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Charles T. Studd – laissant gloire et richesses pour un impact éternel

  • Photo du rédacteur: SIM France-Belgique
    SIM France-Belgique
  • 13 juin
  • 8 min de lecture

Charles Studd avait tout pour réussir dans la vie. Né dans une famille très aisée, ayant étudié dans une université prestigieuse et joueur exceptionnel de criquet, le monde s’ouvrait à lui. Pourtant, frappé par l’insignifiance des gloires de ce monde face à l’éternité, celui-ci abandonna tout pour chercher les âmes perdues.


Portrait de CT Studd
C. T. Studd

[SÉRIE - MISSIONNAIRES : CES PERSONNES ORDINAIRES QUI ONT RÉPONDU À L'APPEL D'UN DIEU EXTRAORDINAIRE]


Baigné dans les richesses et la gloire


Charles Thomas Studd, appelé CT, est né en 1860 en Angleterre. Son père avait fait fortune en Inde et élevait ses enfants dans un luxe considérable. La famille, en ‘bons chrétiens’, allait à l’église chaque semaine, puis ils rangeaient leurs affaires du dimanche et ne prêtaient plus une pensée à Dieu le reste de la semaine. Tout changea en 1977, quand le père de CT se convertit. Il consacra les deux années qui lui restaient à vivre à partager l’évangile avec ceux qu’il pouvait. Une année plus tard, la famille se retrouvait au château familial pour les vacances d’été. Comme était maintenant son habitude, leur père accueillait chez lui des prédicateurs. L’un de ceux-ci confronta CT et il donna sa vie à Dieu.


De retour à Eton, où il était lycéen, CT reprit le cricket, sport dans lequel lui et ses frères avaient déjà fait leurs preuves. D’Eton il alla à Cambridge, avec une ferveur et un dévouement toujours croissant pour le criquet. Il atteint son apogée sportive en 1882, lorsque, âgé d’à peine 21 ans, il joua de manière remarquable contre l’équipe d’Australie, permettant, contre toute attente, une victoire de l’équipe universitaire. Sa réputation était faite. Il joua pour l’Angleterre à deux reprises en Australie, dont une avec des résultats remarquables. A l’aboutissement de ses études universitaires en 1883, il était considéré comme le meilleur joueur polyvalent en Angleterre. Avec la gloire et les efforts que demandait le criquet, CT avait gardé sa foi personnelle et ne l’avait pas fait fructifier. Résultat : son amour pour Dieu s’était refroidit et l’amour du monde avait commencé à prendre le dessus.


Face à l’éternité


C’est alors que son frère George tomba gravement malade. Face à la maladie de son frère, CT se sentit démuni, et passa de longues heures à son chevet. Pendant ces heures solitaires, des questions tournaient dans son esprit « Que vaut toute la popularité ? Que vaut la gloire et les louanges ? Quelle valeur y a-t-il à posséder toutes les richesses du monde lorsqu’un homme se retrouve face à l’éternité ? ». Par grâce George guérit, mais cet évènement eu un impact profond sur CT, qui retourna de tout cœur vers le Seigneur. Ce renouvellement spirituel le transforma et il se mit à partager l’évangile avec ses amis. La joie qu’il éprouva lorsqu’un de ses amis donna sa vie à Christ dépassait tout ce qu’il avait expérimenté des plaisirs du monde jusque-là. Il se rendit compte que la gloire, la richesse et le criquet de dureraient pas, mais que seul le travail de Dieu demeurerait éternellement.


Cherchant la volonté de Dieu pour sa vie, il devint convaincu qu’il ne pouvait pas vivre une vie professionnelle ‘normale’. Il écrivit « comment pourrais-je passer les meilleures années de ma vie à

travailler pour moi-même et les honneurs et plaisirs de ce monde alors que des milliers et milliers d’âmes meurent chaque jour sans avoir entendu parler de Christ ? ».


Départ des « 7 de Cambridge »


Il sentit un appel pour la Chine. Contrairement à ses attentes, l’opposition vint principalement de sa famille. Malgré cela, il fut fortifié dans sa conviction et rejoint la CIM comme missionnaire. Avec lui 6 autres jeunes hommes issus de milieux aisés se préparaient à partir. Avoir 7 jeunes hommes d’un tel standing prêts à tout laisser pour partir en mission attira l’attention du public. Des milliers de personnes se rassemblèrent pour entendre leurs témoignages avant qu’ils ne partent. Un des auditeurs remarqua que, bien que CT ne soit pas bon orateur, sa dévotion à Christ faisait la plus grande impression auprès de ceux qui l’écoutaient.


Les 7 partirent pour la Chine en 1885. Là-bas, selon les principes de la CIM, ils s’habillèrent et se coiffèrent à la manière chinoise. CT avait la joie au cœur à cause de sa relation profonde et personnelle avec Dieu, malgré des circonstances difficiles et bien différentes du luxe qu’il avait connu jusque là. Il se levait tôt pour passer du temps dans la parole et prier, recevant dans ces temps la force nécessaire pour affronter la journée.


