Nate Duriga est missionnaire à Strasbourg. Il œuvre particulièrement auprès des étudiants internationaux musulmans, pour leur faire connaître la foi chrétienne. À l'approche du Ramadan, il nous donne son opinion quant à l’utilité du dialogue interreligieux. Témoignage.
Dans mon ministère, je suis souvent en dialogue avec des musulmans et j’organise plusieurs rencontres de discussion autour de la Bible et du Coran pendant l'année estudiantine ; des fois, en partenariat avec des associations interreligieuses. Récemment, plusieurs chrétiens m’ont posé des questions sur le but de ces dialogues, comme :
« Comment témoigner de Jésus-Christ sans être dissouts dans la relativisation et le syncrétisme de certains de ces groupes interreligieux ? »
« La pression de suivre un message de tolérance et de parler seulement des points de convergence est forte. Comment faire en sorte que l’Évangile soit annoncé ? »
Ce sont des questions qui méritent d'être posées ! Elles constituent de vrais défis et de vrais risques dans le dialogue entre musulmans et chrétiens ! Et la vérité, c'est que je réfléchis régulièrement sur la valeur du dialogue pour un témoignage chaleureux et convaincant pour Christ. Voici quelques réflexions sur mes objectifs lors d’un dialogue islamo-chrétien typique :
Créer de véritables amitiés
L'un des objectifs principaux de la participation aux dialogues islamo-chrétiens est de tisser des relations d'amitié. Alors que certaines initiatives interreligieuses parlent de la « fraternité » entre religions, je fais exprès de parler de « l'amitié ». Témoigner par l’amitié est une terre connue pour les chrétiens ! Quand je suis arrivé à Strasbourg pour lancer une initiative auprès des étudiants musulmans, les étudiants chrétiens dans nos groupes à ce moment m'ont dit, « Nous n'avons pas d'amis musulmans à inviter aux discussions »; alors, j'ai cherché à créer un contexte où l'on pouvait se faire des amitiés. Si nous voulons que les musulmans entendent l'Évangile, nous devons impérativement cultiver des amitiés !
Témoins de Christ par tout l'être
Deuxièmement, un dialogue honnête, quand on se met en face de l’autre, répond à l'appel qui nous est lancé par Christ d'être artisans de paix. Romains 12.18 nous exhorte dans ce sens : «S'il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes. » Nous avons l’occasion de créer de la compréhension au lieu des tensions entre chrétiens et musulmans. Quelle que soit la réponse de nos interlocuteurs à l’Évangile, nous voulons montrer des attitudes semblables à celles du Christ : la patience, la grâce, la sincérité et la douceur qui accompagnent notre message. Comment cultiver ce type de discussions si ce n'est dans le cadre de discussions préparées avec intentionnalité ? J’ai été témoin d’assez de conversations tendues pour savoir que cela ne se produit pas naturellement, mais il doit être cultivé avec l’aide du Saint-Esprit ! Le dialogue, personnel et direct, est plus probable de se produire dans le cadre des événements interreligieux qui ont le but d’accueillir l’autre dans un esprit de partage authentique.
Un cadre clair : la Bible comme sujet de discussion
Troisièmement – et c'est d’une importance primordiale - ces discussions créent des occasions pour partager l’Évangile, parce que la Bible est au centre des événements que je propose dans le cadre de mon travail aux Groupes Bibliques Universitaires (GBU). Ceci est conforme à notre approche dans les GBU : "Faire connaitre la Bible dans le milieu universitaire et par elle, l'Évangile." Si je prends l’initiative de proposer et d'organiser des événements dans le monde interreligieux, je peux m'assurer que la Bible reste centrale à la discussion, plutôt que des généralités vagues. Nous pouvons rester fidèles à notre identité chrétienne dans chaque échange : une identité qui a pour base la croyance en Jésus comme révélée dans la Bible.
L'année dernière, nous avons eu plusieurs étudiants qui ont pris le goût de la discussion autour des textes lors d'une telle soirée, et qui sont ensuite venus aux soirées GBU, où ils ont entendu de nouveau l'Évangile. Tout récemment, une musulmane qui a découvert les GBU grâce à une soirée interreligieuse a invité son amie agnostique à venir à une de ces soirées. Ces discussions font effectivement connaître la Bible aux non-chrétiens de différents arrière-plans !
Merci de prier que le témoignage soit clair, que moi-même et nos étudiants chrétiens, nous ayons de belles opportunités et le courage de les saisir pendant ces soirées de dialogues, et que Dieu suscite un vrai intérêt dans Sa Parole auprès des étudiants musulmans.
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