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  • Photo du rédacteurSIM France-Belgique

Seule au loin, mais accompagnée

Wendy Bastin va bientôt fêter ses 10 ans d'engagement missionnaire accompagnée par SIM France-Belgique. L'occasion de revenir sur son parcours. Entretien.

Bonjour Wendy, tu es missionnaire avec SIM depuis presque 10 ans. Peux-tu brièvement nous retracer cette décennie avec les grandes étapes

Bonjour, je suis infirmière, spécialisée dans la médecine tropicale. En 2014 j’ai débuté un engagement au Gabon, qui devait durer une année. J’y occupai le poste de directrice adjointe dans une école de paramédicaux. J’enseignais différents cours en plus de faire l’administration de l’école. Cet engagement c’est prolongé de 4 années supplémentaires, jusqu’en 2019. S’en est suivi une reprise de mes études au Canada pour l’obtention d’une maîtrise en Santé Publique (option santé mondiale), finalisée début 2021. Puis, je suis partie 6 mois à Madagascar, dans un hôpital dans la région nord de l’île, pour un engagement de 6 mois, durant lequel j’ai pu apprendre à connaître un peu ce pays et ses cultures tout en explorant les possibilités d’un engagement à plus long terme. C’est en juin 2023, après plusieurs mois de pause, de bilan et de recherche de la volonté de Dieu que c’est concrétiser mon nouvel engagement à Madagascar. Je suis maintenant à Antsirabe, j’y apprends le Malagasy, puis dès janvier j’occuperai le poste de responsable pédagogique dans une école du nom de SEFAM, qui forme des infirmiers, sages-femmes et techniciens de laboratoire.


C’est une belle longévité quand on sait que près de la moitié des missionnaires sont contraints d’abandonner le terrain de manière précoce !

Oui ! La mission demande beaucoup d’adaptation et de lâcher prise. On se retrouve dans un pays ou un monde différents, propulsés dans une culture différente de la nôtre, avec des gens qui ne parlent pas notre langue, des façons de pensées de s’exprimer toutes différentes, parfois codées. Parfois nous sommes bien seuls face à tout un tas d’inconnus à apprivoisés. Tout est à « réapprendre », même le simple fait de pouvoir se débrouiller pour faire ses courses, s’acheter un café en terrasse, s’orienter sans nom de rue, sans panneaux routiers, etc.


L’équipe du bureaux SIM France essaye de nous préparer tant bien que mal à ce qui nous attend, mais la réalité dépasse même la plus grande fiction que l’on peut s’imaginer sur le sujet !


Sur le long cours, les défis rencontrés demandent de pouvoir être partagés, portés à plusieurs, en cela, le bureau SIM France met à notre disposition une personne bienveillante qui a pour rôle de s’enquérir de comment nous allons sur le terrain, pas juste superficiellement, mais réellement, au travers d’appel régulier, d’échange et de temps de prières.


Par ailleurs, les personnes du bureau SIM, en charge du domaine administratif et comptable sont des personnes dotées de connaissances et d’expériences qui nous facilite beaucoup de choses.


Tu l’as dit : tu étais au Gabon, puis tu as complété tes études au Canada pour repartir mieux équipée et désormais te voilà en train de t’établir à Madagascar. Quel a été le rôle du bureau SIM France-Belgique dans ces orientations ? As-tu été conseillée par le bureau ?

Le bureau SIM a toujours fait preuve d’écoute et de recherche de la volonté de Dieu, avec moi. Je dirais que l’équipe du bureau à su être à mon écoute, dans les bons et les moins bons moments. Dans ces moins bons moments, elle a aussi su passer le relais à d’autres, plus formés dans le débriefing ou la relation d’aide des personnes dans le ministère à temps complet. En cela, l’équipe connait et sait reconnaître aussi ses limites.

L’équipe du bureau a toujours a su m’encourager à plus me former, à apprendre à prendre du temps pour moi, pas juste foncer tête dans le guidon, a su me demander avec bienveillance de m’arrêter quand je n’arrivai pas à m’arrêter, par culpabilité de laisser les collègues sur le champ missionnaires se débrouiller avec encore moins de moyen humain.

Ils sont aussi attentifs à essayer autant que possible, de se rendre sur le champ missionnaire de chaque équipier pour se donner une idée juste des conditions de vie, de travail, mettre des images vraies sur des contextes et des défis.

Lorsque le choix d’un champ missionnaire doit se faire, l’équipe sait avant tout prier ! Mais aussi avancer avec prudence, s’assurant d’abord de certains éléments clés sur le champ missionnaire avant d’y envoyer ses missionnaires.


