Dans un pays d’Afrique de l’Ouest, Bethany développe le ministère de la « joie » pour diffuser par Facebook la bonne nouvelle à un peuple sans accès à l’Évangile, et accompagner individuellement les personnes désireuses de connaître Jésus.
Les médias numériques émergents ont leurs côtés négatifs, que l’on continue de découvrir chaque jour un peu plus, mais aussi leurs côtés positifs. C’est cet aspect qu’expérimente Bethany, missionnaire en Afrique de l’Ouest dans un pays où l’Islam est la religion la plus largement répandue, au milieu des croyances ancestrales.
La foi chrétienne se développe difficilement
Le peuple Mobu* auprès duquel elle s’est installée compte près de 4 millions de personnes, avec seulement quelques familles de chrétiens. Quand elle pose la question de leur religion aux gens, elle reçoit souvent cette réponse : « Je suis Mobu, donc évidemment je suis musulman. » Le partage de la foi en Jésus est délicat, parce qu’un Mobu qui suit Jésus, c’est une trahison pour ses proches et qu’il devient ostracisé.
Malgré l’âpreté de la tâche, son vœu le plus cher est de pouvoir partager la bonne nouvelle de Jésus-Christ à tous les Mobus de la région de façon à déconstruire les mythes, pacifier les relations, et surtout permettre que le salut entre dans les familles et change les vies.
Mais comment s’y prendre ? Il y a tellement à faire…
L’Évangile visible par tous
Quand Bethany est arrivée dans le pays en 2017, un couple missionnaire travaillait à la traduction et à l’enregistrement d’un programme initialement créé en Wolof appelé « Le chemin de la justice ». Ce programme audio contextualisé au monde musulman commence par présenter la création puis les patriarches et suit une révélation progressive de 61 épisodes avant d’arriver à l’histoire de Jésus, le sauveur du monde. Le contenu désormais disponible, Bethany a pris la suite de ce travail et a réfléchi à la façon de le diffuser. Les médias traditionnels coûtent chers. C’est le cas de la radio ou encore de la diffusion de cartes mémoires.
Avec l’émergence des réseaux sociaux, depuis plus d’une décennie, Bethany a décidé de privilégier cette option pour son coût plus contenu. « Mon équipier (Daniel - un chrétien local) et moi avons été formés par Media to Movements pour pouvoir utiliser les réseaux sociaux dans une optique d’évangélisation des peuples sans accès à l’Évangile. » Les barrières existent avec ces canaux : « seuls 25% des habitants du pays ont un smartphone » explique Bethany qui relativise : « mais c’est assez pour que chaque famille en ait un. Aussi, dans les forfaits mobiles les données Internet sont chères, mais il y a quasi-systématiquement des données pour Facebook incluses. » C’est cela qui a poussé Bethany à focaliser l’effort de diffusion sur Facebook. D’autant plus que les contenus vidéos sont favorisés par l’entreprise américaine, ce qui est opportun quand on sait que seule 40% de la population sait lire.
Un ministère d’évangélisation qui ne veut pas se limiter au numérique
L’objectif pour ce ministère est de donner une visibilité la plus importante possible à l’Évangile pour les Mobus sur Facebook. La publicité ciblée permet de toucher beaucoup de personnes. « Avec une publicité de quelques dizaines d’euros, nous pouvons toucher des milliers de Mobus ! » se réjouit Bethany. « Récemment, nous en avons fait une sur une publication qui présentait Jésus comme étant l’agneau de Dieu. Près de 2000 personnes ont regardé en intégralité les 3 minutes de vidéos, tandis que 300 000 ont été exposées à ce contenu. » Des chiffres impossibles à atteindre dans un ministère traditionnel. Bethany le sait et connaît l’énergie et le temps que c’est de partager l’Évangile à une seule personne hors du numérique. D’ailleurs, elle est consciente que le ministère ne peut pas se limiter à Internet. « Nous avons dès le départ intégré l’idée d’entrer dans une relation individuelle avec les personnes touchées par nos contenus et qui manifestent une soif spirituelle, pour cheminer avec elles dans leur découverte de la foi. Et ultimement, notre but est de les connecter à une petite communauté de croyants locaux dans leur région. »
Bethany et Daniel créent des contenus vidéos courts pour interpeller les Mobus sur des valeurs liées à la foi chrétienne, ou sur des facettes de Jésus, souvent à partir du film Jésus traduit dans la langue locale. Cela provoque des réactions parfois vives qu’il faut filtrer, mais aussi des réactions intéressantes : « Un homme a réagi à l’un de nos contenus qui concernait la parabole du fils prodigue. Il était choqué par le père qui accueille son fils qui l'avait pourtant renié. Nous avons pu échanger avec lui par messagerie. Un autre nous a fait des reproches pour une autre vidéo. Mais après un échange par message privé, il l’a finalement regardée sous un nouvel angle et a changé d’avis. » L’homme a ensuite accepté de suivre le programme « Le chemin de la justice » dans un suivi individualisé à distance. « Malheureusement, il n’a pas accepté de passer à l’étape suivante, c’est-à-dire la rencontre. Pour l’heure, après 2 ans d’existence du ministère, et plusieurs dizaines d’échanges individualisés, cela n’a pas encore abouti. Les Mobus intéressés ont peur que rencontrer des chrétiens ne nuise à leur réputation. »
Un motif d’espoir : les chrétiens locaux acteurs du partage
Bethany envisageait ce ministère de la « joie » comme un temps de récolte, lors de ses débuts. Aujourd’hui, elle le voit plutôt comme une saison de semailles, de préparation des cœurs, qui a toute son importance.
L’implication de plus en plus grande de la balbutiante Église mobu qui relaie les contenus et prie pour ce ministère, et la soif spirituelle des individus qui posent des questions en réaction aux contenus diffusés sont de réels motifs d'encouragement pour Bethany et Daniel afin de persévérer dans ce travail. Ils rêvent grand et prient pour que Dieu permette qu’un jour, chaque village mobu dans le pays soit composé de disciples de Jésus, prêts à partager leur foi et leur espérance directement avec leurs pairs.
*Mobu : nom du peuple changé pour raison de sécurité
Bethany recherche des personnes désireuses de s’impliquer dans ce ministère pour développer de nouveaux programmes et améliorer la diffusion des contenus. Si ce ministère vous intéresse,
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