôle, et pour la famille ? L’intégration des enfants à l’école et qu’ils se retrouvent avec des nouvelles amitiés. Katie et ses études de troisième année de Missiologie à la Faculté de All Nations. L’équipe de mobilisation qui se met en place en Belgique et en France. > Contactez Samuel france.mobilisation@sim.org @FrMobilisation (sur Twitter/X)

  • Phil Bauman nouveau directeur de SIM International

    Après 10 ans et deux mandats en tant que Directeur de SIM International, Joshua Bogunjoko transmettra le flambeau à Phil Bauman en février prochain. Phil a occupé des postes de direction au sein de SIM pendant plus de 15 ans, notamment en tant que directeur de SIM Ghana et, depuis 2020, en tant que directeur mondial du développement stratégique au sein de l'équipe de direction internationale de SIM. Phil se dit "honoré d'avoir été confirmé dans ce rôle par un vote des membres de SIM et par le Conseil d'Administration. [Sa] prière est que SIM puisse continuer à croître dans la direction fixée par Joshua, alors que nous cherchons à faire des disciples du Seigneur Jésus-Christ dans les endroits où il est le moins connu". Canadien Phil Bauman, 52 ans, vit dans la banlieue de Toronto avec sa femme Andrea et commencera son mandat de cinq ans le 1er mars 2024. Il a rejoint SIM en 2000, servant avec sa femme parmi le peuple sisaali dans le nord du Ghana. Ils ont déménagé à Accra en 2008 et Phil est devenu directeur du Ghana en 2011. Phil est titulaire d'un diplôme d'ingénieur et d'une maîtrise en mission et théologie. Joshua Bogunjoko exprime son enthousiasme à voir Phil reprendre le flambeau : "J'ai travaillé en étroite collaboration avec Phil pendant de nombreuses années et je suis convaincu qu'il répond à l'appel de Dieu en assumant ce rôle. Je me réjouis de sa nomination et je vois clairement comment Dieu a guidé le comité de recherche, le conseil d'administration et l'ensemble de la mission dans le processus de sélection de Phil. Phil est un leader doué qui, j'en suis sûr, dirigera cette merveilleuse organisation avec courage, sagesse et distinction. SIM France-Belgique se félicite de cette nomination et espère poursuivre son étroite collaboration avec Phil et l'ensemble de l'équipe du leadership international.