Justement, tu évoques l’importance d’être accompagnée par une organisation missionnaire et son bureau d’envoi. Penses-tu que tu serais toujours en mission aujourd’hui si tu étais partie seule ?

Clairement : non ! J’aurais déjà abandonné depuis longtemps ! Découragée par les défis qui semblent ne jamais cesser, dans l’incapacité de me consacrer à mon travail ici. Sans une équipe derrière soi c’est impossible. Je bénis souvent le Seigneur pour l’équipe du bureau SIM. Je bénis Dieu aussi car petit à petit il me permet de construire une équipe de soutien au sein même de mon Eglise, au travers d’amis qui s'informent de ce que je deviens à 9000 km de mon Eglise d’envoi. L’équipe du bureau SIM et une équipe d’amis/famille. les deux vont de paires pour pouvoir tenir dans la longueur.


Pourquoi est-ce si important ?

Je rencontre parfois des personnes sur le champ missionnaire, qui se sont lancés dans des projets à corps perdus, sans aucune équipe derrière eux - ou un soutien bien mince - et croyez-moi, ils en souffrent beaucoup. Ils s'avouent parfois complétement « largués » envoyés mais non accompagnés, pas préparez du tout, et même parfois sans assurances ! Souvent sans avoir pensé à leur retraite ! sans avoir même eu quelqu’un pour les rendre attentifs aux années à venir où ils n’arriveront plus à faire face seuls. Certains ont vécu des choses plus que difficiles et parfois traumatisantes, mais n’ont personne à qui les partager ouvertement. Croyez-moi, il y a bien des choses que l’on n’écrit pas dans nos lettres de nouvelles ! Ces choses-là, il faut pouvoir les confier de vive voix à des personnes qui connaissent les défis de la mission au long court.


Tu as parlé du fait de « faciliter » les choses pour que tu puisses être concentrée sur le cœur de ton ministère. Peux-tu donner quelques exemples ?

Sans une équipe solide et efficace derrière nous il nous serait plus que difficile de suivre les différents changements qui s’opère en France dans les domaines administratifs, rien que sur le sujet des assurances santé, rapatriement, retraite pour n’en citer que quelques-uns.

Soyons honnête, l’administration française est une école de patiente, et parfois un casse-tête même quand on est en France, donc imaginez devoir dealer avec cela à 9000km de la France !

Par ailleurs, s’il me revenait de gérer les différents dons qui sont affectés soit à mon soutien, soit à mes ministères, cela me demanderait d’y consacrer plusieurs jours par mois.

L’aide dans la communication est un autre aspect important. Les personnes au bureau SIM affectées à ces responsabilités sont aussi aidantes, pleines d’idées et toujours disponibles pour nous aider, relayer les sujets de prières, tenir informer les donateurs, les personnes intéressées par la mission au travers de tout un tas de supports.

Lors de moment phare, comme un culte d’envoi, l’équipe s’arrange aussi pour être représentée, en profitant de sensibiliser toujours à nouveau les églises -de France particulièrement- à ne pas que regarder à son clocher ou au 10 km à la ronde !

Sans une équipe solide derrière soit, nous ne pourrions pas nous consacrer aux ministères que Dieu nous confie sur le champ missionnaire.


Pour résumer, l’accompagnement d’un bureau d’envoi est pour toi :

Utile, avantageux, important, nécessaire, essentiel, indispensable, primordial, capital, vital !

Merci Wendy. Pour terminer, comment inviterais-tu nos lecteurs à participer à notre campagne de collecte de fonds en cours (Les 10 jours chrono du Bureau SIM) ?

Je dirais aux lecteurs : mes collègues du bureau SIM France ont une foi qui dépasse souvent celle de ceux sur le champ.

En effet, ils font un travail dans les coulisses pour que nous puissions être sur les lignes de front.

Nous, missionnaires, nous pouvons vous exposer tout un tas d’histoires captivantes de ce que Dieu opère sur champ missionnaire, mais eux sont dans leurs « bureaux » du lundi au vendredi à se démener afin que nous puissions nous, nous consacrer et entrer dans les œuvres bonnes de Dieu au loin.

Eux, doivent tout autant que nous (missionnaires) trouver le soutien nécessaire pour vivre décemment …. non sur une terre d’exil mais en France avec un budget adéquat !

Mais nous savons tous que nous avons le même Dieu, capable de mettre dans le cœur de chacun de ses enfants la générosité.


 

Découvrez la campagne "Les 10 jours chrono du Bureau SIM" et aidez le bureau SIM à poursuivre ses missions pour des ministères durables et fructueux.





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