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112 éléments trouvés pour «  »

  • Congés missionnaires : quésaco ?

    Beaucoup de chrétiens peuvent se demander ce qu'est un congé missionnaire. S'agit-il de vacances prolongées ? Éléments de réponse dans cet article. Notre missionnaire est encore en congé - pourquoi a-t-il tant de vacances ? Scène de Conseil d’Anciens dans l’église : Le missionnaire « de l’Église » vient d’envoyer sa circulaire : il revient au pays ! On va enfin pouvoir passer du temps avec lui. Vite, regardons le planning des prochains cultes… pas de place rapidement pour lui. Tant pis, on le programmera plus tard—voyons, combien de temps reste-t-il ? 1 an ? [ou : 3 mois, 6 mois ...] Mais qu’est-ce qu’il peut bien faire pendant tout ce temps ? La présence d’un missionnaire au pays soulève bien des questions. Selon les cas, on s’interroge sur la durée de sa présence (3 mois / 6 mois / 1 an de vacances ! Mais ce n’est pas sérieux !), sur la fréquence de ses retours (Quoi ? Il est encore là ? Mais il passe son temps à voyager !) voire sur la pertinence de ce retour (Mais que devient son ministère au loin ? Aurait-il abandonné son appel ?). Pourtant, le « congé missionnaire » [1] fait bel et bien partie intégrante du ministère missionnaire. Loin d’être des vacances prolongées, du tourisme ou un abandon de poste, c’est un temps essentiel dans un engagement missionnaire à long terme. Ces retours répétitifs sont-ils justifiables bibliquement ? Considérons l’exemple de Paul. Appelé en mission par l’Esprit du sein de l’église d’Antioche, il traverse Chypre, passe à Perge, Antioche de Pisidie, Iconium, Lystre et Derbes puis revient, plus ou moins par le même chemin, à son point de départ. Le monde entier a été évangélisé ? Non, évidemment. Alors, pourquoi revient-il ? Il revient à Antioche pour « raconter (à l’Église qui les avait recommandés à la grâce de Dieu) tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux nations la porte de la foi » (Actes 14.26-28). Les missionnaires ne sont pas des francs-tireurs. Ils sont envoyés et soutenus par des églises et encadrés par des organisations missionnaires [2] avec qui, de ce fait, ils sont partenaires. Le ‘congé missionnaire’ fait partie intégrante du ministère. Ce n’est pas un abandon de poste, c’est une simple étape… L’appel pour la mission, reçu par une personne et reconnu par l’église, se concrétise dans le cadre d’une organisation missionnaire, qui encadre le service ‘sur le terrain’. Dans la majorité des cas, son affectation est rythmée par des cycles « temps de travail sur le terrain / retour au pays » dont le tempo est propre à chaque organisation. Le missionnaire en « congé » au pays reste un missionnaire, le temps qu’il passe au pays fait partie de son engagement missionnaire. Ce n’est pas du tourisme, c’est un besoin légitime… Revenir au pays, se loger, organiser des réunions un peu partout est lourd et coûteux ; on ne peut évidemment pas le justifier par le simple désir de changer d’air ou de se promener. Au-delà de la justification initiale (partager avec ses partenaires l’œuvre accomplie), le temps de « congé missionnaire » répond en fait à un ensemble de besoins et de nécessités : le repos, bien sûr, mais aussi maintenir la communion avec ses partenaires (Églises et croyants individuels), faire le point avec son organisation missionnaire et enfin se retrouver avec sa famille. Le repos, parce que le missionnaire vit bien souvent sous pression », dans un pays dont le climat, les coutumes, l’alimentation diffèrent de « la maison » ; vivre et travailler dans ces conditions a un coût en termes d’usure physique et psychique. La communion avec ses partenaires, parce que la mission n’est pas un business, mais une œuvre ; ses « commanditaires » ne sont pas des actionnaires, mais des frères et des sœurs - et si l’on n’y prend pas garde, ces liens fraternels essentiels peuvent se distendre et se rompre. La rencontre avec son organisation missionnaire, parce qu’il est impératif de faire régulièrement le point – débriefing, finances –, avant de définir et organiser le cycle suivant. La famille, aussi, parce que partir en mission, c’est partir souvent loin, pour des périodes prolongées, et quitter ses parents, parfois âgés, ses frères et sœurs, puis un jour… ses enfants qui restent au pays. Partir en mission avec ses enfants, c’est aussi les priver de leurs grands-parents… et priver ses parents de leurs petits-enfants ! Ces retrouvailles familiales sont une nécessité. Ce ne sont pas (que) des vacances, c’est aussi du travail… Sur un plan très concret, le missionnaire en « congé » a aussi un rôle actif à jouer pour réactiver le soutien spirituel et financier indispensable à la poursuite de son ministère. Sans prière ou sans financement, son ministère risque de faire long feu. Bien sûr, in fine c’est Dieu qui pourvoit, mais toujours au travers de Ses enfants… Il peut aussi jouer, au cours de ses visites, un rôle majeur pour stimuler la vision missionnaire de l’église. Enfin, ce temps au pays peut être pour lui l’occasion de compléter sa formation, théologique ou pratique. Le « congé missionnaire » ? Un temps essentiel pour un ministère durable ! Le bilan de ce temps de « congé » se mesure essentiellement en termes de : bienfait immédiat pour le missionnaire (ressourcement, repos physique et psychologique), ressources concrètes (soutien du missionnaire et financement des différents projets dans lesquels il est engagé), actualisation de sa situation (débriefing du cycle précédent et définition de ses objectifs pour le cycle suivant). Mais au-delà, il ouvre aussi un large éventail de potentialités pour l’avenir : vocations suscitées parmi les auditeurs, engagement ou réengagement des églises dans le soutien actif à la moisson, etc. De quand date la dernière visite d’un missionnaire dans votre Église ? [1] Dans les milieux anglophones, on utilise le mot ‘furlough’, qui désigne une permission militaire... [2] Cf. le post « Qui envoie ? L’église locale ou l’organisation missionnaire ? » sur ce blog > Découvrez les atouts de SIM pour vous accompagner en mission

  • La traduction de la Bible en langue monkolée

    La Bible en langue monkolée a été totalement traduite et devrait parvenir imprimée aux Monkolés cette année. « Un jour, je marchais dans le village et j'ai vu un vieil homme Sabi Kuku et un blanc du nom de Jim. Ils essayaient d'écrire en langue monkolée. Mais ils ne savaient pas comment faire. Alors que je passais par là, Sabi Koukou m'a arrêté pour que je les aide. J'ai pris une craie et je suis allé au tableau. Lorsqu'ils parlaient, moi j'écrivais. Quand on a eu fini, ce blanc m'a demandé comment je m'appelais. J'ai donné mon nom, Kora Gounou, et il l'a noté. Et je sais qu'il a commencé à prier pour moi... » C'est toujours fascinant de parler avec Paul Gounou Kora, un des premiers chrétiens monkolés. Il se souvient de l'arrivée des premiers missionnaires dans le village de Pèdè, au Nord du Bénin, dans les années 1970. À ce moment-là il était un jeune homme travaillant à la société d'égrainage de coton, mais qui avait reçu une formation pour fixer l'écriture de la langue monkolée. Pour cette raison, lorsque le projet de traduction de la Bible a été lancé, on lui a demandé de travailler avec l'équipe. Il a quitté son poste pour participer à ce projet, pour ensuite regretter son choix quand il a vu que c'était moins bien payé. Cependant le Seigneur lui a parlé, et il a accepté Jésus et décidé de Le suivre même si ça lui coûtait cher. Grace Birnie, une missionnaire du Canada, a travaillé avec l'équipe de traduction dès le début et jusqu'à sa retraite en 2010. Elle a donc vu le Nouveau Testament publié en 2007. Le travail avait été long et difficile. Au début ils travaillaient sans électricité avec l'aide d'une polycopieuse, plus tard avec une machine à écrire et enfin avec un ordinateur. Ce n'est qu'en 2012 que l'équipe refondée avec Hilary Deneufchâtel, une missionnaire de la SIM France-Belgique, a reçu le logiciel Paratext. Le pasteur Samuel Tchebo, qui travaillait dans l'équipe depuis 1983, a tout de suite vu l'intérêt de ce logiciel et l'aide qu'il apportait aux traducteurs. Disposer de plusieurs versions à l'écran, et saisir directement sa traduction à l'ordinateur, était beaucoup plus facile que de s'asseoir devant un éventail de livres, pour écrire sa traduction dans un cahier, qui serait plus tard tapée à l'ordinateur. La traduction et la vérification du texte de l'Ancien Testament ont pu être achevées en 2020, malgré de nombreux problèmes de maladies, d'accidents et de décès dans les familles de l'équipe de traduction et de leur conseiller en traduction. Le texte a été mis en page avec l'aide de la mission MiDi Bible, basée en Suisse, et sera maintenant imprimé en Corée du Sud. De la Corée, les 2000 exemplaires de la Bible en monkolé seront transportés en bateau au Bénin. Quel encouragement de voir la fidélité de Dieu du début jusqu'à la fin de ce projet de traduction ! Prions pour que de nombreux monkolés puissent rencontrer et accepter Jésus, comme Paul Gounou Kora l'a fait. Hilary a coordonné pendant 10 ans la traduction de l'Ancien Testament en monkolé. Avec sa famille, ils ont vécu à Pèdè, au Bénin, parmi ce peuple et Marc, son époux, a fait de l'enseignement dans les églises monkolées. En 2020, la famille est revenue vivre en France, mais Hilary a poursuivi dans son rôle à distance. Elle s'oriente désormais vers un ministère en tant que conseillère en traduction. > En savoir plus sur les Deneufchâtel > En savoir plus sur le projet de traduction

  • La mission : comment l’Église locale doit atteindre toutes les nations – Recension