  • Une croissance spirituelle qui interpelle la communauté locale

    Monsieur Traoré est issu d’une ethnie de confession musulmane, en Afrique de l’Ouest. Nous avions raconté son histoire de conversion en 2019. Dans la joie, il persévère sur un chemin difficile. Pierre et France-Lyne Balon, établis de nouveau en France depuis 2022, avaient été des témoins directs de la conversion de Monsieur Traoré. À l’époque, en 2019, le directeur SIM du pays dans lequel ils travaillaient les avait contactés. Il avait alors sollicité Pierre et France-Lyne pour cheminer avec un homme qui avait écouté un programme sur une radio chrétienne nationale et qui voulait en savoir davantage sur la foi chrétienne. Pierre et France-Lyne habitaient dans la même ville que cet homme, Monsieur Traoré. Avec le pasteur David qui commençait un travail d’évangélisation dans le quartier de la ville où vit Monsieur Traoré, ils l’ont accompagné dans sa découverte de l’Évangile et ont été des témoins émerveillés de sa foi naissante en Jésus, et de son attachement à Dieu, malgré les défis qui se sont rapidement présentés à lui. Quatre ans plus tard, Monsieur Traoré habite toujours au même endroit. Dans ce quartier vit son ethnie qui est musulmane. Aujourd’hui, il est un chrétien affermi qui ne cesse de servir son Dieu et son prochain. Ne cachant pas sa foi en Jésus, il dénote parmi ses contemporains. Depuis son baptême, en janvier 2021, il a parcouru du chemin et a été une source de bénédiction pour sa communauté, par l’Esprit de Dieu qui agit en lui et par lui. À sa conversion, il a très rapidement éprouvé le besoin d’apprendre à lire pour pouvoir parcourir les Écritures et comprendre la richesse de la Parole de Dieu. Il s’est inscrit à un cours d’alphabétisation dans sa langue natale et aujourd’hui, il est capable de lire la Bible. Cet accès à la Parole est un ciment de sa foi et lui permet de participer à l’édification de cette église. Non seulement, en tant que maçon, il a contribué activement à la construction du bâtiment de l’Église au cœur du quartier, mais plus encore, il fait partie des responsables et enseignants de cette famille de nouveaux chrétiens qui s’enracine dans la foi. Ancien muezzin chargé de faire l’appel à la prière à la mosquée du quartier, Monsieur Traoré joue un rôle essentiel dans l’entretien de bonnes relations avec les chefs musulmans. L’Église le sollicite souvent pour les démarches protocolaires avec eux, que ce soit par rapport au mariage ou pour toute demande officielle. Sa joie d’appartenir à Jésus a déjà touché beaucoup de personnes du quartier, et notamment le père de sa femme, un musulman engagé, qui avant de mourir s’est converti et a encouragé sa fille à se tourner vers Jésus, car disait-il, « c’est le vrai chemin ». Les épreuves liées à sa vie de disciple sont pourtant concrètes : son épouse, bien que réceptive, n’a pas pris de décision dans son cœur. Il a du mal à trouver du travail car les musulmans du quartier sont de plus en plus réfractaires à le solliciter sur des chantiers de maçonnerie. Et le propriétaire de la maison dont il est locataire le menace de couper le bail. Malgré ces situations compliquées, le frère Traoré continue de s’accrocher au Seigneur et de lui faire entièrement confiance. C’est un vrai sujet de joie et de reconnaissance pour Pierre et France-Lyne. Priez pour qu’il soit renouvelé jour après jour dans sa foi et que le Seigneur pourvoit à tous ses besoins. Priez pour son épouse qui ne se positionne pas pour le moment, afin qu’elle accueille le salut de Jésus.

  • Un nouveau responsable de la Mobilisation pour SIM France-Belgique

    Samuel Knight, missionnaire avec SIM depuis plusieurs années, arrive dans l'optique de remplacer Philippe Hutter qui prendra sa retraite prochainement. Nous sommes heureux de pouvoir annoncer l'arrivée, au sein de l'équipe du bureau opérationnel, de Samuel Knight en tant que responsable de la Mobilisation pour la France et la Belgique. Il commencera à s'intégrer à l'équipe dans les semaines qui viennent et pourra organiser avec Philippe Hutter la transition du ministère pour prendre sa suite au cours de l'automne, selon toute vraisemblance. Samuel est anglais. Il a cependant grandi au Niger avec sa famille puisque ses parents étaient missionnaires SIM là-bas dans les années 90-2000 et a passé quelques années en France, à Toulouse. Marié à Katie, une enfant de missionnaires anglais basés dans le nord de la France depuis plusieurs décennies, ils ont trois enfants : Joshua (8 ans), Daniel (6) et Hannah (3). La famille Knight a été missionnaire au Tchad pendant 4 ans. Ils viennent s'installer désormais en Provence. N'hésitez pas à prendre contact avec lui pour lui souhaiter une bonne arrivée (france.mobilisation@sim.org).

  • Bientôt le mariage, mais d’abord la mission !