« Une seule vie, elle sera bientôt passée, seul ce qui est fait pour Christ va rester » - CT Studd ‘Only one life’ (une seule vie)

Echanger les richesses du monde pour les richesses éternelles


A l’âge de 25 ans, alors qu’il était en Chine, il reçut l’héritage qui lui venait de son père. Convaincu que Dieu l’appelait à donner cet argent, tel le jeune homme riche qui avait parlé avec Jésus, et reconnaissant qu’il devait rester dépendant du Seigneur, il décida de se séparer de cette vaste fortune. C’est ainsi qu’il donna l’équivalent de près de 5 millions d’euros pour des œuvres missionnaires et sociales. Il ne prit pas cette décision à la légère, mais après une sincère recherche de la volonté de Dieu dans la prière. Il garda une petite partie de l’héritage pour donner à sa jeune épouse, Priscilla, une missionnaire qu’il avait rencontré en Chine, se basant sur 1 Timothée 5.8. Cette dernière lui fit la remarque que Jésus avait dit au jeune homme riche de tout donner, et c’est ce qu’elle fit.


Le jeune couple partit vers l’intérieur du pays. Pendant 5 ans ils recevaient des insultes dès qu’ils sortaient de chez eux et ils étaient tenus pour responsables de tout ce qui allait de travers. Malgré ce contexte très hostile, plusieurs chinois donnèrent leur vie à Christ, tenant ferme dans leur foi malgré les persécutions. L’une de ces personnes prêcha l’évangile dans un village et reçut 2000 coups de bâtons. Laissé pour mort, des amis chrétiens l’emmenèrent et le soignèrent. Dès qu’il était suffisamment remis, il partit de nouveau prêcher dans ce village, tellement son amour pour Dieu dépassait ses craintes de mort.


Leurs quatre filles naquirent pendant ce séjour en Chine. Dans ce contexte où de nombreuses filles étaient tuées à la naissance, ils purent démontrer de manière concrète l’amour de Dieu pour ces enfants. Pour leur soutien ils dépendaient de Dieu et des dons qu’il inspirait aux gens de leur donner. Ils se retrouvèrent à plusieurs reprises avec peu ou pas d’argent, mais Dieu pourvut encore et encore de manière inespérée. Malgré des défis de santé, ils restèrent en Chine jusqu’à recevoir un appel du Seigneur pour retourner en Angleterre.


Changement de cap


C’est ainsi qu’ils repartirent en Angleterre en 1894, après près de 10 années en Chine, avec leurs filles qui ne parlaient pas anglais. CT et Priscilla étaient affaiblis par les maladies et les carences nutritionnelles. Malgré cela, CT fit des tournées dans les universités et bien d’autres endroits, y compris aux Etats-Unis, partageant l’évangile et le besoin de mission là où les peuples n’avaient pas

la possibilité d’entendre parler de Jésus. Peu à peu la santé de CT se rétablit, mais celle de sa femme restait fragile.


De 1900 en 1906 CT partit pour l’Inde avec sa famille, où il fut pasteur d’une église. Pendant son temps là-bas il eut l’opportunité de partager la Bonne Nouvelle parmi des groupes de personnes très divers. Il se servit aussi de sa réputation sportive pour partager sa foi : invité à participer dans des tournois de criquet, il avait beaucoup d’occasions après les matchs pour partager l’évangile. A l’issue de ce temps, il passa de nouveaux deux années en tournée dans différents pays pour partager l’évangile et promouvoir la mission.


Chine, Inde, Afrique…


Alors qu’il pensait retourner en Inde, Dieu l’interpella par une pancarte : « les cannibales veulent des missionnaires ». Amusé, il alla voir de quoi il s’agissait et reçut la conviction que Dieu l’appelait en Afrique. De nombreuses personnes s’opposèrent à son départ. Sa femme elle-même avait des réserves vu son état de santé qui restait fragile dû à l’asthme, et le docteur ne lui donna pas le feu vert. Il se retrouvait sans soutien et sans accord médical. Pourtant rien n’empêcherait CT de répondre à l’appel de son Seigneur. En partant en Chine il avait renoncé à sa carrière, puis, en cours de route il renonça à sa fortune, maintenant il était prêt à renoncer à sa vie. Il reconnut par la suite avoir traversé de nombreuses tentations, et surtout la tentation de tout abandonner, mais soutenu par Christ il a pu continuer.


