Missionnaires dans des zones à risques
- SIM France-Belgique
- il y a 4 jours
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Dans ce monde les risques existent, Jésus en parle dans les Évangiles. Risque pour soi, risque pour les autres à suivre Jésus. Un sujet quelque peu sensible, mais qu'il est intéressant d'aborder.

La mort du missionnaire John Allen Chau aux Iles Sentinelles, en 2018, a suscité une forte division dans le monde chrétien. Certains l’acclamaient comme un grand héro de la foi, mort en martyr, d’autres comme un insensé égoïste, mettant sa vie et celle des autres en danger pour satisfaire son idéal personnel.
Lorsque nous touchons à des sujets sensibles tels que celui-ci, les émotions peuvent vite prendre le dessus, mais il est important de se demander d’où viennent ces convictions qui nous font réagir ?
Notre attitude vis-à-vis de la souffrance
La vie sur terre comporte des risques. Dès le plus jeune âge nous apprenons à évaluer ces derniers et à prendre des décisions en conséquence : prendre sa voiture pour faire les courses comporte des risques, pourtant, la plupart d’entre nous continuons à le faire. La vie chrétienne, elle aussi, comporte toutes sortes de dangers. En Jean 16.33 Jésus dit : « vous aurez à souffrir dans ce monde ».
Cela fait partie de la vie humaine, pas quelque chose que nous devons fuir à tout prix. Nous ne devons pas non plus être dans le déni face à cette réalité, ne regarder qu’à l’éternité en faisant comme si les difficultés de ce monde n’existent pas ou n’ont aucun impact sur nous. Dans ce monde nous allons connaître des souffrances, c’est la conséquence du péché, mais nous avons aussi de l’espérance : Jésus a vaincu la mort et le péché et par son sacrifice nous pouvons entrer dans la plénitude de la vie.
La Bible nous donne de multiples exemples de réponses face à des situations de danger. Dans certains cas les décisions prises paraissent plus évidentes : par exemple, lorsqu’une des options est contraire à la loi de Dieu. Mais bien plus souvent les décisions face au danger sont beaucoup moins claires : fuir, est-ce faire preuve de prudence (Matthieu 10. 23), ou manquer de foi comme Pierre, lorsqu’il a renié Jésus ? Paul dans sa vie a fait face à de nombreux dangers, et plusieurs fois au danger de mort. Tantôt sa réponse a été de fuir (Actes 9.23-25 ; 14.5-6), lui permettant de continuer dans son ministère, tantôt d’aller de l’avant en sachant le coût qu’il allait payer (Actes 21.10-14). Jésus lui-même, notre exemple suprême, a, par moments, évité le danger (Jean 8. 59), mais a aussi donné sa vie. Nous voyons aussi parfois une intervention miraculeuse de Dieu qui délivre du danger (Actes 12.5-10), mais aussi plusieurs exemples où Dieu n’est pas intervenu (Marc 8.16-28 ; Actes 7.55-58). Nous voyons donc qu’il n’existe pas de réponse unique face au danger. Les difficultés, même la mort, ne sont pas une démonstration que l’on ne suit pas le plan de Dieu, tout comme protection physique et richesse ne sont pas systématiquement attribués à tous ceux qui le suivent de tout cœur.
La vie de tout chrétien
Se demander si les missionnaires doivent ou non prendre des risques, c’est passer à côté d’un élément essentiel de la vie de tout chrétien. Lorsque nous avons répondu à l’appel de Jésus pour le suivre, nous avons aussi accepté de porter notre croix (Matthieu 16.24-25). Ce ne sont pas uniquement les missionnaires qui sont appelés à le faire, mais chacun, dans sa marche avec Dieu. La question ne porte plus donc que sur les missionnaires, mais bel et bien sur chacun d’entre-nous : « suis-je prêt à porter ma croix, ici, là où Dieu m’a placé ? ». Les dangers ne sont peut-être pas les mêmes, mais la volonté doit l’être. De même, tout chrétien est appelé à une vie d’obéissance. Es-tu appelé à partir ? Pars. Es-tu appelé à rester ? Reste. Que ce soit pour l’un ou pour l’autre nous devons chercher la volonté de Dieu et ne pas simplement vivre ‘une vie par défaut’.
Et qu’en est-il des promesses que Dieu nous a faites ? N’est-il pas fidèle à ses promesses ? Ne prend-il pas soin de ses brebis ? Bien sûr que si. Mais parfois nous considérons le confort physique comme un trésor bien plus grand que celui que Dieu veut nous donner, et nous passons à côté de sa bénédiction. Paul, dans ses lettres, parle beaucoup de la fidélité et de la provision de Dieu, pourtant lui-même est passé par des souffrances physiques, par un manque matériel. C’est que la fidélité de Dieu va au-delà des choses physiques. Oui, Dieu pourvoit à nos besoins physiques, nous en sommes témoins, mais Dieu pourvoit bien au-delà.
Alors où est notre trésor ? Sommes-nous prêts à porter notre croix ET recevoir la paix de Dieu qui dépasse tout entendement ? N’ayons crainte : nous aurons à souffrir dans ce monde, mais Jésus a vaincu le monde.
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