    Dans le cadre de son stage d’étude à la faculté de théologie de Vaux-sur-Seine, Thomas Seeburn, 25 ans, est parti en mission transculturelle en Côte d’Ivoire avec SIM. Avant de partir, mi-juin, il nous a accordé un entretien. Bonjour Thomas, peux-tu nous expliquer pourquoi un jeune homme qui va se marier dans quelques semaines [ndlr : à la fin de l’été] part pour découvrir la mission en Afrique, juste avant ?! Très bonne question, pour nous l’un n’empêche pas l’autre. Cela faisait plusieurs années que j’avais à cœur de partir en mission, on va dire que ce voyage était prévu avant que je rencontre ma future épouse. Alors, lorsque j’ai intégré la faculté de Vaux-sur-Seine et qu’on m’avait indiqué qu’il y aurait un mois de stage, j’en ai rapidement discuté avec elle. À ce moment-là, nous n’étions pas encore fiancés et aucune date pour le mariage n’était arrêtée. Cependant, ce projet que nous portons tous les deux était sur notre cœur. Eden [ndlr : le nom de sa future épouse], m’a toujours conforté dans ce projet et par la suite, lorsque nous nous sommes fiancés, nous avons fait en sorte d’organiser le mariage le plus en amont possible pour que la majeure partie de l’organisation du mariage soit bouclée lors de mon départ pour ce stage transculturel. Aujourd’hui, je pense qu’on a plutôt bien respecté ce qu’on s’était dit. C’est un sacré défi ! Tu es donc étudiant à la faculté de théologie de Vaux-sur-Seine. Pourquoi as-tu décidé de suivre cette formation ? Oui j’ai à cœur l’enseignement et la mission. Cela faisait plusieurs années que je souhaitais étudier la théologie. Les portes ne s’étaient jamais ouvertes jusqu’à l’année dernière finalement, alors j’ai mis mon travail à plein temps de côté et j’ai continué à travailler en tant que free-lance à temps partiel pour me concentrer sur les études de théologie. Mais tu avais déjà un diplôme avant ça ! Du coup oui j’ai un master en E-Business, c’est tout ce qui concerne le marketing digital et la création d’entreprise en ligne : création et animation de site, référencement, webdesign, gestion de projet, marketing, etc. Et tu continues à avoir des contrats pendant tes études. N’est-ce pas trop dur de cumuler les deux, en plus de la préparation d’un mariage ? Oui, je continue à avoir des contrats. Je remercie le Seigneur de ce que j’ai de très bon clients, compréhensifs et avec qui je collabore bien. J’ai aussi l’avantage de travailler avec mon ordinateur et une connexion internet, cela suffit alors ça me permet plus de flexibilité. Pour répondre à la question, je suis d’accord, je pense que se marier représente une des périodes les plus intenses de la vie. C’est une petite période ça va passer. En attendant, il suffit d’être organisé, communiquer, s’écouter et prendre du temps avec le Seigneur puis sur un an, ça roule ! Revenons à ton stage en contexte transculturel pour lequel tu t’apprêtes à partir [ndlr : Thomas est actuellement sur place au moment de la publication de cet entretien]. Où vas-tu et qu’est-ce qui t’attend là-bas ? Je vais en Côte d’Ivoire, dans la lignée de mon année à la fac et de mon appel, on a constitué avec SIM et l’Église là-bas un projet avec pour mission principale l’enseignement dans l’Église locale. Il s’agit d’une union d’Églises qui a de nombreux besoins dans l’enseignement de la parole de Dieu. Après, je vais aussi œuvrer à différents niveaux, selon les besoins et participer aux activités de l’Église. As-tu déjà voyagé hors de la France ? et en particulier hors de l’Europe ? Oui, j’ai déjà voyagé en dehors de la France. J’ai la double nationalité par mon papa qui est né à Maurice. C’est un pays où je vais tous les 3-4 ans. Souvent, quand on parle de l’île Maurice on voit les belles plages, mais j’ai la chance, quand j’y vais, d’être immergé dans la culture en allant visiter la famille. J’ai aussi déjà voyagé en Europe surtout les pays autour de la France : Espagne, Suisse, Allemagne, Angleterre, Irlande. J’ai eu la chance de faire un stage de 2 mois au Canada, à Montréal, vivant en colocation et étant immergé dans la vie d’un Montréalais. Imagines-tu déjà les défis qui sont ceux des locaux que tu vas côtoyer ? Non je ne sais pas trop à quoi m’attendre là-bas, je pense que ce sera la découverte. Je peux quand même imaginer que ce sera très différent de notre contexte français et occidental. Un mois c’est court. Est-ce un avant-goût d’un engagement à plus long-terme ? Exactement ! Une première mission découverte avant la réalisation d’une mission à plus long terme cette fois ci en commun avec ma future épouse. On s’attend à Dieu pour construire ce projet. Comment ta future épouse voit les choses ? Vous vous projetez dans un type de ministère, ou dans un lieu précis de mission ? Oui, on se projette ensemble, elle fait médecine et a le souhait d’apporter des soins. Elle sert également à l’Église : elle chante et on anime le groupes des ados ensemble. Donc il y a un projet de départ en mission en commun. Cependant on n’a pas de lieu précis, on reste à l’écoute du Seigneur. Concernant l’enseignement théologique, c’est quelque chose qui t’intéresse, pour lequel tu te sens appelé ici ou ailleurs ? Oui complètement ! Je me sens appelé pour l'enseignement biblique. Déjà dans mon métier j'ai déjà des opportunités de former mais là concernant l'enseignement biblique, j'ai bien plus à cœur. C'est d'ailleurs la raison qui m'a poussé à faire la faculté de théologie. Es-tu rassuré d’être accompagné par une organisation missionnaire ? Oui, c'est une première pour moi, et SIM m'apporte toute son expertise terrain pour que je puisse partir dans les bonnes conditions et préparé. J'ai notamment assisté au programme de formation SIM GO dans les locaux en France. Pour quels sujets nos lecteurs pourraient prier te concernant ? Priez pour ce pays de la Côte d'Ivoire, et pour l'implantation d'Églises notamment dans les villages. La vie des implanteurs n'est pas facile. Priez pour l'envoi de nouveaux missionnaires, et également priez d'un point de vue personnel pour ma fiancée et moi : que le Seigneur nous montre son plan par rapport à ce projet de mission. Merci Thomas !