    La mission : comment l’Église locale doit atteindre toutes les nations Andy Johnson, Publications Chrétiennes, Inc., 2021, 173 pages Recension par Philippe Hutter, philippe.hutter@sim.org Le livre d’Andy Johnson n’est pas qu’« un ouvrage de plus sur la mission »… se fondant sur l’expérience pastorale et missionnaire de l’auteur, il présente d’une manière stimulante une vision claire et biblique du rôle et de la responsabilité de l’Église locale dans la mission mondiale et dans son rapport aux missionnaires. Il complète cette solide réflexion par une approche très concrète de ses implications dans la vie de l’Église. Ce livre est stimulant… mais dérangeant ! Stimulant, parce qu’il présente de manière claire les convictions qu’il veut faire partager à ses lecteurs, convictions qu’il argumente à la lumière de l’Écriture ; stimulant aussi par la forme (les ‘punchlines’ sont abondantes) ; stimulant enfin parce qu’il ne craint pas de remettre en question certaines certitudes et certains clichés – par exemple sur les motivations pour s’engager dans l’œuvre missionnaire (« Le carburant inépuisable de la mission mondiale est la gloire de l’Évangile, et non l’état nécessiteux de l’homme », P. 46), sur les critères d’évaluation des candidats (« (…)il est inutile de se concentrer trop étroitement sur l’urgence de la mission. », p. 55), etc.). Stimulant, mais dérangeant aussi – ce qui n’est pas antinomique… Son point de vue, en premier lieu, est celui du pasteur d’une église nord-américaine, que l’on devine grande, structurée et pourvue de moyens financiers assez importants. Certaines de ses analyses, positions ou recommandations ne seront donc pas immédiatement transposables dans le contexte français – voire plus largement francophone. Dérangeant encore pour le missionnaire que je suis (activement engagé dans les structures ‘à l’arrière’ après avoir été actif à long terme ‘sur le champ’) : je trouve que le livre d’Andy Johnson ne rend pas justice au rôle essentiel des organisations missionnaires dans la mise en œuvre de la mission de l’Église. Ceci étant, ce petit livre, de lecture facile et accessible à tous, apporte une contribution importante à la réflexion sur la place de la mission dans la vie de l’Église. À ce titre, malgré les réserves ci-dessus, il est d’une grande valeur pour les pasteurs et responsables d’église, pour les candidats missionnaires mais aussi pour tout chrétien, puisque toute l’Église est concernée par la mission. Le principal apport missiologique de ce livre est donc sans conteste l’analyse de la place de la mission dans l’Église, du rôle de l’Église vis-à-vis des missionnaires et le recentrage de la vision missionnaire sur la gloire et le projet de Dieu. On est sur ce dernier point en plein accord avec la compréhension évangélique de la missio dei. Le second chapitre, consacré à la (nécessaire) définition des termes, donne l’occasion à Andy Johnson d’une excellente reformulation du motif classique Création – Chute – Rédemption (pp. 44-45). S’appuyant sur 3 Jean, l’auteur développe ensuite avec force les bases bibliques de la légitimité d’un soutien financier généreux (mais exigeant !) des missionnaires par l’Église. Autre richesse de cet ouvrage, le chapitre consacré aux missions à court terme est particulièrement pertinent. Sans jugement, mais très directement, Andy Johnson met en avant les effets indésirables d’une pratique insuffisamment réfléchie de ce type d’approche missionnaire, et propose des pistes pour la repenser à la lumière de l’action missionnaire à long terme. Il reste toutefois le regret que l’articulation entre Église (qui envoie) et organisme missionnaire (qui encadre le ministère) soit au mieux sous-entendu dans ce livre. C’est un point qui aurait mérité une analyse plus poussée. Au final, la lecture de ce livre est hautement recommandable. Structuré, solidement appuyé sur l’Écriture, intéressant et facile à lire, il pose des questions essentielles et propose des pistes d’application qui ont, au-delà de son positionnement particulier, la vertu de provoquer une réflexion de fond – voire une remise en question complète – sur la place de la mission et l’engagement auprès des missionnaires dans le quotidien de la vie de l’Église. > Acheter ce livre Abonnez-vous au blog pour recevoir une notification à chaque nouvelle publication d'article. > En haut de page, cliquez sur Connexion/Inscriptions

  • Vivez la journée des peuples sans accès à l'Évangile

    Dimanche 23 mai, jour de la Pentecôte, Connect MISSIONS vous propose la journée des peuples sans accès à l'Évangile. Saviez-vous que 86% des musulmans, des hindous et des bouddhistes de ce monde n’ont aucun ami chrétien dans leur propre culture ? Ils font probablement partie des quelques 7000 peuples considérés comme sans accès à l’Évangile. C’est parce que cette réalité persiste que la journée des peuples sans accès à l’Évangile existe. Un pack de ressources pour enrichir votre vision... C'est la troisième édition de cet événement en Europe francophone et le principe reste le même. Connect MISSIONS vous propose de vous envoyer gratuitement un pack de ressources qui vous aidera à organiser, en église, une rencontre spéciale sur le thème des peuples sans accès à l'Évangile. > Réserver le pack de ressources Le pack de ressources a été retravaillé et offrira de nouveaux matériels qui vous aideront à mieux comprendre la réalité de ces peuples et de mesurer l'enjeu capital pour l'Église de les rejoindre. SIM France-Belgique est partie prenante de l'organisation de l'événement, avec plusieurs autres organisations missionnaires qui composent le réseau Connect MISSIONS. Les autres missions partenaires sont : Action Missionnaire, AIM International, AMI-p, Frontiers France, Frontiers Suisse, Mena, SAM global Suisse, SIM France-Belgique, SIM Suisse, WEC France, WEC Suisse, Wycliffe Suisse. ... et vous encourager à vous engager concrètement Le pack contient donc des éléments de réflexion sur la place de l'église locale dans cette œuvre, mais aussi des éléments qui vous encouragerons à vous engager en église et individuellement pour ces peuples. Le cœur du pack, ce sont les fiches de présentation de peuples. Chaque organisation missionnaire y présente un peuple et sa réalité, mais aussi le ministère à l'œuvre parmi ce peuple, les besoins financiers, matériels, humains, ainsi que des sujets de prières et des moyens de s'engager. Alors, êtes-vous prêts à être défiés ? Le rôle de l’église locale pour ces peuples sans accès Chez SIM France-Belgique, comme chez chacune des organisations missionnaires participantes, nous croyons que les églises locales d’Europe francophone ont un rôle majeur à jouer dans l’œuvre de Dieu pour toucher et bénir les peuples du monde entier, qu'ils soient proches de nous ou très éloignés. Nos églises ont un rôle majeur, globalement, puisque la mission au loin est dans l’ADN de l’Église (Matthieu 28.19, Actes 1.8). Tout comme Jésus nous a rejoint ici-bas, nous sommes appelés à rejoindre ceux qui sont sans espérance, et notamment ceux qui n’ont jamais entendu parler de Christ (Romains 10.13-15). Elles ont un rôle majeur, spécifiquement, car beaucoup de peuples sans accès à l’Évangile vivent dans d’anciens pays colonisés par la France où la langue officielle est le français. Cela constitue une barrière de moins pour les missionnaires francophones dans l’idée de rejoindre ces peuples. L'idée n'est pas d'opposer mission au près et mission au loin, non ! Les deux doivent être considérées et vécues par les églises, en complémentarité, toujours dans une démarche de rejoindre l'autre avec l'amour que Dieu a pour lui. La mission au loin n’est pas une variable de l’Église, elle fait partie de son ADN. Alors si cette composante de l'ADN de votre église locale devrait être renforcée, ou si vous avez déjà à cœur ces peuples au loin mais voulez en savoir plus sur les manières de vous impliquer, nous vous invitons à réserver le pack de ressources préparé pour cette occasion et à vivre avec votre assemblée un temps en faveur de ces peuples. Afin qu'eux aussi aient accès à la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, qu'ils puissent être bénis par la vie de Christ en eux et ainsi bénir d'autres peuples ! Et nous sommes convaincus qu’en participant à cet effort missionnaire, les églises locales seront enrichies à tous égards ! > Réservez le pack de ressources sur www.peuples-sans-acces.com

  • Le regard de Benjamin Eggen sur les générations Y et Z

    Benjamin est parti en Mission Découverte en 2015 avec SIM. Après avoir suivi une formation théologique, il est assistant pasteur dans une église à Bruxelles. Il a été coordinateur du blog jeunesse La Rébellution, jusqu’en juillet 2020. [interview issu du magazine S'IMMERGER n°18 paru en novembre 2020] Bonjour Benjamin, depuis peu tu n’es plus le coordinateur de la Rébellution, mais on peut quand même dire que tu es toujours connecté aux nouvelles générations, n'est-ce pas !? J’essaye en tout cas ! Que ça soit au travers de camps d’été, dans le ministère jeunesse de mon église, ou sur Internet (YouTube et Instagram), j’ai à cœur d’encourager les jeunes à profiter de leur jeunesse d’une manière qui glorifie Dieu. Dans le monde évangélique en particulier, il y a une volonté [chez les jeunes] de voir du changement, de faire avancer les choses et d’avoir un impact. Selon toi, qu’est-ce qui caractérise ces générations ? Et dans le monde évangélique francophone, quelles sont leurs spécificités ? C’est difficile de généraliser, mais je pense qu’il est juste de dire que nous sommes face à une génération hyperconnectée, qui fuit les systèmes établis et qui n’aime pas rester statique. Dans le monde évangélique en particulier, il y a une volonté de voir du changement, de faire avancer les choses et d’avoir un impact. Ressens-tu un intérêt chez ces générations pour la mission transculturelle ? Plusieurs jeunes chrétiens veulent utiliser leur vie d’une manière qui compte. C’est vraiment encourageant ! Pour certains, cela implique de s’engager dans l’œuvre missionnaire au loin, mais malheureusement je ne crois pas que cela représente la majorité… Lorsque, vers mes 20 ans, j’ai pris conscience que 2 à 3 milliards de personnes dans le monde n’avaient pas accès à l’Évangile, j’ai eu un véritable électrochoc qui m’a poussé à prendre cette cause à cœur Quelles en sont les raisons d’après toi ? En grande partie, je pense que c’est parce que notre génération est peu informée de l’état de la mission dans le monde. Lorsque, vers mes 20 ans, j’ai pris conscience que 2 à 3 milliards de personnes dans le monde n’avaient pas accès à l’Évangile, j’ai eu un véritable électrochoc qui m’a poussé à prendre cette cause à cœur. As-tu des pistes pour que ces générations prennent leur place dans l’œuvre de Dieu pour le monde ? 1) Leur enseigner le plan de Dieu révélé dans la Bible : sauver un peuple issu de toutes les nations de la terre. C’est là que tout commence, avec Dieu, Sa gloire, et Son plan. 2) Les informer sur les besoins et les peuples sans accès à l'Évangile. 3) Les inviter à avoir une perspective de vie orientée vers la mission, qui guidera tous leurs choix et leurs plans futurs. La mise en place de ces pistes, par nos Églises locales, serait un cocktail puissant pour une nouvelle génération de missionnaires !

  • Générations Y et Z : comment les embarquer en mission ?

