Eric termine fin juillet son année d'intérim au poste de Directeur de SIM France-Belgique. Nous revenons avec lui sur le chemin parcouru et sur les perspectives pour SIM.
Bonjour Eric, C’est déjà la fin de ta mission avec SIM. Première question : est-ce que le temps a été long ?
Non ! C’est passé beaucoup plus vite que je l’imaginais. À vrai dire, j’ai l’impression que c’était hier que j’ai commencé à venir au bureau de SIM !
Tu avais un peu hésité à rejoindre SIM pour assumer la direction par intérim. Avec un peu de recul, les appréhensions que tu pouvais avoir, ont-elles été dissipées ?
C’est vrai. J’ai eu des hésitations au début. Les problématiques sur lesquelles nous devions travailler n’étaient pas simples et rien ne permettait d’être sûr de réaliser la mission qui m’était proposée.
En décembre 2021, j’ai senti qu’un cap était franchi. Les plus gros problèmes avaient trouvé leur solution. J’ai aussi observé que l’équipe s’appropriait ces solutions. Elle avait largement participé à l’état des lieux et contribué à l’élaboration de solutions. C’est clairement à ce moment que mes doutes se sont dissipés en me disant que l’on allait y arriver.
On entend que cette année s’est bien passée. Alors pourquoi ne pas avoir prolongé l’aventure au-delà d’un intérim ?
L’année s’est bien passée, car tout le monde savait que je ne poursuivrai pas l’aventure au-delà du 31 juillet 2022 (rires). J’avais été très clair en arrivant à la SIM l’été passé. La direction par intérim est une posture particulière, différente de la direction d’équipe en « temps normal ». Conduire le changement implique une relation à l’équipe différente de celle d’une équipe qui est au clair sur sa vision, son fonctionnement et les missions de chaque collaborateur. Je pense que mes dons sont davantage du coté de la transformation des organisations que du côté d’une bonne gestion au quotidien qui s’inscrit dans la durée. C’est pour ces raisons que j’avais souhaité dès le départ ne pas envisager le poste de directeur dans la durée. Et pour le coup, je suis très heureux de laisser à mon successeur une situation assainie quand bien même tout n’est pas fini !
Effectivement l’approche n’est pas tout à fait la même quand on s’inscrit sur le court terme ou sur la durée. D’ailleurs, tu avais une feuille de route assez précise sur cette année, avec des missions prioritaires. Quel bilan tires-tu de tout cela ? Qu’est-ce qui a pu être mis en place, initié, voire abouti ?
C’est toujours un peu risqué et délicat de tirer un bilan de son propre mandat. Je dirai simplement que j’ai été audité fin mai par Patrice Leguern qui a dressé un bilan qualitatif et quantitatif plus objectif que le mien. Nous avons beaucoup progressé sur l’organisation interne et le rôle de chaque personne de l’équipe à Caderousse. Beaucoup de clarification a été apporté à ces endroits. Force est de constater que la vie d’équipe a repris. Je note une différence significative dans l’ambiance générale depuis l’été passé. Une différence positive bien sûr. La vision et les missions du bureau de Caderousse ont, elles aussi été redéfinies ou plutôt reprécisées. Ce qui est en train d’impacter notre manière de recruter et d’accompagner les missionnaires par exemple.
Y a-t-il eu des dossiers pour lesquels tu restes un peu sur ta faim ?
Oui ! Quand on amorce de tels chantiers, il est difficile d’aller au bout de tous les dossiers dans un laps de temps si court. Il y a deux sujets où j’aurai aimé être plus avancé avant mon départ : la finalisation du processus de recrutement et l’évaluation qualitative des champs missionnaires où SIM FB travaille, pour mieux les connaitre et ainsi mieux accompagner et mieux recruter. Mais en même temps, j’observe que l’équipe fait preuve d’autonomie sur ces dossiers et n’a finalement plus besoin de moi. Ce qui m’est d’une grande satisfaction.
On comprend bien que l’organisation globale et la dynamique d’équipe avaient besoin d’un nouveau souffle et que celui-ci a été insufflé. Favoriser la continuité de cette nouvelle dynamique par le recrutement du prochain Directeur doit-être aussi un élément qui joue dans ton bilan, n’est-ce pas ?
Alors, c’est clair que dès que nous avions posé le cadre de notre nouveau mode de fonctionnement comme je l’ai expliqué tout à l’heure, nous étions en mesure de nous projeter dans l’avenir en imaginant le portrait-robot du futur directeur. Courant janvier, nous avons rédigé la fiche de poste pour publier l’offre de ministère. Cette rédaction a été un des premiers fruits de notre réorganisation interne. J’avais beaucoup d’enthousiasme et d’excitation en voyant le profil se préciser. Et voir en plus le recrutement aboutir… Que vouloir de plus !
Que peux-tu nous dire d’André Tousch, ton successeur ? Tu dois être confiant pour le développement de SIM sous son leadership !?
André a une expérience de la mission. Ce qui lui confère une autorité naturelle dans les discussions sur les enjeux stratégiques de la mission et que je n’avais pas. D’autre part, si je suis plutôt à l’aise dans l’organisation des grands ensembles, André a le sens du détail, de la précision, qualités nécessaires pour bien terminer et poursuivre ce qui a été commencé. André a aussi un cœur pour les peuples sans accès à l’Évangile. J’espère que de nouveaux champs de missions seront ouverts par SIM FB pour cela. Et André en a l’expérience. Peut-être que la nouveauté pour André sera la conduite d’équipe. S’il ne l’a jamais fait, il sera accompagné par une personne pour cette mission en particulier. Et je suis serein pour cela.
Te concernant, quelle va être la prochaine étape de ton ministère ?
Notre prochaine étape, nous ne l’avions pas vu venir avec mon épouse. Comme dit, en arrivant je savais que mon service à SIM FB s’arrêterait le 31 juillet sans savoir ce que je ferai le 1er août, mais confiant et serein que le Seigneur nous dévoilerait la prochaine étape de notre ministère en cours de route. Fin septembre, je disais à mon épouse qu’il faudrait commencer à réfléchir à ce que nous ferons dans l’après SIM. Le 1er octobre, Dominique Angers, doyen de la Faculté de Théologie de Montréal m’a laissé toute une série de messages vocaux sur la messagerie WhatsApp. Il me demandait si j’étais ouvert à une discussion pour envisager le poste de directeur de la faculté. De fil en aiguille, nous avons vu la main du Seigneur et fait le constat de la cohérence qui existait entre ce poste et tout ce que nous avons fait jusqu’ici. Nous nous envolons donc le 1er août prochain à Montréal. Je serai directeur de la faculté avec pour assistante… mon épouse qui sera aussi assistante du doyen et du vice-doyen. Nous nous réjouissons à l’idée de servir l’Église au Québec et plus largement la francophonie dans laquelle la Faculté est bien implantée.
On te souhaite une très bonne continuation ainsi que beaucoup de courage pour traverser l’hiver québécois ! Merci
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