  • Passer par la case "bureau" pour mieux appréhender un engagement terrain

    Kyria Charlet a effectué un mois de bénévolat au bureau SIM France-Belgique, afin d'y découvrir la mission sous un angle particulier. Entretien réalisé en juin 2023 Bonjour Kyria, tu es Belge, tu as 27 ans, et tu viens d’arriver au bureau SIM France-Belgique, dans le sud de la France, pour un mois. Est-ce un moyen pour toi, d’avoir un hébergement bien situé pour profiter du soleil et de la mer durant l'été ? [Rire] Alors, non pas du tout, même si je suis bien contente de pouvoir profiter de ce beau cadre. Plus sérieusement, tu es donc bénévole pour quelques semaines. Que fais-tu concrètement ? Oui, donc étant diplômée en Relations Publiques, je viens apporter un peu de renfort concernant la communication. Donc, concrètement, j’aide à l’amélioration du site web, à la stratégie éditoriale et à la stratégie marketing des médias sociaux, au lancement d’un concours sur Instagram et d’autres choses. Tu as une formation en Communication. Mais quel est ton parcours ? En plus de mon bachelier en Relations Publiques, je me suis formée pendant 1 an à l’Institut Biblique de Bruxelles (IBB) dans le but de fortifier ma foi et de mettre un temps à part pour Dieu, mais aussi avec la perspective de servir dans le ministère et de partir un jour en mission, projet que j’ai à cœur depuis mes 12 ans. Depuis, j’ai été plus intentionnelle dans mes démarches pour partir [en mission] D’accord ! Ton bénévolat au bureau SIM s’inscrit donc dans une démarche exploratoire ? Exactement. Ce désir de partir en mission que Dieu avait mis sur mon cœur depuis 15 ans a ressurgi plus fortement l’été dernier. Depuis, j’ai été plus intentionnelle dans mes démarches pour partir. Je suis ainsi partie au Togo pour un premier voyage missionnaire en janvier dernier. Nous étions un groupe de 15 à participer. J’ai beaucoup aimé et je n’avais qu’une envie, c’était d’y retourner. De fil en aiguille, en discutant avec des membres de mon Église, j’ai eu des contacts avec SIM. André Tousch, le directeur, m’a appelé pour discuter de mes motivations, de mes attentes et pour savoir si j’avais déjà une idée concrète pour un projet missionnaire, c’est-à-dire partir sur du court ou long terme, dans quel pays, pour y faire quoi, quand est-ce que j’aimerais partir, etc. N’ayant pas encore de projet concret, André m’a proposé de venir dans les bureaux pour mieux connaître SIM, son fonctionnement et les projets qu’elle soutient afin de m’aider dans cette démarche de questionnement concernant un futur engagement transculturel. Souvent on se fait une certaine idée de la mission, moi la première, en pensant par exemple qu’il faut avoir un arrière-plan médical pour partir, alors qu’en fait pas du tout ! En plus d’apporter une valeur au bureau, qu’espères-tu de ce séjour ? C’est sûr que j’espère être utile [rire], mais aussi avoir une idée plus claire pour la suite, mieux connaître l’équipe, expérimenter de manière plus « soft » la mission. Je souhaite aussi voir comment mes compétences peuvent être utiles car souvent on se fait une certaine idée de la mission, moi la première, en pensant par exemple qu’il faut avoir un arrière-plan