    Les sociologues les appellent générations Y et Z ou milléniaux. Ces jeunes adultes âgés de 18 à 35 ans sont déjà le présent de la vie économique, sociale, religieuse et morale de notre société. Dans l’univers missionnaire, ils représentent un enjeu de transmission pour que l’œuvre de Dieu perdure et rayonne. [Article issu du magazine S'IMMERGER n°18 paru en novembre 2020] Les pères fondateurs de SIM étaient âgés de 20, 23 et 26 ans lorsqu’ils sont allés dans les terres d’Afrique de l’Ouest pour faire des disciples de Christ parmi un peuple sans Évangile. Rowland Bingham, le seul survivant de cette mission, continua l’œuvre en mobilisant de nouveaux missionnaires. L’un des critères de recrutement était que les nouveaux envoyés devaient être dans leur vingtaine, pas au-delà ! Dans des conditions de vie difficiles, les capacités physiques des jeunes constituaient un prérequis pour la pérennité de la mission. Aujourd’hui, SIM a pris de l’âge (127 ans) et ses missionnaires également. En 2020, seuls 165 des 2000 envoyés ont moins de 30 ans, soit moins de 10%. Bien sûr, les contextes de vie du terrain ont bien évolué, ce qui permet à des hommes et femmes de tout âge d’y être envoyés. Il n’en demeure pas moins que l’engagement de jeunes adultes reste un enjeu crucial pour une œuvre chrétienne dans une optique de transmission et de continuité. D’un point de vue biblique, les jeunes adultes chrétiens sont des personnes sur qui l’on peut et doit compter. S’ils font preuve de maturité spirituelle, ils peuvent assumer des responsabilités dans l’œuvre de Dieu et doivent être respectés et soutenus dans leur tâche. Le célèbre passage de 1 Timothée 4.12 nous le rappelle : « que personne ne méprise ta jeunesse… ». Alors comment mobiliser les générations Y et Z ? Connaître les jeunes générations Désenchantement, goût pour la liberté, mobilité, flexibilité, besoin d’appartenance, recherche de sens, égocentrisme, hyperconnexion, surconsommation, immédiateté, accessibilité à l’information, etc. : les nouvelles générations ont grandi avec Internet qui a produit chez elles des effets positifs et négatifs. Ces effets marquent leur spécificité par rapport aux précédentes générations. Les jeunes chrétiens font face à des défis immenses. Ils doivent résister aux tentations incessantes véhiculées par Internet et s’affirmer pour être capables d’avancer face à la masse. Ils doivent faire preuve de discernement et de courage pour ne pas céder à la passivité et la perte de temps rendues si facile par les réseaux sociaux. Pour cela, ils ont besoin de modèles qui les encouragent à vivre une vie qui vaut la peine d’être vécue. Et en même temps, ils ont une ouverture au monde, aux cultures et au savoir qui constitue un atout pour l’œuvre de Dieu. Ils sont vifs d’esprits, flexibles, créatifs et veulent que leur vie ait du sens et un impact positif pour les prochaines générations. Savoir adapter nos pratiques pour eux SIM International a créé une plateforme sur laquelle les collaborateurs de moins de 35 ans sont invités à s’exprimer sur différentes sujets inhérents à la mission. Le but : apprendre à mieux connaître les attentes de ces jeunes et valoriser leurs idées pour construire des ministères innovants et efficients. Il en ressort notamment un besoin exprimé de mentorat. SIM a ainsi débuté une réflexion pour mieux accompagner les jeunes missionnaires sur le terrain. Autrefois, on partait en mission pour toute une vie, sans étape intermédiaire. Aujourd’hui, SIM a mis en place des programmes d’engagement progressif en mission. Nous proposons des séjours à court-terme et des séjours Mission Découverte en équipe pour découvrir le champ missionnaire et mieux appréhender l’engagement à long-terme. Communiquer dans un langage approprié Le français est une langue vivante ! Et le propre des langues vivantes c’est d’évoluer. Il est donc nécessaire de connaître le vocabulaire utilisé par la jeunesse pour mieux lui parler. Les technologies de communication évoluent et formatent la façon d’interagir. Les jeunes sont aujourd’hui, pour la plupart, hyperconnectés. Il est donc nécessaire d'être visible là où ils passent une grande part de leur temps : les réseaux sociaux. Et sur chacun d'eux, les codes sont différents. Nous menons actuellement une réflexion stratégique pour choisir les réseaux à investir ou pas : Instagram, Linkedin, Tik tok, etc. Les rejoindre par des jeunes déjà engagés Quoi de mieux que de s’appuyer sur des jeunes déjà engagés dans l’action missionnaire pour rejoindre les jeunes générations ? Par leur proximité avec leurs pairs, leur expérience déjà vécue et leur maturité spirituelle, ils sont à même de devenir des modèles pour eux. C'est la suite du passage de 1 Timothée 4.2 « ...mais sois un modèle…». Qu'ils soient des « influenceurs » sur les réseaux sociaux, ou dans d'autres sphères (groupe de jeunes, église, camps de jeunes, etc.), nous souhaitons nous appuyer sur ces modèles qui ont un cœur pour la mission et qui rachètent le temps (Colossiens 4.5). Réussir le défi de l'engagement des jeunes en mission c'est permettre la continuité et le rayonnement de l'œuvre de Dieu dans le monde ! > Abonnez-vous à notre blog en cliquant sur Connexion/Inscription en haut de page > Recevoir le magazine S'IMMERGER en version digitale gratuite > Rejoignez-nous sur Facebook > Faites connaître l'événement Propulsion au groupe de jeunes de votre église !

  • Mission Découverte - annulation des voyages et projet digital

    C'est avec grand regret que nous vous informons de l'annulation des voyages qui devaient avoir lieu au Cameroun et à Maurice, dans le cadre du programme Mission Découverte, l'été prochain. Les perspectives encore trop floues et les risques financiers liés à l'achat de billets d'avion nous ont contraints à cette décision. C'est donc la deuxième année consécutive que les voyages ne se feront pas. Mais pour garder l'intérêt des personnes inscrites pour ce programme, nous avons décidé de créer un programme digital qui permettra une immersion virtuelle dans la culture et le monde missionnaire au Cameroun. Plus d'informations seront communiquées dans les prochaines semaines. Si vous êtes intéressés par cette version digitale, n'hésitez pas à nous le signaler en nous écrivant à cette adresse : sim.france@sim.org

  • Tu es différent... moi aussi - Recension

    « Tu es différent… moi aussi », Sarah A. Lanier, éditions Sarah A. Lanier, 2011, 123 pages recension par Hélène Cazaban, hlcazaban@gmail.com Le sous-titre de ce livre donne le ton : « Se comprendre entre étrangers l’un pour l’autre dans sa culture » ! Forte de sa longue expérience au sein d’une ONG chrétienne internationale et interconfessionnelle, consultante et conférencière sur la culture, le leadership et la dynamique d'équipe, Sarah A. Lanier affirme que les différences culturelles sont un atout, mais peuvent être également une source de blessures profondes. Les choses les plus simples sont à même d’engendrer des conflits. Une remarque innocente peut inciter l’autre à se refermer ou à faire des commentaires critiques. Elle souhaite donner au lecteur quelques clés pour favoriser le dialogue et aider à la compréhension mutuelle. Connaître et comprendre la transculturalité, les relations entre culture, les besoins humains et spirituels n’est-il pas un des premiers pas pour répondre à l’appel de Dieu à servir dans la mission, à aimer les personnes vers lesquelles nous allons ? Un guide pratique de la transculturalité Ce livre d’une centaine de page est un guide pratique, culturel qui s’organise autour du concept : cultures des climats chauds par opposition aux cultures des climats froids. L’idée maîtresse est que les cultures latines sont des cultures « chaudes » parce qu’elles sont fondés sur le relationnel, y compris dans le domaine professionnel. Les peuples du nord de l’Europe sont considérés comme « froids » parce que tout est basé sur la valeur du travail et l’efficacité. Sarah se garde bien de toutes généralisations réductrices. Elle pose la question de savoir pourquoi le climat joue un rôle si important ? Quoi qu’il en soit, dit-elle, c’est une réalité que nous devons affronter avec nos semblables. À travers des situations nombreuses et variées, des anecdotes vécues au quotidien, elle a constaté qu’en distinguant les cultures selon ces deux catégories, climats chauds / climats froids, on détient des outils nécessaires pour comprendre les similitudes ou différences culturelles de base. Deux exemples À la fin d’une conférence sur ce sujet, en Inde, un groupe de Népalais, s’approche d’elle, les larmes aux yeux : "Ah si seulement nous avions été conscients de ces différences dans la façon de penser et de communiquer nous nous serions évités bien des souffrances et des problèmes relationnels." À la demande de collègues « climats froids » de leur servir de guide pour faire les sommets de l’Himalaya, ils répondaient toujours « oui » mais en fait, laissant leurs familles sans ressources, ils voulaient dire « non », mais façon de s’exprimer trop directe vis-à-vis de leur hôte dans leur culture. Autre exemple, Il est historiquement avéré que lors de la rencontre pour des pourparlers de paix de 1979, les présidents américain et égyptiens, Jimmy Carter et Anouar El Sadate, et le premier ministre israélien, Menahem Begin, passèrent trois jours, à huit clos, à la grande frustration des journalistes. Les trois hommes se communiquaient les noms de leurs petits-enfants, tissaient des liens, apprenaient à se faire confiance. C’est au bout de trois jours seulement que, sur ces bases relationnelles les 3 hommes signèrent les accords de Camp David. Relationnel ou efficacité, rationnel ou émotionnel, subjectif ou objectif, communication directe ou indirecte, individualisme ou esprit de groupe, vie de groupe ou vie privée, hospitalité, temps, planning : voici les concepts clés développés et explicités par le récit de nombreuses situations de vie et d’incompréhensions culturelles parfois déconcertantes, tristes, émouvantes ou parfois amusantes. J’aime comment Sarah sait parler au cœur et à l’intelligence de ses lecteurs, comment elle suscite le désir et la motivation de comprendre et respecter celui qui est différent. N’est-ce pas une façon d’aimer son prochain quelle que soit sa communauté ? Pour satisfaire notre possible besoin d’efficacité « d’européen » (!), chaque chapitre se termine par un « ce qu’il faut retenir, culture des climats chauds, cultures climats froids », clair, concis, concret. Un ouvrage agréable à lire, bien documenté, proche du quotidien, incontournable non seulement pour ceux qui partent ou qui se forment à partir en mission annoncer l’Evangile dans un pays étranger, mais aussi pour ceux qui veulent tisser des relations de confiance ou vivre leur foi avec leurs voisins, leurs collègues, leurs prochains d’une autre culture. Ces aspects culturels sont abordés dans notre formation SIM go. > Découvrez en quoi elle consiste

  • Mission Découverte 2021 : c'est parti !

    [MAJ 10/03/21 : Le programme est annulé à cause du contexte sanitaire toujours instable. Veuillez nous en excuser] La campagne d'inscriptions pour le programme Mission Découverte 2021 est lancé. Au menu cette année : Cameroun et Maurice. Réservez votre été pour vous immerger en mission ! Comme pour chaque édition, nous dévoilons les destinations (et projets), afin de permettre aux chrétiens intéressés de réserver 3 semaines de leur été pour découvrir le terrain missionnaire dans un pays étranger. Les projets de mission 2021 En 2021, nous espérons envoyer des équipes au Cameroun et à Maurice. En ferez-vous partie ? > Cameroun l'équipe rejoindra le CJARC, un ministère d'insertion des aveugles et malvoyants dans la société. > Maurice l'équipe ne passera pas sa vie à chiller sur la plage et sous les cocotiers ! :D Elle rejoindra Jacques et Sheila Godin qui travaillent notamment parmi la jeunesse d'un quartier pauvre. Objectifs du programme À travers ce programme Mission Découverte, nous souhaitons permettre à celles et ceux qui ont un intérêt pour la mission de s'immerger sur le terrain, d'observer et de prendre conscience des besoins spirituels et humains sur place tout en s'émerveillant du plan de Dieu qui s'accomplit pour tous les peuples et toutes les communautés du monde. Découvrez l'entretien avec Nicolas qui a participé à une Mission Découverte en Asie du Sud, en 2019.

