À la fin du 19ème siècle, trois jeunes gens de 20, 23 et 26 ans ont relevé le défi de la mission dans un endroit considéré comme inaccessible aux occidentaux. Deux d’entre eux l’ont payé de leur vie.
De ce petit commencement, Dieu a fait germer l’œuvre actuelle de SIM [1]...
Rowland Bingham, un appel express
Le plus jeune des trois fondateurs de SIM, Rowland Bingham, né en Angleterre en 1872, a donné sa vie au Seigneur à 14 ans.
À 16 ans, il vit au Canada où il devient rapidement prédicateur de rue pour l’Armée du Salut à Toronto. Le Révérend John Salmon le forme et fait de lui son premier assistant pendant presque 2 ans (1892-93).
À 20 ans, au printemps 1893, il entend une série de prédications sur la Mission, et selon son expression, « abandonne (à Dieu) ce vase terrestre ».
En mai de cette même année, il rencontre Mme Gowans, qui le met au défi de s’engager pour atteindre la région appelée, à cette époque, « Soudan » – disons le Sahel actuel. Elle lui explique en termes très clairs que s’il n’y avait dans cette région aucun missionnaire et aucun croyant, c’était parce qu’aucune mission n’acceptait d’y envoyer des missionnaires – et elle le met au défi de rejoindre, en Angleterre, son fils Walter qui tentait de persuader les missions de l’envoyer ‘au Soudan’ :
le lendemain matin, après une nuit de prière, Rowland Bingham est sûr de son appel pour le ‘Soudan’ ;
à la fin de la semaine, il a réuni le financement nécessaire ;
dans le train pour New-York où il se rend pour prendre le bateau vers l’Angleterre, il rencontre Thomas Kent, un camarade de l’école biblique et le convainc de partir ;
deux semaines après la rencontre avec Mme Gowans, Rowland et Thomas sont en route pour rejoindre Walter en Angleterre ;
moins de 6 mois après, le 10 décembre 1893, ils débarquent sur le sol africain à Lagos (Nigeria), à 20, 23 et 26 ans.
Les débuts – un tout petit commencement
Thomas, Walter et Rowland voulaient établir une base à 800 km de Lagos et évangéliser à partir de là tous les peuples qu’ils rencontreraient.
Trois semaines après leur arrivée sur le sol africain, Rowland attrape le paludisme (contre lequel il n’y avait pas de médicament connu à l’époque).
Walter et Thomas continuent sans lui. Après avoir parcouru ce qu’ils pensent être 800 km, Walter reste sur place pour commencer à établir une base, pendant que Thomas retourne à Lagos pour acheter ce dont ils ont besoin. Mais durant ce temps, Walter est capturé par un marchand d’esclaves puis attrape à son tour le paludisme dont il meurt en août 1894 à 27 ans ; il était parvenu jusqu’à Girkou, à environ 650 km de Lagos. Aucun autre missionnaire n’ira plus loin que lui à l’intérieur des terres durant les 15 années suivantes.
Thomas meurt à son tour du paludisme peu après (à 24 ans).
Rowland transmet la nouvelle à Mme Gowans qui lui conseille de rentrer... pour recruter d’autres missionnaires ! À son arrivée, elle aura ces mots : "je préfère que Walter soit mort seul au Soudan plutôt que de l’avoir à la maison aujourd’hui, désobéissant au Seigneur."
La maturation
Il faudra lutter 6 ans avant que deux jeunes hommes soient recrutés et, en 1899, envoyés en apprentissage de langue en Lybie, avant de partir au Nigéria.
C’est à ce moment que des gens ont commencé à soutenir financièrement la mission – il ont commencé à se dire que ce que Rowland cherchait à accomplir – l’impossible ! – devait être exactement ce que Dieu lui demandait....
Rowland laisse au pays sa femme et son enfant pour rejoindre les deux missionnaires à Lagos. À nouveau atteint du paludisme, il doit rentrer. Trois semaines après son départ, les 2 autres abandonnent et rentrent à leur tour...
Rowland a dû expliquer la mauvaise nouvelle au Comité de la mission, au sein duquel un homme, Bill Henderson, l’a pris à part et encouragé à persévérer. Il sera par la suite toujours présent, avec de bons conseils pour faire progresser l’œuvre missionnaire.
En 7 ans, SIM n’était pas parvenu à placer un seul ouvrier au Soudan et, enfin ! en 1902, quatre jeunes missionnaires âgés de tout juste 20 ans établissent la base de Patigui – mais quatre ans plus tard un seul reste actif (1 est mort et 2 sont malades).
En 1908, 15 ans après le premier voyage, le nombre de missionnaires SIM décédés ou rentrés au pays était supérieur au nombre de nouveaux disciples de Christ.
Le fruit
C’est 20 ans après la première tentative que le travail a commencé à porter du fruit...
Aujourd’hui, au Nigeria, l’église ECWA (Evangelical Church Winning Africa), fruit du travail de SIM au Nigéria, compte plus de 5 millions de membres, et Joshua Bogunjoko, actuel Directeur International de SIM, vient de cette église !
En 1942, au décès de Rowland Bingham, SIM comptait 360 ouvriers ; aujourd’hui, ils sont plus de 2.000, venant de plus de 70 pays, auxquels s’ajoutent 2.000 locaux.
Comment relever le défi de la mission aujourd’hui ?
Aujourd’hui, SIM recherche encore des jeunes – et des moins jeunes ! – prêts à aller dans les endroits du monde où les gens vivent et meurent sans jamais avoir entendu la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ.
Nous savons bien que rien ne se fera sans que les églises :
prient pour des ouvriers (jeunes et moins jeunes) ;
encouragent de tout cœur leurs jeunes à « aller » (discerner et confirmer l’appel que Dieu leur adresse !) ;
et assument la responsabilité néo-testamentaire de soutenir l’œuvre missionnaire, dans la prière et par les finances.
En considérant l’exemple de nos pionniers, nous nous posons la question : jusqu’où nos églises sont-elles préparées à encourager les jeunes à la Mission selon que Dieu les appelle ?
"Ne te lamente pas sur moi, très chère mère. Si la souffrance a été grande, souviens-toi qu’elle est terminée maintenant et pense à la gloire que j’expérimente et réjouis-toi de ce qu’il a été permis à « ton garçon » d’avoir part dans la rédemption du Soudan." Journal de Walter Gowans, écrit quelques jours avant son décès.
[1] Article basé sur la présentation historique de SIM faite à la célébration des 125 ans à Valence en 2018.
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