médical pour partir, alors qu’en fait pas du tout ! Je trouve que chaque personne se posant des questions sur l’aspect missionnaire devrait passer par « la case bureau ». Ça donne vraiment une autre perspective et crée aussi des liens avec les personnes qui feront notre suivi. Tu es en place depuis quelques jours. Qu’y as-tu déjà découvert et qui t’as surprise ou interpellée ? Alors, tout d’abord je me suis directement sentie à l’aise et bien accueillie. Je suis de nature timide, mais ici l’intégration était assez facile, en tout cas de mon point de vue [rire]. J’ai déjà pu avoir plusieurs moments d’échanges avec plusieurs des membres de l’équipe au bureau pour mieux connaître les missions de chacun et ça m’a beaucoup apporté. J’ai vraiment pu saisir l’importance de l’accompagnement et tout le suivi et travail qui se fait dans l’ombre. Quand on pense aux missionnaires, on pense directement aux personnes qui partent au loin, mais sans en fait imaginer tout le travail qui se fait derrière en amont, pendant le séjour à l’étranger et après. C’est un travail énorme qui est tellement utile pour un bon déroulement des séjours des personnes envoyées. Je trouve que chaque personne se posant des questions sur l’aspect missionnaire devrait passer par « la case bureau ». Ça donne vraiment une autre perspective et crée aussi des liens avec les personnes qui feront notre suivi, si on décide de partir en mission après cette expérience au siège de SIM France-Belgique. Une autre chose qui m’a interpellée c’est le fait que chaque personne qui travaille à SIM est missionnaire. Autant celles qui sont sur le terrain que celles qui sont au bureau. SIM dépend entièrement des dons et je trouve ça merveilleux de voir comment Dieu pourvoit au bon fonctionnement afin que l’Évangile soit proclamé. Mais donc ça m’a interpellé sur le fait que lorsqu’on fait des dons pour les missionnaires on supporte généralement ceux qui sont sur le terrain sans penser à ceux qui sont au bureau et qui en ont aussi besoin. Quelle sont tes perspectives à ce jour, à la suite de cette expérience qui se termine fin-juillet ? Alors la suite est encore floue… Pour le moment je fais du volontariat pour une Fondation basée à Amsterdam qui s’occupe de former des pasteurs partout dans le monde. J’ai une opportunité d’emploi là-bas pour coordonner le projet à destination du Togo. L’idée de travailler pour le Togo, où j’ai déjà pu passer quelques semaines en janvier, m’emballe. Après, ce ne sera pas un temps plein donc je me questionne encore sur la reprise d’études sur le côté ou bien trouver un autre job pour compléter mon horaire de travail. Le projet de partir en mission me tient toujours à cœur, mais je pourrai déjà en partie y répondre si j’ai le job car il me faudra aller régulièrement au Togo et parce que, comme je peux l’expérimenter ici, on peut être missionnaire sans nécessairement partir au loin mais tout en faisant un job de bureau. Donc voilà, pour le moment je me laisse conduire par Dieu. Je vois vraiment comment Il conduit toute chose, donc je souhaite vraiment aller là où Il voudra en essayant de ne pas me mettre dans mes propres schémas. Affaire à suivre donc ! Merci Kyria !