  • Démission de Jean Salmeron, directeur de SIM France-Belgique

    Caderousse, le 31 janvier 2021 SIM France-Belgique informe de la démission de son directeur, Jean Salmeron. Celle-ci a pris effet le vendredi 29 janvier. “Je tiens ici à saluer l’action de Jean lors de ces 11 années où il a été en poste et qui a contribué à accompagner la croissance de l'œuvre de Dieu à travers SIM France-Belgique. La visibilité de SIM au sein du milieu évangélique français et belge a été accrue et son image renforcée. SIM France-Belgique a acquis une notoriété dans l’accompagnement des missionnaires sur le terrain. Ce sont des bases sur lesquelles SIM France-Belgique veut continuer à construire” a déclaré Frantz Galland, président du Conseil d’Administration. “J’ai la conviction d’avoir accompli la mission pour laquelle Dieu m’a appelé à le servir à SIM France-Belgique. Je laisse une organisation en bon état, avec une équipe formidable, un avenir prometteur, et je suis vraiment heureux d’avoir servi avec vous. Je me retire en ayant confiance pour la suite, en sachant que SIM France est entre de bonnes mains” a déclaré Jean Salmeron. L’équipe en place et le Conseil d’Administration souhaitent exprimer leur gratitude à l’égard de Jean pour son leadership durant ces années et adressent à Dieu leurs prières de bénédiction pour lui et son épouse. Le Comité de Direction composé de Léon Larribau, Silvain Diedrichs et Vincent Wastable assurera la direction par intérim avec la supervision du président du Conseil d’Administration, Frantz Galland, dans l’attente du recrutement d’un nouveau directeur. SIM France-Belgique poursuit avec confiance et détermination la part que Dieu lui a confiée dans son œuvre missionnaire. À propos de SIM France-Belgique SIM France-Belgique est une association loi 1905, en lien avec SIM International pour que toutes les communautés du monde entendent parler de la bonne nouvelle de Dieu en Jésus-Christ et puissent lui rendre un culte. SIM France-Belgique accompagne de manière globale des chrétiens désireux de servir Dieu dans un contexte transculturel.

  • Que les nations se réjouissent - Recension

    Que les nations se réjouissent ! Dieu au cœur de la mission John Piper, Editions E21/BLF, 2015, 355 pages recension par Hélène Cazaban, hlcazaban@gmail.com Dès les premières lignes de ce livre, John Piper donne sa ligne directrice, partage sa vision de la mission et son ardent désir de voir ses contemporains, les Eglises, les sociétés missionnaires et les ministères d’aide aux personnes, placer la suprématie de Dieu en toute chose pour la joie de tous les peuples à travers Jésus Christ. Ce livre n’est pas un guide pratique mais une approche théologique robuste et motivante pour celui qui veut répondre à l’ordre de mission de Christ et faire de toutes les nations des disciples. Un ouvrage dense - l’auteur se répète mais cela a un avantage rhétorique et pédagogique - passionnant, à l’image de son auteur passionné pour atteindre les peuples « non atteints ». Il développe et argumente avec rigueur ce qui est au cœur de la mission : la recherche primordiale de la gloire de Dieu, la suprématie de Christ, le combat spirituel mené dans la prière, la disposition à souffrir pour le Christ, la nécessité de la foi en Christ pour le salut, la nécessité que les peuples du monde entier entendent l’évangile. Avant d’annoncer et de développer la thèse fondamentale de ce livre, Piper brosse un tableau du contexte contemporain global, donne quelques statistiques et réfute vigoureusement le message de « l’évangile de prospérité » contraire à la saine doctrine biblique. « Le but suprême de l’Eglise n’est pas la mission mais l’adoration. Si la mission existe c’est parce que l’adoration n’existe pas » affirme-t-il avec force. C’est vers la fin du livre que se clarifie cette phrase clé. Il faut voir l’adoration, non pas simplement ni même principalement dans le cadre du culte dominical, mais comme irriguant tous les aspects de la vie. La nécessité de l’action missionnaire n’est pas dû au fait que Dieu ne sache pas manifester sa gloire mais au fait que l’homme ne sache pas la savourer. Quand notre vie toute entière, nos actes et attitudes font ressortir l’importance et la valeur de Dieu, cela signifie simplement que tout devient adoration. L’adoration est à la fois le moteur et l’objectif de la mission. La mission est une nécessité temporaire, l’adoration demeure éternellement. La mission n’est pas une opération de recrutement mise en place par Dieu pour se constituer une main d’œuvre ; c’est une opération de libération des jougs éreintants des autres dieux. C’est le message le plus facile à annoncer : Soyez dans l’allégresse ! Réjouissez-vous en Dieu ! Chantez de joie en Dieu. La clé de voute du message missionnaire est de raconter la gloire de Dieu parmi les nations, ses merveilles parmi tous les peuples. La raison de se lancer dans l’évangélisation est l’amour pour Dieu et non l’empathie que l’on pourrait avoir pour les « perdus ». Est-il possible d’aimer quelque chose d’aussi vague que « toutes les âmes perdues » ? La prière est au cœur de l’action missionnaire. Dieu nous a donné la prière comme véritable équipement de combat au service de la mission de l’Eglise. Elle est la puissance qui permet de manier la Parole, arme par laquelle les nations seront amenées à la foi et à l’obéissance. « Chaque nouvelle Pentecôte a eu sa période préparatoire de supplication » écrit-il. Dieu gagnera cette guerre. Du début à la fin de l’histoire, son dessein est de faire connaitre et manifester sa gloire pour la satisfaction de son peuple issu de toutes les nations. La confiance dans la souveraineté de Dieu et le triomphe de sa cause est un aspect fondamental de l’intercession du peuple de Dieu et de la mission de l’Eglise. Cette espérance a nourri la foi de tant de missionnaires de tous les temps pour toucher les peuples non atteints de la terre. Piper illustre son propos de façon très motivante par les témoignages de foi de missionnaires, tels que Jim Eliot, William Carey, Adoniram Judson, David Livingstone, John Paton… La souffrance au cœur de la mission : Jésus, le modèle suprême qui, pour sanctifier le peuple, par son propre sang a souffert hors de la porte, invite celui qu’il appelle à sortir hors du camp de la sécurité et du confort, là où se trouvent les nations non atteintes et pour lesquelles un sacrifice notable sera nécessaire. A travers les témoignages de vie de missionnaires tels que Henry Martyn, Richard Wurmbrand, Charles Wesley, Chet Bitterman pour la Wycliff, l’apôtre Paul, tous ces hommes que Dieu appela à porter l’Evangile aux peuples non atteints, Piper donne six raisons pour lesquelles, selon lui, Dieu destinerait ses serviteurs à la souffrance. L’acceptation joyeuse de la perte et de la souffrance en échange du royaume de Dieu manifeste plus clairement au monde la valeur suprême de Dieu que toute l’adoration et la prière, dit-il. « C’est quand nous trouvons notre plus grande satisfaction en lui que Dieu est glorifié en nous. » Voilà une affirmation qui tient au cœur de Piper, souvent répétée dans d’autres ouvrages et dont l’interprétation pose question à plusieurs. « Et cette gloire suprême est la plus éclatante quand la satisfaction que nous trouvons en lui subsiste malgré la souffrance et la douleur endurées en accomplissant la mission de l’amour» en est la suite, exprime-t-il. Piper interroge le lecteur : « Est-il nécessaire que les hommes entendent parler du Christ pour qu’ils puissent parvenir au salut éternel ? Autrement dit, est-il aujourd’hui possible que quelqu’un soit sauvé par l’œuvre de Christ même s’il n’a jamais eu l’occasion d’en entendre parler ? Par le biais de la réponse à trois questions, Piper argumente que Christ est au cœur de toute foi qui sauve. Une autre question est posée: Le concept de « peuples non atteints » est-il bien celui autour duquel doit s’articuler l’activité missionnaire ? La tâche de la mission est-elle qu’il y ait le maximum de personnes rachetées ou bien le maximum de peuples atteints ? Il y répond dans un long développement largement explicité, étayé sur de nombreuses références bibliques tant dans l’AT que le NT, mettant en contexte les concepts de nations, peuples, tribus, familles, ethnies, clans, langues. Il le couronne par la vision de la tâche missionnaire, telle que Jean la présente dans ses écrits et en particulier dans l’Apocalypse. « Tu es digne…… tu as rachetés pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation. Tu as fait d’eux des rois et des prêtres pour notre Dieu et ils régneront sur la terre. » Ap.9-10 Cela ne diminue en rien la double motivation de la mission, la miséricorde pour les hommes et la gloire de Dieu, un seul et même objectif. Le livre se termine par la vision du monde, de Jonathan Edwards, totalement imprégnée de Dieu, dont la pensée a très largement influencé celle de Piper. Un ouvrage de théologie biblique de la mission très apprécié, que vous n’êtes pas obligé de lire de bout en bout de façon linéaire. Un livre magistral qui a grandement contribué à réveiller l’Eglise et à faire avancer la mission. > Acheter le livre Abonnez-vous au blog pour recevoir une notification à chaque nouvelle publication d'article. > En haut de page, cliquez sur Connexion/Inscriptions

