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Rester à Mayotte quand tout le monde fuit le chaos

Photo du rédacteur: SIM France-BelgiqueSIM France-Belgique

Après le cyclone Chido, Cédric et Sabrina Nioche n'ont pas cédé à la panique et ont fait le choix de rester sur l'île dévastée, pour aimer en action.

Des bangas ravagés après le cyclone Chido à Mayotte
Scène de désolation à Mayotte, après le passage du cyclone Chido

Il y a des endroits dans le monde où, si l’on n’en est pas natif, il est peu probable que l’on ait un jour le désir d’y habiter. Plusieurs raisons expliquent cela : une économie locale peu développée, des systèmes de santé et d’éducation fragiles, un climat hostile, un régime politique liberticide ou encore des tensions religieuses et inter-ethniques.


Mayotte, qui coche plusieurs de ces critères, fait partie de ces lieux. Malgré ses paysages paradisiaques, peu de personnes envisagent de s’y installer en raison de nombreux défis récurrents. Les ravages causés par le cyclone Chido le 14 décembre dernier n’ont fait qu’aggraver cette réalité.


Après le cyclone, de nombreuses personnes originaires de métropole ont souhaité quitter Mayotte - à raison ! - soit temporairement, soit définitivement, craignant ce qui pourrait suivre : pénuries, épidémies, pillages, désordre…


La famille Nioche, arrivée à Mayotte à la rentrée scolaire, a vécu le cyclone de l’intérieur. Cet événement leur a fait traverser une multitude d’émotions.


Dans les premiers jours, l’urgence a pris le dessus : il fallait réagir et aider, sans se poser de questions. Mais très vite, l’inquiétude a gagné Cédric et Sabrina lorsqu’ils ont vu l’état psychologique de leur fille de 10 ans, profondément marquée par le cyclone. Le découragement les a aussi touchés en apprenant que beaucoup autour d’eux envisageaient de partir.


« Le doute et le stress nous ont rapidement gagnés, au point que nous avons nous-mêmes commencé à envisager un départ via le pont aérien mis en place par la préfecture », explique Cédric.


Mais tout a changé lorsqu’ils ont enfin pu se rendre à Koungou, là où se trouve leur Église. Pendant une journée, ils ont aidé des frères et sœurs de l’assemblée.


« Nous avons vu ces familles qui avaient tout perdu, leurs maisons en tôle effondrées comme des châteaux de cartes. Contrairement à nous, elles n’avaient même pas la possibilité d’envisager un départ », expliquent Sabrina et Cédric. « C’est à ce moment-là que nous avons compris : notre place était ici, auprès d’eux, pour les aider et les encourager. »


Leur fille, trop perturbée par les événements, est finalement partie dans l’Hexagone avec la maman de Sabrina, qui était en visite chez eux lors du cyclone.


Dans cette situation dramatique, Dieu a ouvert des portes : l’Église a pu partager l’Évangile avec plus de 600 adultes et enfants.


« Grâce aux généreux dons reçus, nous avons pu passer les sept dernières semaines à distribuer des colis alimentaires et à acheter des matériaux pour aider à reconstruire des habitations », reconnaît Cédric, qui voit dans cette aide concrète une occasion précieuse d’annoncer l’Évangile.


Depuis le cyclone, les Nioche n’ont pas pu retourner dans leur maison. Ils ont été hébergés par des amis avant de trouver un logement… sans eau ni électricité. Le quotidien est éprouvant : la fatigue est bien là, mais leur engagement reste entier. Alors que l’aide d’urgence laisse progressivement place à des besoins plus structurels, Cédric et Sabrina envisagent de rentrer à Toulouse pour retrouver leur fille. L’avenir reste incertain, mais ils veulent continuer à participer à la grande mission de faire des disciples parmi les habitants de Mayotte.


Une chose est sûre : ils ont été là où peu voulaient être, là où Dieu les voulait pour un temps.


 

Cet article est issu du magazine S'IMMERGER n°31


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À PROPOS DE SIM FRANCE-BELGIQUE

SIM France-Belgique est une organisation missionnaire chrétienne qui mobilise, envoie et accompagne des missionnaires parmi les peuples du monde avec le moins d'accès à l'Évangile. Rattachés à SIM International et son réseau de 70 entités nationales et 4000 collaborateurs, nous œuvrons depuis 1978 pour partager l'Espérance évangélique à celles et ceux qui ne connaissent pas Christ. 

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