  • Participer à des ministères florissants par l'accompagnement des envoyés

    L'Église d'envoi a tout à gagner en soutenant activement ses missionnaires : leur épanouissement, l'avancement de la mission de Dieu, la maturité spirituelle de l'Église elle-même. Le travail missionnaire en contexte transculturel est souvent ingrat. Il faut généralement de nombreuses années avant d’observer les premiers fruits de ce pour quoi l’on est venu… C’était le cas de Rowland Bingham, fondateur de SIM qui a vu les premières conversions parmi le peuple qu’il avait rejoint, seulement 20 ans après sa première venue en Afrique ! Le contexte transculturel rend la vie et le ministère souvent plus difficile et décourageant : l’apprentissage de la langue locale, l’assimilation des codes culturels, l’adaptation physique au climat souvent moins favorable qu’en Europe, l’accoutumance à un confort matériel souvent moindre aussi, l’impossibilité de vivre la communion fraternelle par endroit, l’opposition spirituelle, les attentes déçues, le manque de direction et de supervision, etc. Tout cela rend les envoyés plus vulnérables et plus rapidement usés à tout niveau. Alors, comment favoriser des ministères pérennes et florissants ? Les envoyés, même s’ils ne l’expriment pas toujours, ont un vrai besoin de soutien de l’organisation missionnaire qui les accompagne, ainsi que de leur Église d’envoi. Une question se pose d’ailleurs : la sœur de votre assemblée qui est partie en mission en Afrique, est-elle envoyée par votre Église ou simplement soutenue ? Est-ce une démarche individuelle ou collective ? C’est une question cruciale qui a un impact sur la façon dont elle va être accompagnée. Une question à aborder en Église. Le soutien dont ont besoin les missionnaires se situe à différents niveaux : Relationnel : ils peuvent vivre une certaine solitude sur place, causée par le décalage culturel avec les locaux. Ils ont besoin de resserrer leurs liens avec leurs proches pourtant loin d’eux, mais c’est souvent l’inverse qui est vécu : un sentiment d’oubli. Spirituel : les Églises sont parfois inexistantes sur place, ce qui peut engendrer une sécheresse spirituelle par manque de communion fraternelle. S’il y a des Églises, il arrive que leur théologie soit trop décalée, limitant la communion. Moral : les envoyés ont besoin de se savoir appuyés, approuvés ;envoyés en somme, par leur Église et leur organisation missionnaire. Leur sentiment de légitimité en dépend. Directionnel : ils peuvent avoir l’impression d’être seuls dans leur ministère, sans vraie direction, sans personne à qui rendre des comptes. Les profils fonceur et pionnier existent toujours, mais les nouvelles générations ont besoin d’un cadre qui les rassure. Les organisations missionnaires jouent un rôle complémentaire à celui de l’Église d’envoi. Elles accompagnent les envoyés notamment sur les aspects administratif, culturel, ministériel, sécuritaire. Mais l’Église d’envoi ne peut imaginer se décharger complétement de l’accompagnement de ses envoyés. Après tout, c’est elle qui les connaît le mieux, qui les voit grandir, qui les enseigne… Alors que peut-elle faire sur ces 4 aspects ? Relationnel : maintenir le lien avec les missionnaires par une communication régulière ne demande pas beaucoup d’effort et pourtant c’est une source d’encouragement immense. « Aujourd’hui, les moyens de communication sont accessibles, gratuits, performants. Du coup, ne pas communiquer avec nos missionnaires signe notre manque d’intérêt et cela les décourage » signale Vincent Bourrel, pasteur de l’Église baptiste Toulouse Métropole - EBTM. Spirituel : prier pour les envoyés est un fondement de l’accompagnement. Dans 2 Thess. 3.1 l’apôtre Paul exhorte l’Église à prier pour ceux qui œuvrent pour répandre la Parole de Dieu. Généralement, les missionnaires envoient des sujets de prière, mais si l’Église est proactive à ce sujet c’est un encouragement supplémentaire. « Chaque membre du comité mission a la charge d’un ou deux missionnaires. Il prend contact avec eux régulièrement et retransmet les sujets de prière glanés à l’assemblée. » explique Vincent Bourrel. « Des sujets de prières concrets relayés au sein de l’Église nous permettent de vivre des réponses aux prières qui réjouissent autant nos missionnaires que notre assemblée. » renchérit Manu Renard, pasteur de l’Église protestante baptiste de Pontault-Combault. Moral : « Le Seigneur appelle individuellement certains chrétiens à partir en mission, mais il me semble que l’Église locale doit pouvoir reconnaître et approuver cet appel. » défend Manu Renard. En faisant ainsi, elle donne une caution morale au missionnaire qui renforce sa motivation et rend l’Église proactive dans un accompagnement global sur la durée. Directionnel : en relation avec l’organisation missionnaire, par un contrat et une feuille de mission, il est bon qu’un cadre soit donné aux envoyés et que l’Église participe à la supervision de leur ministère. Il n’est pas question d’être dans un contrôle malsain, mais de vivre l’unité et la complémentarité du corps de Christ, chacun pour sa part, pour le bien de tous. L’envoi d’une petite délégation de l’Église pour visiter le frère ou la sœur dans son contexte de mission est certainement la meilleure forme d’encouragement et de suivi qui soit. Qui plus est, « une visite sur place permet de toucher du doigt les réalités du terrain. » affirme Vincent Bourrel. Ce qui permet aussi à l’Église de voir au-delà du missionnaire, c’est-à-dire le peuple qu’il est venu bénir de la connaissance de Christ. Accompagner intentionnellement les missionnaires issus de l’assemblée ne peut être que bénéfique pour une Église locale. Cela participera au bien être et à la réussite du ministère du chrétien envoyé, et cela élargira les horizons de l’Église, la fera grandir en maturité spirituelle, et en unité. Article issu du magazine S'IMMERGER no23 > Abonnez-vous à nos publications pour recevoir des contenus de ce type