C’est ainsi qu’en décembre 1910 il prit le bateau seul, au travers de la provision de Dieu. Après un voyage visionnaire, il retourna tout feu tout flamme en Angleterre. Il fonda Heart of Africa Mission, qui devint plus tard Worldwide Evangelization Crusade (WEC), avec la vision que ce travail allait avoir un impact jusqu’aux extrémités de la terre. La dépendance à Dieu, qui l’avait guidé jusque-là, fut un des 5 principes fondamentaux de la WEC. Il inspira d’autres dans cet élan missionnaire et ils décidèrent de s’appeler les ‘etcetera de Christ’, reconnaissant par là qu’en eux-mêmes ils n’étaient rien, mais qu’ils travaillaient pour Dieu seul. Il repartit pour l’Afrique, de nouveau sans sa femme, mais, cette fois-ci, elle était de tout cœur avec lui. Cette séparation était difficile pour les deux, mais leur amour pour Christ leur donna la force nécessaire. Avec son compagnon de voyage, Alfred Buxton, CT se rendit au Congo Belge (aujourd’hui RDC). Là-bas ils apprirent le Bangala, langue commerciale utilisée entre les tribus, et se déplacèrent dans la jungle, partageant la Bonne Nouvelle.


Pendant ce temps Priscilla, bien que déclarée invalide à cause d’un trouble cardiaque, se donnait entièrement pour le travail de la mission en Angleterre. Elle formait des groupes de prière, écrivait des brochures mensuelles, rédigeait un grand nombre de lettres et démarra la publication d’un magazine pour la mission. C’est ainsi qu’au retour de CT en 1914, il trouva un centre d’envoi missionnaire tout à fait fonctionnel. CT lui-même, malgré la fatigue engendrée par ses voyages et le paludisme, parcourut le pays pour plaider avec ses compatriotes sur le besoin de partager l’évangile avec les peuples qui n’y avaient pas accès.


Il retourna en Afrique en 1916 avec plusieurs autres missionnaires, dont sa fille qui était fiancée à Buxton. Ils rejoignirent ce dernier qui était resté pour traduire la Bible et CT fut accueilli dans la joie par les chrétiens locaux. Quel bonheur pour CT de voir l’église maintenant formée et louant le Seigneur de toute leurs forces ! En 1917 une centaine de chrétiens locaux avaient déjà été baptisés et plusieurs tribus étaient ouvertes au travail des missionnaires. Le travail continua et de plus en plus de personnes venaient pour entendre parler de Dieu et se faire baptiser. Parmi ceux-ci certains partaient aussi annoncer l’évangile autour d’eux. La fin de la première Guerre Mondiale ouvrit la porte pour de nouveaux ouvriers. Leur arrivée permit à CT, qui avait un cœur de pionnier, d’avancer plus loin pour partager l’évangile. Au cours des années qui suivirent des centaines et même des milliers de personnes s’ajoutèrent à l’église au Congo.


Malgré de nombreux appels à rentrer en Angleterre en raison de sa santé, CT resta ferme : tout comme il avait répondu à l’appel de Dieu en allant en Afrique, de même ce serait uniquement sur l’appel de Dieu qu’il rentrerait. Malgré sa santé fragile comment pouvait-il partir là où il y avait déjà de nombreux chrétiens et abandonner ceux qui n’avaient pas encore entendu l’évangile ?


… et jusqu’au bout du monde


Pendant l’absence de CT, son épouse avait continué le travail en voyageant entre-autre en Amérique du Nord, Australie et Afrique du Sud, partageant sur le travail qui était fait et qui restait encore à faire. En 1922 les premiers missionnaires furent envoyés pour l’Amazonie, réalisant la vision que CT avait reçu de Dieu que la mission serait pour tout pays non-évangélisé.

A près de 70 ans, CT commença la traduction de la Bible dans la langue d’une région avoisinante, ne voulant pas laisser les chrétiens là-bas sans qu’ils puissent lire la parole de Dieu dans leur langue. Il traduisit le Nouveau Testament, les Psaumes et une partie des Proverbes, se limitant à quelques heures de sommeil la nuit. Sa santé était en train de faillir, mais il voulait accomplir ce travail. En 1928, sa femme vint lui rendre visite pendant une quinzaine de jours. Ce fut la dernière fois qu’ils se virent, elle décéda l’année suivante.


CT avait tout donné pour répondre à l’appel de Dieu sur sa vie, malgré les difficultés et tentations de tout laisser tomber. En 1931, après une vie riche de service, CT alla, triomphant, rejoindre son Seigneur. Le travail de la WEC continue aujourd’hui, envoyant des missionnaires là où Christ est le moins connu.


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À PROPOS DE SIM FRANCE-BELGIQUE

SIM France-Belgique est une organisation missionnaire chrétienne qui mobilise, envoie et accompagne des missionnaires parmi les peuples du monde avec le moins d'accès à l'Évangile. Rattachés à SIM International et son réseau de 70 entités nationales et 4000 collaborateurs, nous œuvrons depuis 1978 pour partager l'Espérance évangélique à celles et ceux qui ne connaissent pas Christ. 

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