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  • Photo du rédacteurSIM France-Belgique

Participer à des ministères florissants par l'accompagnement des envoyés

L'Église d'envoi a tout à gagner en soutenant activement ses missionnaires : leur épanouissement, l'avancement de la mission de Dieu, la maturité spirituelle de l'Église elle-même.


Masaaki Komori (Unsplash)

Le travail missionnaire en contexte transculturel est souvent ingrat. Il faut généralement de nombreuses années avant d’observer les premiers fruits de ce pour quoi l’on est venu… C’était le cas de Rowland Bingham, fondateur de SIM qui a vu les premières conversions parmi le peuple qu’il avait rejoint, seulement 20 ans après sa première venue en Afrique !


Le contexte transculturel rend la vie et le ministère souvent plus difficile et décourageant : l’apprentissage de la langue locale, l’assimilation des codes culturels, l’adaptation physique au climat souvent moins favorable qu’en Europe, l’accoutumance à un confort matériel souvent moindre aussi, l’impossibilité de vivre la communion fraternelle par endroit, l’opposition spirituelle, les attentes déçues, le manque de direction et de supervision, etc. Tout cela rend les envoyés plus vulnérables et plus rapidement usés à tout niveau.


Alors, comment favoriser des ministères pérennes et florissants ?


Les envoyés, même s’ils ne l’expriment pas toujours, ont un vrai besoin de soutien de l’organisation missionnaire qui les accompagne, ainsi que de leur Église d’envoi. Une question se pose d’ailleurs : la sœur de votre assemblée qui est partie en mission en Afrique, est-elle envoyée par votre Église ou simplement soutenue ? Est-ce une démarche individuelle ou collective ? C’est une question cruciale qui a un impact sur la façon dont elle va être accompagnée. Une question à aborder en Église.


Le soutien dont ont besoin les missionnaires se situe à différents niveaux :

  • Relationnel : ils peuvent vivre une certaine solitude sur place, causée par le décalage culturel avec les locaux. Ils ont besoin de resserrer leurs liens avec leurs proches pourtant loin d’eux, mais c’est souvent l’inverse qui est vécu : un sentiment d’oubli.

  • Spirituel : les Églises sont parfois inexistantes sur place, ce qui peut engendrer une sécheresse spirituelle par manque de communion fraternelle. S’il y a des Églises, il arrive que leur théologie soit trop décalée, limitant la communion.

  • Moral : les envoyés ont besoin de se savoir appuyés, approuvés ;envoyés en somme, par leur Église et leur organisation missionnaire. Leur sentiment de légitimité en dépend.

  • Directionnel : ils peuvent avoir l’impression d’être seuls dans leur ministère, sans vraie direction, sans personne à qui rendre des comptes. Les profils fonceur et pionnier existent toujours, mais les nouvelles générations ont besoin d’un cadre qui les rassure.

Les organisations missionnaires jouent un rôle complémentaire à celui de l’Église d’envoi. Elles accompagnent les envoyés notamment sur les aspects administratif, culturel, ministériel, sécuritaire. Mais l’Église d’envoi ne peut imaginer se décharger complétement de l’accompagnement de ses envoyés. Après tout, c’est elle qui les connaît le mieux, qui les voit grandir, qui les enseigne… Alors que peut-elle faire sur ces 4 aspects ?

  • Relationnel : maintenir le lien avec les missionnaires par une communication régulière ne demande pas beaucoup d’effort et pourtant c’est une source d’encouragement immense. « Aujourd’hui, les moyens de communication sont accessibles, gratuits, performants. Du coup, ne pas communiquer avec nos missionnaires signe notre manque d’intérêt et cela les décourage » signale Vincent Bourrel, pasteur de l’Église baptiste Toulouse Métropole - EBTM.

  • Spirituel : prier pour les envoyés est un fondement de l’accompagnement. Dans 2 Thess. 3.1 l’apôtre Paul exhorte l’Église à prier pour ceux qui œuvrent pour répandre la Parole de Dieu. Généralement, les missionnaires envoient des sujets de prière, mais si l’Église est proactive à ce sujet c’est un encouragement supplémentaire.

  • « Chaque membre du comité mission a la charge d’un ou deux missionnaires. Il prend contact avec eux régulièrement et retransmet les sujets de prière glanés à l’assemblée. » explique Vincent Bourrel. « Des sujets de prières concrets relayés au sein de l’Église nous permettent de vivre des réponses aux prières qui réjouissent autant nos missionnaires que notre assemblée. » renchérit Manu Renard, pasteur de l’Église protestante baptiste de Pontault-Combault.

  • Moral : « Le Seigneur appelle individuellement certains chrétiens à partir en mission, mais il me semble que l’Église locale doit pouvoir reconnaître et approuver cet appel. » défend Manu Renard. En faisant ainsi, elle donne une caution morale au missionnaire qui renforce sa motivation et rend l’Église proactive dans un accompagnement global sur la durée.

  • Directionnel : en relation avec l’organisation missionnaire, par un contrat et une feuille de mission, il est bon qu’un cadre soit donné aux envoyés et que l’Église participe à la supervision de leur ministère. Il n’est pas question d’être dans un contrôle malsain, mais de vivre l’unité et la complémentarité du corps de Christ, chacun pour sa part, pour le bien de tous.


L’envoi d’une petite délégation de l’Église pour visiter le frère ou la sœur dans son contexte de mission est certainement la meilleure forme d’encouragement et de suivi qui soit. Qui plus est, « une visite sur place permet de toucher du doigt les réalités du terrain. » affirme Vincent Bourrel. Ce qui permet aussi à l’Église de voir au-delà du missionnaire, c’est-à-dire le peuple qu’il est venu bénir de la connaissance de Christ.


Accompagner intentionnellement les missionnaires issus de l’assemblée ne peut être que bénéfique pour une Église locale. Cela participera au bien être et à la réussite du ministère du chrétien envoyé, et cela élargira les horizons de l’Église, la fera grandir en maturité spirituelle, et en unité.


 

Article issu du magazine S'IMMERGER no23


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