  • Un site web pour L'Injil de Jésus le Messie

    Le livre L'Injil de Jésus le Messie, a désormais son site web : injilproject.org ! Il servira à faire connaître le livre et à communiquer sur les traductions à venir. Il s'agit d'une édition de l'Évangile de Matthieu spécialement destinée au public musulman, avec des commentaires adaptés rédigés par l'un de nos missionnaires. Un cadeau idéal à offrir à un ami musulman ! Pour l'instant, seule la version française du livre est disponible (au format relié ou broché), mais des traductions sont en cours en anglais, arabe, haoussa et zarma (deux langues africaines). Si vous voulez aider à faire connaître le livre, n'hésitez pas à partager le lien, ou à en parler sur votre blog, votre site internet, etc. > www.injilproject.org

  • La nécessité de proposer l'Évangile dans la langue de cœur de chaque peuple

    À une époque où certaines langues s’imposent à des milliards d’êtres humains sous l’effet de la mondialisation, il est intéressant de questionner l'ambition de rendre accessible l’Évangile dans la langue de cœur de chacun. Les peuples sans accès à l’Évangile ont pour caractéristique de ne n’avoir pas ou trop peu de témoignage chrétien autochtone pour assurer la diffusion du message de la bonne nouvelle en leur sein, sans aide extérieure. En outre, ils sont bien souvent caractérisés par le fait de ne pas avoir de Bible traduite, en partie ou en totalité, dans leur langue. Pourtant, nombre d’entre eux parlent d’autres langues : des langues véhiculaires qui leur permettent d'échanger avec d'autres peuples et pour lesquelles une traduction de la Bible existe déjà. Alors pourquoi est-il nécessaire de rendre accessible l’Évangile dans leur langue de cœur ? Les langues véhiculaires ne sont pas ou peu maîtrisées par les peuples puisqu’elles ne sont pas leur langue de cœur. « La langue de cœur c’est celle avec laquelle on se sent le plus à l’aise. Celle avec laquelle on pense, on prie intérieurement. » explique André Tousch, missionnaire SIM*. C’est souvent la langue maternelle avec laquelle l’enfant a grandi et qui est parlée dans les familles et la communauté locale. La notion de langue de cœur est cruciale pour l’appropriation de l’Évangile des peuples et individus qui les composent. « La langue de cœur rend Dieu plus proche, plus intime » renchérit Hilary Deneufchâtel, missionnaire SIM*. Faisons l’analogie avec une situation qui est probablement celle de la majorité de nos lecteurs. Le français est notre langue de cœur, et l’anglais une langue véhiculaire utilisée çà et là (à l’école, au travail…). Beaucoup parlent l'anglais suffisamment pour avoir des conversations construites, mais combien le maîtrisent au point d’instinctivement penser, prier, s’exprimer dans cette langue ? Pour apprendre à connaître Dieu et à développer une intimité avec Lui, notre langue de cœur est indispensable ! « Sans Évangile apporté dans la langue de cœur des peuples, un peuple qui se tourne vers Christ ne sera pas assez bien équipé pour faire face aux épreuves de la foi quand elles viendront » avance Jérémie, missionnaire SIM*. Pour lui, il ne fait aucun doute qu’apporter la bonne nouvelle de Christ aux peuples sans