  • Coco Bertin : une vie transformée

    C'est l'histoire d'un Camerounais. Frappé par la cécité mais jamais abattu, il met toutes ses forces au service des personnes handicapées afin de leur partager l'espérance qu'il a trouvé en Christ. Né le 10 octobre 1966 à Yaoundé au Cameroun, Coco Bertin est le 3ème enfant d’une famille de 8 enfants. Malvoyant dès sa petite enfance, il perd subitement la vue à l’âge de 15 ans. La cécité arrivée si brutalement le plonge dans un désespoir profond, et plus d’une fois, il songe à s’ôter la vie. Dans cet univers sombre, la radio devient vite un fidèle compagnon, et c’est en l’écoutant que Coco Bertin entend parler pour la première fois de l’existence d’une école pour les aveugles à Buéa, à 350 km environ de Yaoundé. Il y entre en 1984 et y apprend le braille, le maniement de la canne blanche, et il y fait aussi la rencontre de Martin Luther, qui devient son fidèle ami. C’est au cours de ce temps de formation que Coco Bertin découvre Jésus-Christ et le reçoit comme Sauveur et Seigneur, une rencontre qui bouleverse totalement sa vie. Après deux ans d’étude, les deux amis Coco Bertin et Martin Luther décident de fonder une école comme celle-ci à Yaoundé, pour redonner de l’espoir aux personnes aveugles et malvoyantes. Le CJARC (Club des Jeunes Aveugles Réhabilités du Cameroun) naît ainsi en 1988. Au départ petit local menant surtout une activité artisanale, le CJARC prend petit à petit de l’importance, et jouit d’un prestige toujours plus important, si bien que le bâtiment siège du CJARC est inauguré en 2003 par Chantal Biya, la femme du président de la République du Cameroun. Travailleur acharné et infatigable, Coco Bertin est aussi un visionnaire, qui mène sans cesse plusieurs projets de front, avec le souci de faire du CJARC un lieu de bénédiction pour les personnes handicapées et vulnérables. Aujourd’hui, le CJARC accueille une école primaire inclusive, mêlant des enfants avec différents types de handicap et des enfants sans handicap. Le centre de transcription en braille prend aussi de l’ampleur et vise à faciliter l’accès aux documents et à la lecture aux personnes aveugles et malvoyantes, avec également un centre multimédia qui vient d’être inauguré par plusieurs ministres. De plus, Coco Bertin entreprend des projets novateurs dans de multiples domaines : développement durable, autonomisation des femmes, … C’est aussi grâce à lui que les personnes aveugles peuvent voter au Cameroun en toute autonomie grâce aux bulletins de vote en braille. Soucieux du bien-être des personnes vulnérables, il a lancé et mené plusieurs campagnes de sensibilisation et de distribution de kits alimentaires et sanitaires à travers le pays afin de permettre aux personnes aveugles de faire face à la Covid-19 et à son impact. Si tous ces projets témoignent de l’engagement et du zèle de Coco Bertin, ils témoignent avant tout de la fidélité de Dieu et de la manière dont Dieu se sert de Coco Bertin, à travers ce qui peut être perçu comme une faiblesse, pour en faire une force de bénédiction à l’échelle de tout le Cameroun. Car Coco Bertin est une célébrité au Cameroun ! Il est connu comme étant le directeur général du CJARC, mais aussi pour être un grand chanteur. Coco Bertin a appris à jouer de la guitare après avoir perdu la vue, et il a sorti 3 albums dans lesquels il parle de sa foi et de la grandeur de Dieu, mais aussi du cœur de l’homme, si avide de fausses richesses. > Participez à la Mission Découverte 2022 au CJARC Chanteur talentueux, directeur du CJARC, Coco Bertin est aussi le mari de Cécile depuis 25 ans et le papa de 5 enfants, à qui il a transmis des valeurs essentielles dont la foi, la persévérance, la dépendance à Dieu dans la prière, la générosité. Coco Bertin était loin d’imaginer où le Seigneur le conduirait et comment Il transformerait sa vie. Mais sa vie est un témoignage vivant et puissant de ce que Dieu peut faire si nous Le laissons agir en nous, et si nous Le laissons nous conduire : « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles » (2 Corinthiens 5 v. 17). Que cet exemple puisse nous encourager à dépendre toujours plus du Seigneur et à Le laisser transformer nos circonstances et notre cœur. Vous souhaitez rejoindre le CJARC pour servir parmi les enfants handicapés ? contactez-nous : france.personnel@sim.org Abonnez-vous au blog pour recevoir une notification à chaque nouvelle publication d'article. > En haut de page, cliquez sur Connexion/Inscriptions

  • Noël : l’illustration parfaite de l’esprit missionnaire !

    SIM France-Belgique vous souhaite un joyeux Noël dans un contexte inédit : que malgré les contraintes, nous puissions nous réjouir dans le souvenir de l’incarnation de Christ qui aujourd’hui encore porte des effets merveilleux partout dans le monde ! L’incarnation ou l’exemple missionnaire parfait Aujourd’hui, nous voulons célébrer l’incarnation de Jésus. Nous célébrons ce grand Dieu glorieux et trois fois saint qui ne peut supporter le péché et qui pourtant a quitté son trône pour nous rejoindre dans notre réalité misérable, afin de nous parler de la part du Père d’une manière qui nous interpelle. Il n’a pas regardé son égalité avec Dieu comme une proie à arracher mais s’est abaissé et s’est rendu obéissant au Père (Philippiens 2.6) dans un chemin que personne n’aurait voulu emprunter car fait de trahison, de souffrances, d’abandon, d’injustice, d’humiliation et de mort. Et Christ a fait cela par amour pour nous, afin de manifester le Père et de nous conduire à la réconciliation et la communion avec Lui. Car Dieu ne veut qu’aucun ne périsse, mais que tous arrivent à la repentance (2 Pierre 3.9). En cela, Christ est le missionnaire parfait ! Le missionnaire est un chrétien appelé à être témoin de l’Evangile en quittant son confort, sa famille, son cadre vie, pour rejoindre une communauté qui ne connaît pas la Bonne Nouvelle. En faisant ainsi, il se dépouille de lui-même, de ses codes culturels, il apprend une langue et une culture inconnues. Son but est de créer une proximité avec les personnes pour nouer une relation de confiance et ainsi partager l’amour de Dieu. Et il fait cela motivé par l’amour de Dieu pour tous. Si Christ est l’exemple suprême à suivre pour les chrétiens et notamment les missionnaires, nous reconnaissons que Lui seul est la porte, le chemin, la vérité et la vie. Le chemin qui donne la vie et la paix Cette année a été déboussolante pour beaucoup de nos contemporains. Nous-mêmes chrétiens, nous avons pu être bousculés par la pandémie et ses conséquences. Mais n’oublions pas que Christ est venu, qu’Il a vécu une vie semblable à la nôtre et qu’Il est capable de compatir à toutes nos détresses (Esaïe 53.4). Cela nous remplit d'assurance. Prions pour que nous soyons fortifiés par Christ pour refléter cette réalité et être des poteaux indicateurs pour nos contemporains qui n’ont pas de certitude. Bien que nos vies soient laborieuses et loin d’être parfaites, montrons l’espérance qui se trouve en Christ seul ; espérance qui donne la paix et la joie dans le temps présent. En effet, Son incarnation produit aujourd’hui encore des effets merveilleux ! Car aujourd'hui est encore un jour de grâce lors duquel Dieu veut sauver. Joyeux Noël à chacune et chacun !

  • SIM : mission généraliste pour plus de choix ?

    SIM s’est construite avec la volonté de rejoindre les communautés sans Christ et de répondre à leurs besoins dans tous les aspects de leur être pour pouvoir transmettre le message de l’Évangile. Ainsi, des ministères variés requérant des compétences diverses ont été créés. Votre profil peut correspondre à l’un d’eux ! Une variété de ministères, un même objectif SIM a une conception holistique de la mission. Depuis le début de notre histoire, nous cherchons à être des témoins fidèles de Christ auprès des communautés qui ne le connaissent pas, en leur manifestant l’amour de Dieu en paroles et en actes. Nous croyons que Dieu veut nous utiliser de cette façon pour toucher le cœur de ces populations. Après tout, Jésus qui lors de sa vie ici-bas voulait porter nos regards sur l’éternité, n’agissait-il pas dans le temps présent en faisant le bien à ceux qu’Il visitait et croisait ? Il nous paraît essentiel de démontrer cet amour en répondant concrètement aux besoins des populations que nous rejoignons, d’autant plus que bien souvent, celles-ci vivent dans des pays où les besoins sont criants : éducation, développement communautaire, santé, alimentation… Il y a tellement de domaines dans lesquels nous pouvons agir pour améliorer leurs difficiles conditions de vie. > Voir les domaines dans lesquels SIM intervient SIM a créé plusieurs dizaines de centres de santé à travers le monde, hôpitaux ou dispensaires. Et des centaines de milliers de patients reçoivent chaque année des soins qu’ils n’auraient pas autrement. SIM a fondé de nombreuses écoles et dispense une éducation basée sur des principes bibliques à des milliers d’enfants qui peuvent ainsi entrevoir le champ des possibles pour leur avenir. SIM développe des ministères auprès des veuves, des orphelins, des personnes handicapées, des migrants, des victimes de trafic humains, etc. pour éclaircir leur avenir et leur donner un nouvel élan de vie. Tout cela, SIM le fait pour leur donner un espoir sur cette terre, et surtout (!) pour leur proposer la seule espérance, celle qui réside en Christ. Il y a dans tous ces ministères un même objectif. Non spécialisé : un problème ? Notre champ d’action est donc large. D’autres organisations sont plus spécialisées dans un domaine d’intervention. Par exemple, MEDAIR est une ONG chrétienne spécialisée dans l’aide d’urgence. Un de ses atouts c’est d’être expert dans ce domaine, d’avoir un savoir-faire et une capacité d’intervention que peu peuvent maitriser. TWR est une mission qui limite son champ d’action à la diffusion de l’Évangile par la radio - originellement - et les médias. Cette mission a un savoir-faire et des ressources matérielles que SIM ne peut avoir dans ce domaine. SIM, par sa nature généraliste est donc limitée dans certains domaines spécifiques. Cela peut parfois être source de défis et rendre notre action moins efficiente. Mais la nature généraliste de SIM constitue aussi une force. Notre organisation est plus agile et innovante car elle n’a pas d’autre choix que de l’être. Elle sait s’adapter à de nouveaux contextes et trouver des solutions pour des ministères efficients. C’est le cas de notre initiative Témoin Fidèle. > Découvrir l’initiative Témoin Fidèle Une des ses forces est également la volonté de travailler en réseau, que ce soit par la mise en relation de ministères SIM similaires, ou par la collaboration avec d’autres organisations plus spécialisées. Des opportunités à travers des partenariats Nous aimons collaborer avec d’autres organisations qui ont des caractéristiques complémentaires. Bien entendu, nous travaillons avec celles avec qui nous partageons une même vision pour les communautés sans espérance. C’est le cas de TWR notamment. Sur le terrain, nous collaborons depuis plusieurs années, dans différents pays, en apportant des compétences complémentaires qui contribuent à la réalisation de sa mission. Notre collaboration se concrétise également en « prêtant » des ressources humaines. En 2021, Cécile devrait partir à travers SIM pour rejoindre un ministère TWR à Chypre. Lorsque des catastrophes naturelles se déroulent dans une région où SIM est présente, nous participons à l’aide d’urgence en partenariat avec des organisations chrétiennes locales qui sont en capacité d’intervenir immédiatement. Nous sollicitons nos donateurs pour financer l’aide et nous aidons sur place avec nos moyens. Cela a été le cas dernièrement, au Niger avec les inondations à Niamey. SIM est consciente de ses limites mais les partenariats ouvrent des perspectives pour aller là où nous ne sommes pas déjà et œuvrer d’une manière inimaginable sans collaboration. Comment rejoindre un ministère ? Vous l’aurez compris, SIM propose un large « catalogue de ministères » et votre profil est certainement recherché pour faire connaître l’Evangile. En mission, il n’y a pas de chômage ! Mais il y a un appel de Dieu auquel il faut répondre. > Les bonnes raisons de partir avec SIM Si vous désirez explorer les possibilités de vous investir en mission, n’hésitez pas à nous contacter : france.personnel@sim.org Nous nous ferons un plaisir de cheminer avec vous et d’explorer les opportunités d’engagement qui correspondent à vos dons, compétences et aspirations. > Recevez notre guide de prière mensuel dans lequel figurent des sujets pour nos missionnaires et ministère à l'œuvre.

  • Vocation humanitaire ou vocation spirituelle : quelle est celle de SIM ?

