Dans le cadre de ses études à la Faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine (FLTE), Dylan a passé un mois en mission avec SIM, en Afrique de l'Ouest, où il a rejoint une Église dans une région où l'islam est la religion ultra-majoritaire, et où l'animisme infuse toutes les religions. Témoignage.

Dès mon arrivée, les choses ne se sont pas déroulées comme prévu : intoxication alimentaire, paludisme, autant dire que ma première semaine a été rude. Avec mon corps affaibli, je me sentais inutile, presque comme un poids pour ceux qui m’accueillaient. Ces moments difficiles m’ont poussé à m’interroger : avais-je vraiment ma place ici ? Mais Dieu s’est manifesté d’une manière incroyable par l'intermédiaire des frères qui était présents. Leur amour, leurs prières et leur soutien m’ont aidé à me remettre sur pied, et, au passage, m’ont appris une grande leçon : je ne suis pas indispensable dans le royaume de Dieu. C’est Lui qui agit, et moi, je ne suis qu’un instrument.
Plusieurs missions m’ont été données durant ce séjour, mais la principale était l’évangélisation. Tout d’abord, la prédication. Avec l'autorisation des anciens de l'Église qui m'accueillait, j'ai eu l'opportunité de prêcher quatre fois à l'assemblée. Ce n’était pas facile puisque la prédication dans ce contexte présentait des défis particuliers, notamment la nécessité de choisir un vocabulaire adapté et d'utiliser des illustrations compréhensibles pour une culture différente de la mienne. Préparer autant de messages en si peu de temps était également un défi personnel, et il m'est arrivé de douter de réussir à accomplir cette tâche. Toutefois, j'ai vu la main du Seigneur me guider dans la préparation de mes messages et m'accorder une assurance. Cette expérience a renouvelé en moi une passion pour la Parole de Dieu et pour la prédication.
Puis, j’ai pu vivre l’évangélisation sur le terrain. Avec une équipe de l'Église, nous avons visité deux villages autour de la ville principale pour annoncer la bonne nouvelle. L'objectif était de faire découvrir l'Évangile aux populations musulmanes et animistes tout en les invitant à rejoindre l'implantation d'une Église locale dans leur village. Ces villages comptaient un ou deux chrétiens seulement, et l'Église mère envoyait régulièrement des personnes pour édifier ces croyants et évangéliser la population locale. Certaines personnes n'ayant pas de moyens de transport pour se rendre en ville, il était essentiel de rendre un culte local accessible. Parfois, l'Église mère organisait des campagnes d'évangélisation avec des projections de films chrétien dans les langues locales et distribuait des médicaments aux personnes dans le besoin. L'ethnie en question est connue pour son hospitalité, ce qui facilitait les discussions. Cependant, le syncrétisme avec l'islam et l'animisme était très répandu. Nous rencontrions souvent des animistes qui fréquentaient aussi la mosquée. Cela nous obligeait à insister sur l'exclusivité de l'Évangile et sur la nécessité de renoncer à toute autre divinité. Alors que les animistes offraient des sacrifices à leur divinité, nous insistions également sur le fait que le sacrifice de Christ est le seul qui puisse donnez la vie éternelle et pardonner pleinement les péchés. Avec l'aide des diacres, nous avons également eu l'occasion d'évangéliser une ethnie faisant partie des peuples sans accès à l’Évangile. Dans ces villages, l'évangélisation était plus difficile, avec une opposition plus fréquente et un sentiment d'appréhension plus marqué.
Malgré cela, j'ai pu discuter avec plusieurs jeunes musulmans et les inviter à se tourner vers le Christ pour leur salut. Dans l'un des villages, un homme atteint d'un AVC a donné sa vie au Seigneur. Les diacres ont ensuite eu la possibilité de l'accompagner dans sa nouvelle foi, ce qui a été pour moi, une expérience encourageante.
Cette mission m’a aussi énormément apporté sur le plan personnel. Premièrement, la prière. Chaque membre de l'Église et chaque culte, étaient centrés sur la prière. Toutes les visites, quel qu'en soit le motif, se terminaient également par une prière. La prière occupe une place centrale dans la vie des membres de l'Église, et cela m'a profondément inspiré. Cette consécration dans la prière m'a encouragé à développer une plus grande discipline dans ce domaine.
Deuxièmement, la reconnaissance. Pour les Africains, rien n'est considéré comme acquis. En revanche, nous, les Occidentaux, avons souvent tendance à tenir pour acquis la santé, la nourriture et tous les biens matériels que nous possédons, comme s'ils nous étaient dus. J'ai observé que les chrétiens en Afrique ont un cœur rempli de gratitude envers Dieu pour chaque chose, des plus simples aux plus grandes. Cet aspect m'a interpellé et m'a montré qu'en cultivant cette attitude, on devient davantage dépendant de Dieu dans tous les domaines de sa vie. Dieu n'est pas seulement la source de nos besoins spirituels, mais aussi matériels et physiques.
Puis troisièmement, la ferveur. L'Église était profondément engagée dans l'évangélisation et le déploiement du royaume de Dieu au sein de leur ville. Lors de la dernière implantation, qui avait été réalisée récemment, la majorité des participants aux cultes étaient de jeunes enfants, principalement ceux du village. Pourtant, cela n'empêchait pas les frères de préparer avec soin des cultes accompagnés de prédications, afin que ces enfants reçoivent le message de Dieu et puissent être sauvés. Beaucoup d'entre nous, moi le premier, aurait pu être découragés de voir uniquement des enfants présents au culte. Cependant, les frères m'expliquaient que les enfants jouaient souvent le rôle de porte-parole auprès de leurs parents, contribuant ainsi à amener des familles entières au Christ. Leur dévouement et leur espérance dans l'œuvre de Dieu étaient impressionnants et m'ont appris à faire davantage confiance à Dieu.
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