accès à l’Évangile dans leur langue favorise l’émergence de communautés de croyants fortes qui contribuent elles-mêmes au rayonnement de la Parole de Dieu ! L’histoire va dans ce sens. Ce fut le cas pour toute l’Afrique du Nord, qui fut très tôt christianisée mais sans traduction de la Bible dans les langues locales. « Lorsque l’Islam s’est répandu dans cette région au VIIe siècle, seule l’Église d’Egypte qui avait une traduction copte a été en mesure de subsister à près de 1400 ans d’hégémonie musulmane » explique André. De même dans la région du Caucase où les seules églises de pays christianisés qui ont survécu à l’islamisation de la région sont celles d’Arménie et de Géorgie qui avaient la Bible traduite dans leur langue. « Notre conviction, c’est que pour avoir une église solide, il faut que chaque croyant puisse lire, étudier, mémoriser la Bible dans sa propre langue » appuie André. La Parole de Dieu est le fondement de la foi chrétienne (Romains 10.17). La rendre accessible favorise donc la croissance spirituelle dans les dimensions collective et individuelle. SIM est impliquée dans cet effort de traduction de la Bible et plus globalement de diffusion de l’Évangile, que ce soit en initiant des projets ou en intégrant des projets déjà en cours. Le plus souvent, en collaboration avec des organisations spécialisées. Ainsi, au niveau de SIM France-Belgique, 5 missionnaires sont actuellement impliquées dans des ministères liés à la traduction de la Bible. C’est le cas de Jérémie, d’André et son épouse Aurélie, d’Hilary, à la tête d’une équipe de traduction de l’Ancien Testament en langue monkolée au Bénin. La Bible a été complètement traduite en 2021 et Hilary est en train de se former pour être conseillère en traduction. Enfin, Morgane n’est pas directement impliquée dans la traduction de la Bible, mais son ministère dans l’alphabétisation est en soutien direct à cet effort de traduction (voir P.12). Notre prière, c’est que tous les peuples du monde, quelle que soit leur taille, leur langue, leur localisation puissent entendre la bonne nouvelle de Christ et comprendre Sa Parole, pour avoir la possibilité de vivre pour Lui et de faire des disciples autour d’eux. CHIFFRES CLÉS 1,5 Milliard nombre de personnes sur terre qui n'ont pas la Bible traduite complètement dans leur langue 145 Millions nombre de personne sur terre qui n'ont aucune portion de la Bible traduite dans leur langue 2217 nombre de projets de traduction de la Bible (Ancien Testament et/ou Nouveau Testament) en cours dans le monde 31 nombre de traductions du Nouveau Testament achevées pendant l'année 2021 30 nombre d'années moyennes nécessaire à la traduction complète de la Bible 13 nombre de traductions de la Bible achevées pendant l'année 2021 *NOS MISSIONNAIRES IMPLIQUÉS Hilary Deneufchâtel : anciennement responsable de traduction de l'Ancien Testament en monkolé (Bénin), et actuellement en formation pour être conseillère en traduction André Tousch : traduction du Nouveau Testament en iski (Papouasie-Nouvelle-Guinée). Jérémie : traduction de l'Ancien Testament en iakout (Russie). Morgane Soudrain : alphabétisation (Cameroun)

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