    La question mérite d'être posée puisque SIM intervient dans des domaines apparentés à l'humanitaire. Mais cela se fait pour accomplir la raison d'être de notre organisation : faire des disciples de Jésus-Christ parmi les communautés du monde où Il est le moins connu. La dimension humanitaire est louable... L’humanitaire est par définition, l’action de s’intéresser au bien de l’humanité, en cherchant à améliorer la condition de l’Homme. C’est fort louable et nous ne nions pas tous les efforts faits dans ce sens pour tenter de vivre sur la terre en harmonie les uns avec les autres et en partageant nos ressources. Malgré tout, cela reste fragile ! Combien parfois, de tels efforts voire sacrifices, sont anéantis soudainement « l’homme restant un loup pour l’homme » (Thomas Hobbes (1588-1679), Léviathan - 1651), les modes d'organisation sociale n'y changeant rien. En agissant ainsi, ce pourrait être plus facile pour SIM de récolter davantage de fonds, d’avoir des aides publiques et privées en utilisant quelques photos qui font plus facilement délier les bourses… mais SIM n’agit pas dans cette perspective-là ! ...mais ne suffit pas ! SIM a une vocation spirituelle, selon celle rappelée par le docteur de la loi qui s’adressait à Jésus en Luc 10.27 : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi-même ». Cette vocation a pour but, avec la force que Dieu nous donne, d’aller bien au-delà de l’humanitaire grâce à l’œuvre de Jésus-Christ, en offrant une transformation radicale du cœur de l’Homme et en lui donnant une perspective éternelle. Cette transformation passe par le partage de la Bonne Nouvelle manifestée en Jésus-Christ, qui motive toute action engagée par SIM et ses collaborateurs : cette action de partage ne peut se faire qu’en ayant été transformé soi-même par Jésus Christ, régénéré par l’Esprit Saint et sur la base de Luc 10.27 « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée ». Certes, sur bien des aspects, ce partage peut s’apparenter aux efforts que les Hommes au sein d'un service humanitaire manifestent par une entraide pratique aux plus démunis en particulier (« tu aimeras ton prochain comme toi-même », 2ème commandement donné par Dieu à Moïse). Mais l’objectif est bien plus grand, car ne venant pas de nous mais de Dieu (« Il a donné Son fils unique, afin que quiconque croit en Lui, ait la vie éternelle » - Jean 3.16). Son amour partagé par Ses enfants à tous, sans condition de race, sociale ou autre, nous amène à agir sans rien attendre en retour, le faisant pour honorer Dieu, Lui qui nous a fait l’honneur et la grâce de faire partie de Sa famille, en Jésus-Christ. Qui plus est, Il nous donne une espérance et assurance qui n’ont d’égal à rien d’autre sur terre, nous garantissant de partager Sa gloire. Rejoignez-nous ! Alors, œuvrer dans l’humanitaire pour améliorer l’irréparable ou compter sur Dieu pour partager la transformation qu’Il offre et la perspective éternelle associée ? SIM a choisi : et vous, que choisissez-vous ? > Vous souhaitez servir avec SIM ? contactez-nous : france.personnel@sim.org > Vous souhaitez investir avec SIM ? contactez-nous : france.tresorier@sim.org

  • Le jour des petits commencements

    À la fin du 19ème siècle, trois jeunes gens de 20, 23 et 26 ans ont relevé le défi de la mission dans un endroit considéré comme inaccessible aux occidentaux. Deux d’entre eux l’ont payé de leur vie. De ce petit commencement, Dieu a fait germer l’œuvre actuelle de SIM [1]... Rowland Bingham, un appel express Le plus jeune des trois fondateurs de SIM, Rowland Bingham, né en Angleterre en 1872, a donné sa vie au Seigneur à 14 ans. À 16 ans, il vit au Canada où il devient rapidement prédicateur de rue pour l’Armée du Salut à Toronto. Le Révérend John Salmon le forme et fait de lui son premier assistant pendant presque 2 ans (1892-93). À 20 ans, au printemps 1893, il entend une série de prédications sur la Mission, et selon son expression, « abandonne (à Dieu) ce vase terrestre ». En mai de cette même année, il rencontre Mme Gowans, qui le met au défi de s’engager pour atteindre la région appelée, à cette époque, « Soudan » – disons le Sahel actuel. Elle lui explique en termes très clairs que s’il n’y avait dans cette région aucun missionnaire et aucun croyant, c’était parce qu’aucune mission n’acceptait d’y envoyer des missionnaires – et elle le met au défi de rejoindre, en Angleterre, son fils Walter qui tentait de persuader les missions de l’envoyer ‘au Soudan’ : le lendemain matin, après une nuit de prière, Rowland Bingham est sûr de son appel pour le ‘Soudan’ ; à la fin de la semaine, il a réuni le financement nécessaire ; dans le train pour New-York où il se rend pour prendre le bateau vers l’Angleterre, il rencontre Thomas Kent, un camarade de l’école biblique et le convainc de partir ; deux semaines après la rencontre avec Mme Gowans, Rowland et Thomas sont en route pour rejoindre Walter en Angleterre ; moins de 6 mois après, le 10 décembre 1893, ils débarquent sur le sol africain à Lagos (Nigeria), à 20, 23 et 26 ans. Les débuts – un tout petit commencement Thomas, Walter et Rowland voulaient établir une base à 800 km de Lagos et évangéliser à partir de là tous les peuples qu’ils rencontreraient. Trois semaines après leur arrivée sur le sol africain, Rowland attrape le paludisme (contre lequel il n’y avait pas de médicament connu à l’époque). Walter et Thomas continuent sans lui. Après avoir parcouru ce qu’ils pensent être 800 km, Walter reste sur place pour commencer à établir une base, pendant que Thomas retourne à Lagos pour acheter ce dont ils ont besoin. Mais durant ce temps, Walter est capturé par un marchand d’esclaves puis attrape à son tour le paludisme dont il meurt en août 1894 à 27 ans ; il était parvenu jusqu’à Girkou, à environ 650 km de Lagos. Aucun autre missionnaire n’ira plus loin que lui à l’intérieur des terres durant les 15 années suivantes. Thomas meurt à son tour du paludisme peu après (à 24 ans). Rowland transmet la nouvelle à Mme Gowans qui lui conseille de rentrer... pour recruter d’autres missionnaires ! À son arrivée, elle aura ces mots : "je préfère que Walter soit mort seul au Soudan plutôt que de l’avoir à la maison aujourd’hui, désobéissant au Seigneur." La maturation Il faudra lutter 6 ans avant que deux jeunes hommes soient recrutés et, en 1899, envoyés en apprentissage de langue en Lybie, avant de partir au Nigéria. C’est à ce moment que des gens ont commencé à soutenir financièrement la mission – il ont commencé à se dire que ce que Rowland cherchait à accomplir – l’impossible ! – devait être exactement ce que Dieu lui demandait.... Rowland laisse au pays sa femme et son enfant pour rejoindre les deux missionnaires à Lagos. À nouveau atteint du paludisme, il doit rentrer. Trois semaines après son départ, les 2 autres abandonnent et rentrent à leur tour... Rowland a dû expliquer la mauvaise nouvelle au Comité de la mission, au sein duquel un homme, Bill Henderson, l’a pris à part et encouragé à persévérer. Il sera par la suite toujours présent, avec de bons conseils pour faire progresser l’œuvre missionnaire. En 7 ans, SIM n’était pas parvenu à placer un seul ouvrier au Soudan et, enfin ! en 1902, quatre jeunes missionnaires âgés de tout juste 20 ans établissent la base de Patigui – mais quatre ans plus tard un seul reste actif (1 est mort et 2 sont malades). En 1908, 15 ans après le premier voyage, le nombre de missionnaires SIM décédés ou rentrés au pays était supérieur au nombre de nouveaux disciples de Christ. Le fruit C’est 20 ans après la première tentative que le travail a commencé à porter du fruit... Aujourd’hui, au Nigeria, l’église ECWA (Evangelical Church Winning Africa), fruit du travail de SIM au Nigéria, compte plus de 5 millions de membres, et Joshua Bogunjoko, actuel Directeur International de SIM, vient de cette église ! En 1942, au décès de Rowland Bingham, SIM comptait 360 ouvriers ; aujourd’hui, ils sont plus de 2.000, venant de plus de 70 pays, auxquels s’ajoutent 2.000 locaux. Comment relever le défi de la mission aujourd’hui ? Aujourd’hui, SIM recherche encore des jeunes – et des moins jeunes ! – prêts à aller dans les endroits du monde où les gens vivent et meurent sans jamais avoir entendu la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Nous savons bien que rien ne se fera sans que les églises : prient pour des ouvriers (jeunes et moins jeunes) ; encouragent de tout cœur leurs jeunes à « aller » (discerner et confirmer l’appel que Dieu leur adresse !) ; et assument la responsabilité néo-testamentaire de soutenir l’œuvre missionnaire, dans la prière et par les finances. En considérant l’exemple de nos pionniers, nous nous posons la question : jusqu’où nos églises sont-elles préparées à encourager les jeunes à la Mission selon que Dieu les appelle ? "Ne te lamente pas sur moi, très chère mère. Si la souffrance a été grande, souviens-toi qu’elle est terminée maintenant et pense à la gloire que j’expérimente et réjouis-toi de ce qu’il a été permis à « ton garçon » d’avoir part dans la rédemption du Soudan." Journal de Walter Gowans, écrit quelques jours avant son décès. [1] Article basé sur la présentation historique de SIM faite à la célébration des 125 ans à Valence en 2018. N'hésitez pas à vous abonner à notre blog pour recevoir en avant première nos nouveaux articles ! > En haut de page, cliquez sur Connexion/Inscription

  • Servir en mission dans un modèle entrepreneurial (Business As Mission - BAM)

    Les approches pour vivre la mission transculturelle évoluent avec le temps et les contextes géopolitique et socio-économique. La mission n'est plus "réservée" aux médecins et implanteurs d'églises: elle est ouverte à des chrétiens de tout profil qui veulent répondre à l'appel de Dieu pour bénir les nations. Découvrez cette réalité à travers cet article. « Je ne suis pas médecin, infirmier, éducateur ou enseignant, théologien, pasteur ou implanteur d’églises. Oui le mandat de Christ d’aller et de faire des disciples de toutes les nations est primordial, mais mon métier ne m’y prédispose pas du tout, et il vaut mieux laisser la place à d’autres plus spécialisés ! » Avez-vous déjà eu cette pensée ou avez-vous déjà discuté avec quelqu’un qui s’exprimait ainsi ? Il est vrai qu’historiquement, la Mission transculturelle pour aller et porter la bonne nouvelle de Jésus à ceux qui ne la connaissent pas a souvent privilégié ces compétences et métiers cités plus hauts. Ils offraient un canal naturel pour entrer en contact privilégié avec des personnes à travers des missions médicales, de santé publique, d’éducation… prioritairement dans des pays dont le niveau économique n’offrait pas ce service à sa population. Répondre à ces besoins physiques et d’éducation permet de gagner la confiance de ceux que l’on est venu servir et donne ainsi l’occasion naturelle de partager l’amour de Dieu en action, et la bonne nouvelle de Jésus Christ. A l’exemple de Jésus qui a toujours cherché à apporter une réponse complète aux besoins de l’Homme, sur le plan physique, émotionnel, et spirituel, cette approche a été et reste une voie que Dieu a utilisé et continue d’utiliser pour répandre l’Évangile et faire des disciples de Christ là où Il est le moins connu. Répondre à ces besoins physiques et d’éducation permet de gagner la confiance de ceux que l’on est venu servir et donne ainsi l’occasion naturelle de partager l’amour de Dieu en action, et la bonne nouvelle de Jésus Christ. Qu’en est-il de ceux, jeunes ou moins jeunes dont l’arrière-plan professionnel ou d’études est beaucoup plus centré sur le commerce, différents domaines scientifiques et techniques, l’entrepreneuriat, l’artisanat… que Dieu a doués dans ces domaines et qui aiment les relations y compris avec d’autres cultures ? Sont-ils plus ou moins « condamnés » à rester dans leur pays et à être des témoins de Jésus uniquement ici localement parce que la Mission interculturelle ne leur semble pas proposer de ponts naturels pour aller partager l’amour de Dieu à travers leurs compétences et leurs métiers ? Dieu veut se révéler dans toutes les sphères de la société Et si Dieu vous appelait à mettre à sa disposition ces dons et compétences uniques que vous avez dans ces domaines cités pour être un canal pour développer une vraie valeur économique dans des communautés où Christ est le moins connu ou sans accès à l’évangile ? C’est ce que plusieurs ont découvert et découvrent avec joie dans de nombreux pays, notamment de nouveaux lieux et pays fermés à toute profession médicale et éducative venu de « l’Étranger », ou à fortiori toute activité considérée comme « religieuse », mais ouverts pour accueillir des talents professionnels capables de susciter un développement économique local. A travers leurs métiers d’origine ou une initiative d’entreprenariat ces missionnaires trouvent un moyen d’entrer naturellement en contact avec la population locale dans le cadre de leur travail, et de créer des liens où l’évangile peut être vécu et partagé librement, dans le cadre et au moment opportuns. Les situations géopolitiques changent très rapidement ces dernières années, et des pays qui restaient ouverts l’année dernière se ferment très rapidement aux Missions traditionnelles. C’est le cas de l’Inde par exemple qui fait une purge de tous les ministères à connotation chrétienne, mais qui est reste prête à accueillir des personnes dont les compétences professionnelles seraient un atout pour l’économie locale ou nationale. à travers un christianisme vraiment intégré dans la vie de tous les jours, l’occasion est donnée de partager l’amour de Christ qui seul transforme les vies de façon complète et durable. Cette approche parfois appelée Business as Mission (BAM), ou Business for Transformation (B4T) est en pleine expansion. Elle va plus loin à mon sens que le concept déjà pratiqué à l’époque par l’apôtre Paul d’être un missionnaire « faiseur de tente », où il utilisait son métier d’origine d’artisan faiseur de tente pour subvenir à une partie de ses besoins matériels. Dans l’optique BAM, l’objectif va au-delà : c’est vraiment de créer de la valeur économique et de permettre à des hommes et des femmes parmi la population locale d’utiliser et de développer leurs compétences. Ainsi, à travers un christianisme vraiment intégré dans la vie de tous les jours, l’occasion est donnée de partager l’amour de Christ qui seul transforme les vies de façon complète et durable. Deux exemples vécus actuellement En Inde : Neeraj*, un chrétien avec son épouse et 2 jeunes enfants, après plusieurs années de travail et d’investissement dans le monde bancaire dans un pays étranger décide de revenir dans son pays de naissance pour partager l’amour de Dieu dans une zone particulièrement rurale essentiellement Hindoue. Il identifie un marché et un potentiel local de valorisation du lait de chèvre. Il crée une petite entreprise de collecte, transformation du lait, entreprise solidaire en terme économique mais aussi en termes de relations de confiance qui se sont nouées, et donnent des occasions naturelles et nouvelles de partager l’amour de Dieu : avec les employés locaux qu’il recrute dans l’entreprise pour accompagner la croissance, auprès des producteurs de lait qu’il visite régulièrement en offrant aussi un conseil en méthode d’élevage… auprès des clients locaux et plus lointains en centres urbains avec qui il est en contact. En Asie du Sud Est : après des études de commerce et une expérience professionnelle de terrain en France, Emy Lan* choisit d’aller vivre l’Évangile dans une communauté d’un pays d’Asie sans aucune présence chrétienne. Avec une petite équipe multiculturelle partageant la même vision, elle crée une petite entreprise de tourisme très ciblée permettant : une légitimité en termes de présence (visa) dans cette province interdite à toute présence « religieuse » extérieure, des contacts privilégiés avec la population locale et le développement de valeur économique en développement un marché pour des produits artisanaux locaux à des prix équitables. Ces relations régulières développent la confiance et progressivement Emy Lan a des occasions naturelles de partager sa foi en Christ, la visite de chrétiens d’autres provinces plus « libres » de ce même pays, pour mobiliser pour la prière et la venue de nouveaux travailleurs. (*), prénoms modifiés pour raisons de confidentialité SIM France-Belgique souhaite poursuivre de manière plus intentionnelle cette approche missionnaire en partenariat avec d’autres équipiers et partenaires déjà sur le terrain qui ont cet objectif. Rejoignez-nous ! Nous serions très intéressés d’échanger davantage avec ceux parmi vous ou votre entourage qui ont une expérience dans ce domaine, où qui ont vraiment à cœur d’aller vivre l’Évangile dans un cadre transculturel en faisant « fructifier leur talents » professionnels, pour la gloire de Dieu. Contactez-nous : france.personnel@sim.org et voyez comment vous pouvez rejoindre la famille SIM dans ce cadre. Aller plus loin Ressources internet clés : http://www.businessasmission.com/ http://bamtraining.org/ http://www.b4t.org/ http://www.bamedu.com/ http://www.lausanne.org/docs/2004forum/LOP59_IG30.pdf https://b4blessing.com Livres recommandés pour approfondir le sujet : BAM Global Movement : Business as Mission Concept & Stories Business for Transformation Tentmaking : the life and work of business as missions Livre fondateur sur le sujet plus ancien (2006) mais reste très riche et pertinent A Better Way : Make Disciples Wherever Life Happens ! Livre facile à lire et rafraichissant sur la priorité de faire des disciples de Christ parmi toutes les professions, et particulièrement sur les marchés où il est le moins connu. Business for the Glory of God de Wayne Grudem

  • Les missionnaires font-ils des disciples de Christ ET de leur culture ?

    [cet article est co-publié par le blog Le Bon Combat] Dans cet article, André nous rappelle combien il est nécessaire de séparer ce qui est biblique de ce qui est culturel quand on annonce le message de l’Évangile à d'autres peuples. L'intention des missionnaires est d'annoncer Jésus-Christ, pas une culture ou des règles humaines. Peu de missionnaires vont consciemment imposer leur culture là où ils annoncent l'évangile. En revanche, il existe un risque d'imposer inconsciemment sa culture et ses pratiques. Les habitudes de vie du missionnaire et les formes de sa pratique chrétienne sont largement influencées par sa culture. S'il veut éviter de mélanger culture et Évangile, il est bon qu'il prenne du recul et évalue comment l'Évangile influence sa vie dans le contexte de sa propre culture. En séparant le message de l'Évangile et l'effet du message dans son contexte personnel, le missionnaire se prépare à voir le même message changer des vies dans une culture différente. Le même message produira des formes extérieures différentes dans des cultures différentes. On parle de contextualisation. La contextualisation, d'un point de vue évangélique, c'est l'adaptation des formes extérieures du christianismes à une culture, tout en restant fidèle au sens du message de l'évangile. Le missionnaire contextualise le message en aidant l'église autochtone à adopter des formes et des pratiques qui correspondent à une expression cohérente de l'évangile dans la culture locale. Un missionnaire qui ne contextualise pas le message risque de suggérer aux croyants des pratiques, voire d'imposer des règles, qui ne font pas partie du message évangélique, mais de sa propre culture. Le missionnaire et son bagage culturel Un exemple simple qui a usé les nerfs de milliers de missionnaires : les montres et la ponctualité. Les montres sont une invention moderne. Notre société moderne s'organise en divisant le temps de façon précise et méthodique, et depuis notre enfance nous avons appris à être à l'heure. La ponctualité est vue comme une vertu, et personne n'aime attendre un retardataire. Dans notre contexte occidental, être ponctuel est un aspect de l'amour du prochain. Nous avons tous un emploi du temps chargé et respecter les horaires, c'est aussi respecter les autres. De là, il n'y a qu'un pas pour dire que la ponctualité est une vertu chrétienne. C'est simple tant qu'on est dans un contexte où tout le monde sait lire l'heure, où tout le monde a grandi avec une montre au poignet et où cette façon de faire est consensuelle. Combien de missionnaires se sont découragés en voulant imposer l'heure aux croyants ? « Je vous ai donné rendez-vous à neuf heures et vous aviez dit ‘oui.’ Mais vous êtes arrivés à onze heures ! » La ponctualité est-elle une vertu chrétienne ? Il n'y avait pas d'horloge à l'époque de Jésus et des apôtres. La société n'était pas aussi rigoureuse dans sa gestion du temps qu'elle ne l'est actuellement. [i] Le missionnaire doit savoir discerner ce qui est une vertu dans sa culture, mais qui ne l'est pas forcément dans un contexte différent. En Papouasie, le missionnaire ponctuel va apprendre à fonctionner différemment, à s'adapter à une culture qui prend son temps, et qui ne se donne pas rendez-vous à une heure précise. Dans notre village papou, parmi le peuple Iski, la réunion d'église est annoncée par un tambour, qui s'entend dans tout le village ; chacun se prépare, s'habille, mange, puis se met en route pour l'église. La louange commence pendant que les gens se rassemblent, et la prédication quand tout le monde est arrivé. La durée de la réunion n'est pas non plus fixée à l'avance. Ce qui compte, ce n'est pas de commencer à l'heure, mais de s'attendre les uns les autres pour commencer ensemble. Si le missionnaire ne prend pas de recul, et continue à regarder la ponctualité comme un principe biblique relevant de l'amour du prochain, quels sont les risques pour lui et pour l'église locale ? Tout d'abord, le missionnaire sera frustré, fatigué. Il aura l'impression de passer son temps à attendre. Il cherchera à changer cet aspect de la culture locale, persuadé qu'un changement serait profitable pour l'avancement spirituel des croyants. Enfin, peut-être quelques-uns des autochtones sortiront du lot et se démarqueront par une ponctualité contre-culturelle ; le missionnaire considérera alors ces croyant comme « plus matures » - la ponctualité étant vue comme une vertu chrétienne, au même titre que la générosité et l'hospitalité ; son évaluation de la maturité des croyants prendra en compte cet aspect culturel et non biblique, et cela contribuera à l'incompréhension et au découragement pour ceux qui n'arrivent pas à être à l'heure. La culture Biblique L'évangile n'est pas un message attaché à une culture. C'est un message universel. C'est le message de Jésus-Christ venu dans le monde pour sauver des pécheurs par sa mort propitiatoire. Ce message a d'abord été annoncé aux Juifs, qui vivaient dans une culture bien particulière, modelée par des siècles de révélation divine ; puis le message a a été annoncé aux non-juifs et, enfin, a été proclamé jusqu'aux extrémités de la terre. Quand les apôtres annonçaient l'Évangile, ils n'encourageaient pas les croyants d'origine païenne à adopter la culture juive. En annonçant l'Évangile aux païens, Paul s'adaptait lui-même au mode de vie de ceux à qui il annonçait l'évangile : 1 Corinthiens 9.21 « avec les sans-loi, comme un sans-loi, afin de gagner les sans-loi. » (NBS) Avec les « sans-montre », le missionnaire doit être un sans-montre, afin de gagner les sans-montre. Le missionnaire doit donc identifier ce qui, dans sa façon de vivre, est le fruit de la culture dans laquelle il a grandit - par exemple, la ponctualité pour un occidental. Mais il doit aussi identifier ce qui dans le message Biblique est culturel, ce qui relève de la culture de l’époque plutôt que de la révélation divine. Les églises occidentales ne suivent pas toutes les coutumes de l'église du premier siècle ; par exemple, les premiers chrétiens se lavaient les pieds les uns aux autres, mais cette pratique n'est plus d'actualité en occident de nos jours ; elle a été reconnue comme un élément de la culture de l'époque.[ii] Mais qu'en est-il, par exemple, de la sainte-cène ? Doit-on utiliser du pain et du vin (ou du jus de raisin) dans un pays où il est difficile de se procurer ces aliments ? Les aliments ont-ils une importance fondamentale, ou bien s'agit-il simplement d'aliments qui étaient communs dans la culture juive, et qui pourraient être remplacés par une nourriture et une boisson locale ? Le missionnaire Français ne s'est peut-être jamais posé la question, puisqu'il vit dans un pays où le pain et le vin sont tout aussi communs que dans la culture juive. En Papouasie, de nombreuses églises utilisent des ingrédients locaux, par exemple du jus de coco pour le vin et des galettes de sagou pour le pain. On cherche à rester au plus proche des éléments originaux, mais en gardant à l'esprit ce principe : l'église autochtone doit être indépendante des églises occidentales pour la pratique de la cène. Mieux vaut un ingrédient local, que du vin importé par les missionnaires. Le pur Évangile Une fois que le missionnaire a identifié ce qui, dans sa pratique personnelle de la foi, relève de sa culture, ou d'éléments de culture Biblique, il peut communiquer le message de l'évangile débarrassé des éléments culturels qui pourraient créer obstacle à la réception du message chez l'auditeur. Attention, il ne s'agit pas de retirer tout ce qui est choquant dans l'Évangile, d'en faire une version « à la mode locale » afin qu'un plus grand nombre l'acceptent. L'Évangile reste un message qui va choquer les hommes de toutes cultures. Le message de la croix est une folie pour les Grecs et une occasion de chute pour les Juifs (1 Corinthiens 1.23). On ne peut pas éviter de choquer, mais on ne veut pas choquer pour de mauvaises raisons ! Ce que l'on veut éviter, c'est : 1. Que l'évangile soit rejeté non pas à cause du message de la croix, mais à cause des éléments non-bibliques qui sont prêchés en plus du message, et qui créent une barrière entre l'audience et le message (imaginez l'obstacle que créerait la pratique du lavage des pieds en France au XXIème siècle). 2. Que l'évangile soit accepté avec un ensemble de rites ou de pratiques non-bibliques, en sorte que l'expression locale de la foi ne sera pas le résultat de l'œuvre du Saint-Esprit dans la culture locale, mais une copie du résultat de l'œuvre du Saint-Esprit dans la vie du missionnaire. En imposant les « fruits » (ponctualité, façon de s'habiller, etc.), le missionnaire : Empêche les vrais fruits d'apparaître naturellement. Ne reconnaît pas les vrais fruits de l'Esprit, parce qu'ils ne correspondent pas à sa grille de lecture culturelle. Pousse au légalisme : le croyant se sent en communion avec ceux qui ont les mêmes pratiques, au lieu d'être en communion avec ceux qui sont en Christ. Les œuvres extérieures prennent le dessus, et après un certain temps le message du salut par la foi est relégué au second plan. Met en place des pratiques qui n'auront pas de sens pour les générations futures. La première génération de convertis justifie ses pratiques par l’argument : « le missionnaire nous a dit de faire comme ça. » La couleur de l'Évangile ne change pas ; mais en fonction des couleurs locales, son expression sera différente. La culture autochtone Nous avons parlé de la culture du missionnaire, mais il faut aussi mentionner, bien sûr, la culture de l'audience. Que faut-il garder, que faut-il jeter, dans la culture locale ? On commence souvent par cette question, mais avant d'en arriver là, le missionnaire doit se dépouiller de sa culture, apprendre la culture locale, puis annoncer l'Évangile, et enfin voir des gens se poser la question : maintenant que nous sommes en Christ, que fait-on de notre culture ? Là encore le missionnaire devra faire preuve de patience et d'humilité. Il est tentant de vouloir trancher avec un œil extérieur. Mais même après des années passées dans la tribu à partager la vie des gens, je suis toujours moins bien placé qu'un croyant Iski pour juger de la culture. Deux risques : 1. L'autochtone rejette une pratique culturelle sans conviction, pour plaire au missionnaire, mais sans comprendre la fondation biblique de son geste. 2. L'église locale (ou le missionnaire) légifère au lieu de laisser chacun être pleinement convaincu. Si les croyants ne portent pas de fruits et continuent à se délecter des pratiques perverses et occultes de leurs concitoyens, le problème est bien plus profond qu'un problème culturel. C'est un problème de carnalité comme dans l'église de Corinthe à l'époque de Paul ; prostitution, débauche, divisions, idolâtrie, l'église allait très mal. Mais si les croyants marchent selon l'Esprit, ils vont d'eux-mêmes rejeter une foule de pratiques : sacrifices, rites de guérison, rites d'initiation, culte des esprits, guerres tribales, ivrognerie, drogue, les croyants Iski ont rejeté toutes ces pratiques. L'œuvre du Saint-Esprit a été manifeste. L'Évangile a aussi changé d'autres aspects de leur vie, qui s'opposaient de façon moins criante aux principes bibliques, par exemple en ce qui concerne la vie de famille. Dans la culture Iski, traditionnellement matrilinéaire[iii], les hommes sont plus proches de leurs neveux que de leurs propres enfants. Les pères ne s'occupaient pas ou peu de l'éducation de leurs enfants. Dans une certaine mesure, l'évangile a remis en question la structure traditionnelle de la famille, en redonnant au père sa place dans l'éducation des enfants, au détriment des oncles. La société reste matrilinéaire, mais il y a un réajustement pour se conformer au modèle biblique de la famille. Là encore les chrétiens ont pu voir le décalage entre leur culture et l'enseignement biblique, et se remettre en question. Si une différence culturelle gène le missionnaire, mais ne s'oppose à aucun principe biblique, celui-ci doit se garder de juger et d'imposer son point de vue. Si le missionnaire est le seul à être gêné, et que des chrétiens matures, remplis du Saint-Esprit, ne voient pas de problème, il s'agit probablement d'une différence de culture et non d'un problème de péché. L'Évangile est un message universel, qui n'est pas limité par une culture particulière. Toutes les cultures ont du bon et du mauvais. Avec le temps, l'évangile transformera la culture - par l'œuvre du Saint-Esprit, et non par l'imitation de la pratique des églises occidentales. Avec son regard extérieur, le missionnaire peut parfois apporter une critique constructive sur certains biais de la culture locale, mais il doit prendre garde à rester dans son rôle : il est là pour annoncer l'évangile, pas pour transformer la culture à marche forcée. TEST : BIBLIQUE OU CULTUREL ? - Aimez-vous les uns les autres - Se saluer par un baiser - Quels instruments de musique utiliser dans l'église ? - Le culte commence à heure fixe - Fermer les yeux quand on prie - Laver les pieds des invités - Baptiser les convertis par immersion - Il faut être amoureux pour se marier Trois livres pour aller plus loin. > Tu es différent... moi aussi ! par Sarah A. Lanier. Si le sujet des différences culturelles est nouveau pour vous, je vous recommande ce petit livre d'introduction. Sarah Lanier y présente de façon simple et vivante le sujet de la différence culturelle. (Titre original en Anglais : Foreign to Familiar) > The Gospel in Human Contexts par Paul G. Hiebert (Anglais) Un ouvrage plus académique par un des plus grands spécialistes de l'anthropologie missiologique. Paul Hiebert y aborde la question de l'expression culturelle de l'évangile et la contextualisation. > Transforming Worldviews par Paul G. Hiebert (Anglais) L'auteur décrit différentes familles de cultures en termes de thèmes et de contre-thèmes, et offre une analyse pertinente de la culture occidentale moderne à la lumière de la révélation biblique. Vous ne regarderez plus votre culture de la même façon. [i] Avoir notre emploi du temps réglé sur une horloge, est-ce une vertu chrétienne ? Plusieurs auteurs ont critiqué l'asservissement de l'homme à l'horloge et les conséquences sur la vie spirituelle. L'auteur séculier Neil Postman écrivait en 1985 : « Le tic-tac inexorable de l'horloge a peut-être contribué davantage à l'affaiblissement de la suprématie de Dieu que tous les traités produits par les philosophes du siècle des Lumières. » (cité par Paul Hiebert, Transforming Worldviews, Kindle Locations 1067-1068) [ii] John Stott explique à ce sujet : « Dans les Écritures, nous devons discerner entre l'essence de la révélation de Dieu (qui ne change pas) et son expression culturelle (qui peut changer). Nous sommes alors en position de préserver la première, et de transposer la seconde dans la culture contemporaine. Par exemple, en réponse au commandement de Jésus de se laver les pieds les uns des autres, nous n'obéissons pas littéralement en allant laver les pieds des gens, mais nous ne rejetons pas non plus ce passage comme s'il était inutile pour nous ; nous discernons sa valeur intrinsèque (aucun service rendu n'est trop avilissant si nous nous aimons les uns les autres) et nous le transposons pour notre époque (nous pouvons faire la vaisselle ou laver les toilettes avec joie). » (John Stott, 1 Timothy, The Bible Speaks Today, p. 78). [iii] Dans une société matrilinéaire l'héritage se fait du côté de la mère. J'appartiens au clan de ma mère (pas de mon père) ; mes enfants appartiennent au clan de ma femme (pas au mien). J'ai donc une relation privilégiée avec mes oncles maternels et avec les enfants de mes sœurs. > En savoir plus sur les Tousch et leur ministère parmi les Iskis

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